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Calliclès

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Tout ce qui a été posté par Calliclès

  1. Ok, cher DJhuff, lis bien ma réponse car cette dissert est l'occasion d'une leçon importante. Ici, tu as repris un sujet en appliquant la méthode que tu as apprise et dans laquelle je t'ai encouragé moi-même: la classique thèse-antithèse-synthèse. Devant "Que gagnons-nous à travailler?", tu as donc choisi de répondre: 1) En quoi le travail est une contrainte? (hors-sujet, du coup...) 2) En quoi le travail peut-il être bénéfique? (on répond au sujet) 3) Que nous apporte réellement le travail? (qui répond aussi au sujet, mais... du coup, le point de vue sur le problème n'a pas évolué du tout, c'est juste le prolongement de la 2e partie) Et bien, si tout est à réécrire ou presque, c'est parce que tu as touché une limite de la méthode classique. Faire une réponse thèse-antithèse-synthèse n'a aucun sens avec ce sujet particulier. Dans les sujets où l'ont peut choisir entre deux extrêmes, lorsque la réponse est quelque part dans la tension entre un pour et un contre, la méthode classique a une solution intéressante à t'offrir: une spirale argumentative, un voyage vers la remise en cause de la question et la compréhension du problème. Par contre, lorsque le sujet est à un seul terme (ici: le travail seul...) et que tu as donc une question qui ne peut pas avoir comme réponse "pour ceci" ou "contre cela", tu dois partir dans une autre direction. Tu dois faire un plan différent capable de présenter les différentes réponses à cette question. Par exemple, je vois que tu as évoqué un argument moral avec Kant (je suis un prof de philo basique, je vois Kant: j'ai envie d'écrire "Bien!" au stylo rouge), puis un argument intellectuel (sur la formation et les connaissances) et enfin des arguments sociaux (le travail fait évoluer la société). Et bien tu peux commencer à prendre ta dissertation sous-partie par sous-partie, et commencer à les regrouper sur le brouillon. Ainsi, tu vas trouver des thématiques: des pistes de réponse à la question. Voilà comment je ferai: Que gagnons-nous à travailler? Pose la question du gain, qui peut être de différentes natures: matériel, moral ou social. 1) Gagnons-nous matériellement au travail? sous-partie n°1: l'origine du salaire, la solde et le paiement du travail jusqu'à la valeur du travail ouvrier. Vendre son temps contre de l'argent. sous-partie n°2: gagnons-nous toujours à travailler? Marx et l'aliénation, où comment l'ouvrier perd son temps et sa santé par rapport à un chômeur, en échange 'd'un confort matériel minimal. sous-partie n°3: les avantages sociaux du travail, la place conférée, le statut, l'identité sociale. Transition: cela commence par les avantages comme une voiture de fonction, mais débouche sur une autre nature de gain, le gain social du travail. Partie 2) Gagnons-nous socialement au travail? sous-partie n°4: le travail nous enrichit socialement puisqu'il nous apprend à communiquer et à nous coordonner. D'où l'identité de corporation de certaines professions, qui développent leur propre culture. sous-partie n°5: les relations du tissu social au monde du travail, de la connexion au népotisme, ou "je ne peux pas virer Kévin, qui fait des erreurs comptables et nous oblige à les réparer, parce que c'est le neveu du PDG" Lorsque le social parasite l'organigramme et exclut la récompense au mérite. Finalement, le monde du travail reproduit les mêmes défauts et privilèges pour dominants que le reste de la société. sous-partie n°6: Puisque la société vit et reconnait le travail, le travail offre une identité sociale. On peut se définir par son travail et obtenir une identité qui défie les déterminismes de genre, de classe ou d'origine. Mais ce corporatisme lie autant qu'il libère. Transition: si le travail est envisagé comme une liaison sociale, il entretient une relation distante avec la liberté de l'individue, parce qu'il va le lier et l'obliger à chaque fois qu'il peut le libérer d'autre chose (lorsque les femmes peuvent devenir fonctionnaires sur concours, sans différence de salaire avec leurs collègues masculins, elles sont libérées du déterminisme de genre