Le texte à expliquer était-il bien celui-ci :
« On dit volontiers : ma volonté a été déterminée par ces mobiles,
circonstances, excitations et impulsions. Cette formule implique que je me
suis comporté de façon passive. Mais, en réalité, mon comportement n’a
pas été seulement passif : il a été actif aussi, et de façon essentielle, car
c’est ma volonté qui assume telles ou telles circonstances comme mobiles,
qui les fait valoir comme mobiles. Il n’y a pas de place ici pour la relation
de cause à effet. Les circonstances ne jouent pas le rôle de cause, et ma
volonté n’est pas l’effet de ces circonstances. La relation de cause à effet
implique que ce qui est contenu dans la cause en suive nécessairement. Or,
par ma réflexion, je peux aller au-delà des déterminations posées par les
circonstances. Quand un homme allègue qu’il a été entraîné par des
circonstances, des excitations, etc., il entend rejeter, pour ainsi dire, sa
propre conduite hors de lui-même ; il se réduit ainsi à l’état d’être nonlibre,
purement naturel, alors que sa conduite, en vérité, est toujours
sienne, non celle d’un autre ni l’effet de quelque chose d’extérieur à lui. Les
circonstances ou mobiles n’ont jamais sur l’homme que le pouvoir qu’il
leur accorde lui-même. »