mais pour rentrer dans les contraintes du fonctionnariat). Partie 3: Gagnons-nous éthiquement au travail? sous-partie n°7: Kant et le travail moral, la lutte contre l'oisiveté. sous-partie n°8: L'accomplissement de soi, la réalisation par le travail (exemple de l'artisan) sous-partie n°9: Cela demande d'exclure le travail aliénant, qui dépossède le travailleur du fruit de son travail, matériellement d'abord, et moralement ensuite. Conclusion: Le travail n'est pas la même chose que l'emploi, avoir un boulot n'est pas forcément travailler, puisqu'on peut être réduit à un gain financier très maigre, tout en étant dépossédé de son temps, de sa santé, de sa satisfaction professionnelle ou de son accomplissement moral dans le cas du travail aliénant. Donc si ta copie n'est pas entièrement hors-sujet, l'inadéquation de la méthode classique avec cette question rend au moins un tiers de ta copie obsolète. C'est la leçon du jour: attention, la méthode classique ne permet pas de répondre à tout. Alors comment faire? Au lieu d'essayer d'appliquer la méthode classique "thèse-antithèse-synthèse", mieux vaut se concentrer sur les différentes étapes de son argumentation. Il faut penser "étape 1, étape 2, étape 3", avec des transitions, et si ça ne réalise pas une thèse, un antithèse et une synthèse hégelienne, et bien tant pis pour Hegel. Ce qui compte, c'est que la réponse soit pertinente et utilise des exemples dans la culture philosophique. Ici, par exemple, tu as réussi à caser Kant, c'est déjà ça.
  2. DJhuff, l'homme qui écrit des disserts plus vite qu'on ne peut les corriger! Pour ce qui est du problème "Que gagnons-nous à travailler?", je répondrai simplement: "de la thune". 20/20 garanti. Laisse-moi un peu de temps, je vais te proposer une correction sérieuse demain.
  3. Ok, j'ai pris mon temps pour te répondre, voici mes remarques: Concernant ma problématique, que vous considérez en tant que simple reformulation, est-ce que cette problématique-ci convient davantage: "L'oeuvre d'art ou l'objet quelconque: quelles sont les différences ?" C'est une simple reformulation, ça ne met pas le doigt sur le problème: de quelle nature sont les différences entre un objet d'art et un objet quelconque? Pour rappel, le sujet est : "Qu'est-ce qui distingue l'oeuvre d'art d'un objet quelconque ?" Si cette nouvelle problématique ne convient non plus, que pensez-vous de celle-ci: "Pourquoi différencions-nous les productions de l'art de celles de la technique ?" C'est beaucoup mieux! Cela manque un peu de précision puisqu'on pourrait te faire remarquer que les artistes/artisans font des productions techniques, dont avoir mis "technique" au lieu de "ordinaire" n'est pas le meilleur choix. Mais je comprends l'idée et je pense qu'elle est très bonne: qu'est-ce que l'art, finalement? Concernant le hors-sujet de la partie 1 et 3, voici un corrigé que je propose: " Qu'est-ce qui distingue l'oeuvre d'art d'un objet quelconque ? Amorce: L'art fascine, il émeut les esprits, il force à la réflexion aussi. Certaines productions de l'humanité sont considérées comme des trésors de notre histoire et de notre talent. Pourtant, plusieurs de ces productions n'avaient pas à vocation d'être oeuvres d'art, elles n'ont été conçues qu'afin de remplir un but, telles que la cathédrale de Notre-Dame, ou la Chapelle Saint Sixtine, considérées en tant qu'oeuvres d'art alors que leur fonction première était la prière L'un n'empêche pas l'autre, justement c'est une des difficultés de l'art, il s'accommode très bien d'une fonction sociale ou politique en plus d'une valeur esthétique. On peut faire une chapelle ET une fresque illustrant le mythe de la création divine dedans, du point de vue du Vatican il n'y a pas de soucis. En premier lieu, nous allons voir si il est des similarités entre art et technique, et quelles sont-elles. En second lieu, nous nous interrogerons sur les différences possibles qui peuvent exister entre une oeuvre d'art et un objet quelconque. Enfin, nous tâcherons d'établir les véritables fonctions de l'oeuvre d'art par rapport à l'objet quelconque. Partie 1: -En quoi l'oeuvre d'art pourrait être similaire à un objet quelconque ? +Définitions de l'art et de la technique L'art est une activité créative dont le but est l'esthétique. Elle correspond à la fois à la production finale, l'oeuvre d'art, et à l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour y parvenir. La technique est une activité dont le but est la production d'un objet utile par l'utilisation d'outils. Elle ne nécessite pas la créativité de la part de son auteur, uniquement sa maîtrise des concepts nécessaires pour fabriquer un objet. +Le travail requis pour l'art ou la technique L'art requiert un travail, tout comme la technique. Exemple: un bâtiment nécessite la connaissance des matériaux de construction et des lois de construction, or certains bâtiments sont considérés comme des oeuvres d'art, et classés au patrimoine culturel, tels que la Tour Eiffel ou la Tour de Pise. Pourtant, les artistes à l'origine de ces oeuvres d'art n'ont fait que recourir aux lois de constructions des techniciens, ce qui rend similaire une oeuvre d'art à un objet quelconque. Ainsi, l'art emploie la technique pour parvenir à sa propre fin. +La reproduction des oeuvres d'art De plus, à l'ère de la reproductibilité, l'art contemporain remet en question la singularité des oeuvres d'art, elles ne sont plus uniques ou originales. Les oeuvres d'art, comme les objets quelconques, peuvent être reproduites ou produites en série, les désacralisant. Le but n'est pas de les désacraliser, c'est toi qui sacralise l'oeuvre originale. Les Romains copiaient des statues de dieux grecs pour les sacraliser, justement, et les artistes de la Renaissance copiaient ces statues romaines pour la beauté de l'art (qui passait ainsi de l'art sacré au profane). Exemple: Paul Gauguin, un peintre-sculpteur ayant vécu un temps à Tahiti. Pour vivre de son art, il sculptait des statuettes en bois. Un tahitien l'a imité et et a fabriqué des copies de ces statuettes. La reproduction des statuettes de Paul Gauguin semble transformer ces dernières en objets quelconques. Transition: En outre, l'art et la technique ont la même étymologie, à savoir "technè", qui signifie "créer, fabriquer". Durant l'Antiquité, on ne faisait pas la distinction entre ces deux notions, ainsi une oeuvre d'art était un objet quelconque. La distinction entre les beaux-arts et la technique s'est faite bien plus tard. Historiquement exact, très bon point. -En quoi l'oeuvre d'art pourrait être différente d'un objet quelconque ? +Le génie de l'artiste La spécificité de l'art ne réside peut-être pas dans l'oeuvre produite, mais plutôt du côté de ce qui fait un artiste. Kant, cherchant à comprendre l'origine de l'art, en vient à penser que les règles de l'art découlent du génie de l'artiste. Ce génie repose sur l'originalité, l'exemplarité et l'inexplicable. Par exemple, l'artiste à l'origine de la Joconde, fût le premier à peindre une femme en portrait en reproduisant scrupuleusement la vision qu'il en avait. Son caractère de génie semble indubitable. +La finalité de la technique contre la finalité de l'art La finalité de la technique est la production d'un objet qui peut être reproduit en série, un objet utile. La finalité de l'art est la production d'un objet esthétique unique par la création de l'artiste, faite pour être admirée. Les objets de la technique ne sont pas permanents, contrairement aux oeuvres d'art. +L'art s'oppose à la technique On l'a vu, l'oeuvre d'art est faite pour être admirée, l'artiste recherche la beauté dans son oeuvre, alors que la technique cherche l'utile, le pratique, et ne requiert pas de créativité de son auteur, le technicien. L'oeuvre d'art s'oppose à l'objet quelconque par son caractère unique, par son esthétisme, par la recherche créative de l'artiste. L'art ainsi que la technique n'ont pas la même finalité. La reproductibilité possible d'une oeuvre d'art ne suffit pas pour entacher le caractère unique de l'original. Par exemple, les faux n'intéressent personne, alors que les originaux, si ils sont considérés comme précieux, peuvent valoir des sommes astronomiques. Et ceci est vrai pour toutes les formes d'arts, au cinéma, un objet utilisé dans un film est considéré bien plus précieux par les fans qu'une simple reproduction. Transition: Peut-être que l'oeuvre d'art possède plus qu'un objet quelconque, une empreinte, un message, une aura laissée par son auteur. Partie 3: -Quel est le véritable but de l'oeuvre d'art ? +Faire réfléchir/Admirer De nombreuses oeuvres d'art ont été produites par leurs artistes afin de dénoncer des vices et de faire réfléchir les populations sur différents sujets, tels que la guerre, le mariage arrangée, la monarchie. Les artistes ont vu en l'art une manière détournée et efficace d'exprimer leurs idées. On ne retrouve pas dans les objets quelconques cette volonté de créer une réflexion sur l'usager, qui se contente d'utiliser. Par exemple, la comédie de Molière, le Malade Imaginaire, est une satire de l'artiste contre la médecine de son époque et les mariages arrangées. Guernica, célèbre tableau de Pablo Picasso, représente les horreurs de la guerre. Ces deux oeuvres poussent à la réflexion. En revanche, une affiche de film n'a pas vocation à faire réfléchir autrui, mais uniquement à inspirer l'envie de voir le film en question. Petite objection de passage: 1) "Guernica a un message" est un lieu commun usé jusqu'à la corde dans les dissertations sur l'art. C'est juste, mais ton correcteur va lire cette argument pour la 274e fois de sa carrière, et 2) Picasso n'était pas engagé du tout pendant la guerre, glisser un message sur la destruction et le fascisme dans une peinture est une idée qui lui a été soufflée par sa muse de l'époque, mais il n'a eu aucun courage dans cette période, il a même laissé crever un de ses vieux amis alors qu'il aurait pu le sauver de la déportation. Picasso N'EST PAS l'artiste engagé à prendre comme exemple. Tu peux en revanche citer "Der Krieg" d'Otto Dix, qui utilise sa créativité pour rendre l'horreur des tranchées de la première guerre mondiale. Fin de la parenthèse sur l'histoire de l'art. +La création L'oeuvre d'art ne requiert pas que l'emploi de la technique, mais aussi une créativité, une recherche d'inventivité de la part de l'artiste. C'est cette touche de créativité qui rend l'oeuvre d'art unique. Par exemple, bien que la Tour Eiffel soit une tour qui est nécessitée l'utilisation des règles de l'architecture, propre à la technique, elle demeure toutefois unique car son artiste a cherché à créer, et non à reproduire. On la distingue donc d'une tour ordinaire de communication qui a été fabriqué afin de permettre la communication sur de grandes distances. Tiens, mon argument... +Permanence des oeuvres d'art Les oeuvres d'art sont pensées pour être permanentes, elles ont quelque chose d'éternel, contrairement aux techniques qui peuvent tomber en désuétude, et à leurs productions qui ont une durée de vie finie. En effet, on continue à admirer des oeuvres d'art anciennes. Par exemple, on admire encore aujourd'hui les peintures rupestres dans les grottes comme Lascaux. Dans le cas des pointes de silex retrouvées sur des sites archéologiques, bien que ces dernières soient admirées, elles ont été fabriquées avec une durée de vie, elles n'ont pas été conçues pour demeurer permanentes. De même, certaines affiches de propagandes des guerres mondiales sont admirées au XXIème siècle et considérées en tant qu'oeuvres d'art, lors que leurs techniciens les pensaient avec une durée de vie finie et une utilité précise, celle de mobiliser les populations pour l'effort de guerre. Conclusion: En première partie, nous avons vu que l'art et la technique sont deux notions en liens, puisque l'art requiert l'utilisation de la technique, et que l'étymologie de ces deux mots est la même. Pourtant, en s'interrogeant davantage sur la finalité de l'oeuvre d'art et de l'objet quelconque, on remarque que l'oeuvre d'art et l'objet ont plusieurs différences. Finalement, nous nous sommes interrogés sur le véritable but de l'oeuvre d'art, ce qui a permis de mettre à jour que l'oeuvre d'art et l'objet quelconque étaient différents, car une oeuvre d'art vise à être admirer, qu'elle a nécessité une création de la part de l'artiste et qu'elle a une permanence à travers les siècles. " J'ai tâché de prendre vos conseils en compte, et de toujours comparer l'oeuvre d'art à l'objet quelconque, excepté dans la partie I de mon développement, où j'y expose les similarités. Ma partie I est-elle hors sujet ? Je considère qu'elle fait partie du plan "thèse-synthèse-antithèse". Aucun hors-sujet ici! Puisque chaque argument compare une oeuvre d'art à un objet ordinaire, c'est parfait. Je pense que tu t'es bien approprié cette forme "thèse-antithèse-synthèse" ici, ton écriture formelle progresse à chaque copie, c'est impressionnant. Ma partie III fait-elle maintenant partie du sujet de ma dissertation ? Absolument, et elle ouvre le sujet de façon intéressante en élargissant le problème sous-jacent. Bien joué! Mon amorce est-elle réussie ? Non, c'est une accroche très générique qui gagnerait à être réécrite. Tu peux citer un exemple d'oeuvre d'art précise, ou un cas limite entre l'art et l'objet technique qui resservira plus tard, mais quelque chose de spécifique pour aller ensuite vers le général, ça marchera très bien. Ainsi que mes transitions ? Pas géniales, mais à la rédaction complète tu trouvera mieux, je pense que tu peux les laisser en l'état. Je vous remercie pour vos nombreuses réponses, Calliclès. Je t'en prie! Attention cependant! Tu as fait une dissertation sur l'art en citant de nombreux exemples d'oeuvres (et c'est très bien), mais je n'ai vu AUCUNE citation philosophique.... C'est un peu gênant dans une dissertation de philosophie. Pas une seule théorie de l'art! En as-tu vu en cours? Si non, on peut en discuter. Si tu te poses encore la question de la note, je n'ai pas lu ta copie pour la noter, mais à la première lecture je sais que je ne peux pas lui mettre en-dessous de 11/20. La méthode est comprise, il y a une vraie problématique, qui est vraiment adressée dans le corps du texte par des exemples pertinents (mais pas toujours très précis). C'est un peu flou, un peu générique, les exemples gagneraient à être meilleurs. Mais n'oublions pas que c'est un exercice scolaire: tu n'as pas à faire une dissertation parfaite, juste une dissertation qui remplit les critères de l'épreuve (faire preuve de sens critique, savoir questionner une notion, montrer une culture philosophique). Ici, je pense que selon le correcteur cette copie pourrait obtenir entre 13 et 15/20 environ.
  4. Calliclès

    Aide grand oral

    Je ne comprends pas ta phrase. Relis-toi, il y a quelque chose qui ne va pas. Sur les notions en revanche, tu commences mal si tu confonds ethnie et culture. On peut être de la même ethnie et avoir deux cultures différentes (les Belges Wallons et Flamands, par exemple, ou les Allemands et les Autrichiens). On peut être de deux ethnies différentes et avoir la même culture (prends n'importe quelle ville cosmopolite, tu trouvera des centaines de famille d'origine immigrée qui sont assimilées à la culture locale, la seule chose qui les différencie des autres habitants sont leur nom de famille et leur ethnie).
  5. Salut Djhuff, encore une dissert? Tu es en hypokhâgne ou tu t'entraînes comme un dingue pour le bac? Je t'ai répondu de façon assez détaillée pour ta dernière dissert sur l'inconscient, dis-moi ce que tu en penses. Mais d'abord, quelques remarques pour des pistes d'amélioration. Pour cette dissert, je trouve que tu es de plus en plus habile dans l'écriture et de plus en plus fin dans la méthode. Si l'épreuve de philo notait la méthodologie seule, tu serais incontestablement en tête de classe. Mais je pense que tu ne creuses pas encore assez la réflexion (comme beaucoup d'élèves, rassure-toi) et que parfois, hélas, cela conduit inévitablement à du hors-sujet. Prenons ton plan détaillé (très bonne idée de poster les plans détaillés au lieu de rédiger directement, tu as raison de faire comme ça): tu as divisé le problème en trois questions (c'est très bien) qui sont des sous-problématiques. Sur le plan de la méthode: c'est parfait. Mais si on regarde la pertinence de la réflexion, on identifie deux problèmes majeurs: 1) ta problématique principale est une simple reformulation du sujet, elle ne montre pas le problème inhérent, et 2) parmi tes trois sous-problématiques, seule la deuxième répond vraiment au sujet. Ta première partie amène à distinguer l'art de la technique: c'est intéressant, certes, mais qu'est-ce qui justifie d'amener la distinction entre art et technique? Cela demande une meilleure problématisation. Même chose pour ta troisième partie: le but de l'art. On serait tenté de dire "hors-sujet", mais c'est plus subtil: je pense que c'est du hors-sujet pour l'instant, parce que ça n'est pas justifié par la réflexion qui mène à ta problématique (pour l'instant, si tu me propose le sujet à corriger tel quel, je dirai "hors-sujet"). Autrement dit, si ta deuxième partie est vraiment bonne et mérite d'être développée, tes parties 1 et 2 ne sont pas absolument hors-sujet, mais elles peuvent l'être si tu ne justifies pas qu'elles ont leur place comme étapes du raisonnement. Voyons ta partie 3 en détail: EXEMPLE: prenons ta partie 3. Comme elle n'est pas justifiée, elle tombe dans le hors-sujet. Je vais la reprendre argument par argument pour l'exemple. Sous-partie n°7: "faire réfléchir, admirer", aucune des oeuvres citées n'est comparée à un objet ordinaire, donc cette sous-partie est totalement hors-sujet puisqu'elle n'y répond pas. Sous-partie n°8: "la création/créativité", c'est une sous-partie beaucoup plus intéressante, car tu viens de toucher un critère qui rend une oeuvre unique par rapport à ses copies, elle a fait intervenir la créativité et représente une preuve matérielle de l'inventivité humaine au-delà de la pure technique. Tes exemples architecturaux sont intéressants, mais tu mets tout dans le même sac. Je suis d'accord pour la tour Eiffel, qui est aussi originale que parfaitement inutile (c'était une démonstration technique virtuose, heureusement qu'on a inventé des technologies d'ondes peu après qui ont permis à la mairie de Paris d'en faire une antenne toute trouvée, car sinon c'était la démolition assurée pour cette tour) en revanche je suis moins d'accord pour Notre-Dame, les cathédrales sont l'application d'un même concept à peu près partout en Europe - s'élever par les arc-boutants pour se rapprocher de dieu - mais elles deviennent uniques car ce sont des créations collectives, chaque sculpteur apportant sa touche. J'avais en tête l'exemple de Paul Gauguin, un peintre-sculpteur qui a vécu un temps à Tahiti. Sur place, pour vivre de son art il a commencé à sculpter des statuettes en bois qu'il revendait au marché. Quand un Tahitien l'a vu se faire un peu d'argent avec ses sculptures, il lui a demandé de lui apprendre la sculpture, ce que Gauguin a fait. Mais au lieu de créer ses propres statuettes, ce Tahitien a simplement utilisé ce savoir-faire pour fabriquer des copies de la statuette de Gauguin afin de les revendre. Là où Gauguin faisait de l'art grâce à sa créativité, qui prenait une valeur marchande grâce à sa valeur esthétique, le Tahitien pragmatique produisait des copies pour leur seule valeur marchande (j'ai comparé une oeuvre d'art à un objet ordinaire: sa copie, je suis en plein dans le sujet). Je te suggère de garder cet argument de la création, qui n'est pas hors-sujet. Tu peux reprendre mon exemple sur la vie de Paul Gauguin ,ou développer ton très bon exemple sur la tour Eiffel à condition de la comparer à une tour ordinaire, comme une bête tour de surveillance incendie. Ou garder les deux, d'ailleurs. Sous-partie n°9: "la permanence des oeuvres d'art" je suis d'accord, une oeuvre d'art est conçue pour durer. Mais ce ne sont pas les seules qui devraient durer. Les barrages hydro-électriques modernes sont coulés dans le béton pour durer des siècles. Et dans notre héritage du paléolithique, on trouve effectivement des oeuvres d'art (exemples au pif: les peintures de Lascaux et Chauvet, miraculeusement préservées de l'érosion par l'effondrement de leurs entrées il y a plus de 10 000 ans), mais on trouve aussi des pointes de lance et des bifaces en silex... Ton exemple pourrait être hors-sujet, mais on peut le rattraper, il faut juste changer l'argument. Ton idée était "l'art est durable, parce qu'il dure", ce qui est un peu simpliste, mais il suffit de le remplacer par "l'art est pensé pour durer dans l'éternité, alors que l'objet technique a une durée calculée". Autrement dit, si la pointe de lance en silex est finalement plus durable que la Joconde, la pointe de lance était pensée pour durer jusqu'à la fin de son usage à la chasse, alors que le sourire de la Joconde était fait pour rendre immortel le sourire de son modèle. Tu as eu entièrement raison de faire un pan détaillé, mais il y a une chose dont j'ai besoin en entier pour noter une copie: l'intro. Ici, je t'encourage à faire une intro qui mène à ce raisonnement et pose un vrai problème. Piste de réflexion: A chaque fois que tu écris une sous-partie, pose-toi la question: "est-ce que je réponds à ma problématique?" et demande-toi si l'argument que tu présente fait bien intervenir les deux termes de la question (par exemple: l'oeuvre d'art comme l'objet, ou l'inconscient et la liberté, le travail et la technique) et non un seul terme isolé (si ta dissertation sur l'inconscient et la liberté comporte une partie "l'inconscient tout court", il y a un fort risque de hors-sujet). D'autre part, comme tous les sujets sur l'art, il peut faire appel à la notion de subjectivité. Il se pourrait que la différence entre l'objet ordinaire et l'oeuvre d'art ne soit pas du tout dans l'objet, mais dans le regard des spectateurs. Jusqu'à la Renaissance, lorsque l'individu était une notion moins importante dans notre culture occidentale, on ne faisait pas vraiment la distinction entre l'artiste et l'artisan, ce sont les gens de notre époque, archéologues et amateurs d'art ancien, qui parlent de certains objets du passé en les qualifiant d'oeuvre d'art. Mais pour les gens de cette période, c'étaient des objets qui devaient d'abord remplir une fonction, l'art ne pouvait pas se détacher de son utilité. Et dans l'art contemporain, on va parfois chercher une valeur esthétique dans des objets ordinaires, parfois simplement en décrétant que c'est de l'art (voire le cas problématique de la pissotière de Marcel Duchamps, un simple urinoir, mais signé et exposé à l'envers comme si c'était une sculpture). Et si la différence est interne (dans le regard des spectateurs et l'esprit du créateur), cela veut dire que potentiellement, il n'y a pas de différence matérielle ou objective entre une oeuvre d'art et un objet ordinaire. Peut-être que la différence est strictement intellectuelle (différence de catégorie mentale), subjective (variant d'une personne à l'autre selon sa sensibilité artistique: si j'ouvre la fenêtre et que j'entends des klaxons, pour moi c'est du bruit, mais le compositeur contemporain Steve Reich peut venir à ma fenêtre et entendre une symphonie au rythme mystérieux), ou sociale (qui est décrétée art ou non selon des critères appartenant à des groupes sociaux, voire des cultures: l'objet ordinaire d'un Chinois peut devenir l'objet d'art d'un Européen qui recherche l'exotisme). C'est le problème de ce sujet. De quelles natures sont ces différences, si l'art et l'objet ordinaire peuvent se confondre matériellement? Interroge-toi sur la nature de ces différences, et tu verra émerger un plan de réflexion.
  6. Bonsoir, j'ai réalisé une dissertation à partir du sujet suivant: Les notions d'inconscient et de liberté peuvent-elles coexister ? Ok, voyons ce que ça vaut. Remarque préliminaire: je trouve que ce sujet porte sur la liberté plus qu'autre chose et qu'à moins de s'y connaître un peu, c'est casse-gueule. " L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ? La notion d'inconscient a été établie par Freud historiquement faux, l'idée d'inconscient peut déjà se lire chez Leibniz et Spinoza, mais l'inconscient freudien est actif et provoque des pathologies. Il s'agissait d'une obligation pour lui afin d'expliquer le sens des pensées dont nous n'avons pas conscience, les paroles que nous prononçons sans y prêter attention. L'inconscient fût une véritable révolution dans la conception du sujet humain. Ce dernier n'est plus transparent à lui-même, il a des désirs et des pensées qu'il ignore, ce qui revient à s'interroger sur sa liberté, à poser la problématique suivante: Les notions d'inconscient et de liberté peuvent-elles coexister ? L'inconscient désigne l'ensemble des pensées, désirs, gestes et paroles que nous avons sans en avoir nous-même conscience. La liberté est communément admise comme la possibilité de faire tout ce que l'on souhaite, sans restrictions extérieures. Non, tu décris la licence, pas la liberté. La liberté a une dimension politique, elle a un sens en droit, ce n'est pas juste la possibilité de faire ce qu'on veut, c'est aussi la possibilité d'exercer ses droits dans un cadre légal, il faudra redéfinir la liberté pour résoudre cette dissertation. Le terme "notion", appliqué à l'inconscient et à la liberté, implique que les définitions de ces deux mots ne sont pas approuvées universellement par tous, et que l'inconscient et la liberté sont remis en cause très bonne remarque. En premier lieu, nous nous demanderons si ces deux notions ne sont pas contraires. En second lieu, nous nous demanderons l'inverse, à savoir si ces deux notions peuvent ne pas s'exclure mutuellement ATTENTION, si on regarde en partie 1 si les notions ne sont pas contraires, et qu'en partie 2 on regarde si elles peuvent coexister... ces deux parties ont le même but et les mêmes arguments! Et oui, c'est la même chose sous deux étiquettes différentes, un peu comme "emploi fictif" et "Pénélope Fillon". Enfin, nous verrons de quelles manières il est possible de faire coexister l'inconscient et la liberté. C'est encore la même chose! Tu vas répéter trois fois les mêmes conclusions! En quoi l'inconscient serait contraire à la liberté ? L'inconscient désigne tout ce dont nous n'avons pas conscience, telles que des perceptions trop infimes pour être ressenties, nommées aperceptions Contre-sens: l'aperception est une perception de soi-même, pas une perception inconsciente, ça n'a rien à voir. Ainsi n'avons-nous pas conscience de toutes les gouttes qui s'écoulent lors d'une pluie ou de la multitude de vaguelettes qui forment une vague, que nous percevons comme un tout par le processus de synthèse perceptive, qui est tellement complexe que les neurosciences bossent dessus depuis 50 ans, ces concepts sont beaucoup trop lourds pour être tous mis dans la première sous-partie. Attention, tu essaies de soulever des rochers de 50 tonnes avec une cuillère en bois. Les marques de l'inconscient sont nombreuses telles que les gestes, les rêves, les pensées, les lapsus. Les pensées sont l'un des supports de notre conscience, et s'il apparaît que nous possédons en effet des pensées conscientes et des pensées inconscientes, cela ne serait-il pas contraire à la notion de liberté ? Puisque la liberté est la possibilité de faire tout ce que notre volonté souhaite, mais que nous ignorons les causes qui déterminent notre volonté, comment se dire libre ? Par exemple, si un caillou en altitude avec un mouvement de chute avait une conscience, se croirait-il libre de tomber alors que sa chute ne dépend que de son poids et de la gravité ? Confusion: tu confonds inconscient, synthèse perceptive, et tu appelles ça "aperception" qui est un processus conscient! Freud, l'inventeur de la psychanalyse et créateur du concept d'inconscient, définit le sujet humain comme suit: le "Moi", qui désigne les pensées et les désirs conscients, le "Surmoi", qui représente toutes les normes et valeurs intériorisées par l'individu, et le "Ca", l'ensemble des pensées et des désirs contraires aux normes et aux valeurs inaccessibles à la conscience de l'individu par un processus de refoulement. Oui, c'est un bon résumé de cette topique freudienne. Selon lui, les seules pensées que nous manifestons consciemment sont celles en adéquation avec nos valeurs morales il n'a jamais dit ça, on passe notre vie à conscientiser des désirs immoraux et à les réprimer. Le Surmoi jouerait donc le rôle de barrière en refoulant tout ce qui est contraire à notre morale tu confonds "morale", un concept réflexif qui demande une conscientisation, et "acceptable par le moi". .De plus, les pensées conscientes, ou "Moi", ne représenteraient que la surface d'un glacier en flottaison dans l'eau, tout le reste étant le Ca. Ainsi les pensées conscientes seraient vraiment peu face au nombre de pensées inconscientes. Freud nomme le concept d'inconscient, la troisième blessure narcissique de l'humanité ce qui fait de Freud un gros vantard, pour se placer sur le même plan scientifique que Copernic ou Darwin, le sujet n'est plus transparent à lui-même. Hors donc, comme la grande majorité de nos pensées nous échappent, comment se dire libre ? Par exemple, les rêves, dont l'étude est une nécessité selon Freud pour en apprendre plus sur le sujet, se manifestent au cours du sommeil paradoxal. Un patient dit avoir rêvé d'une femme, mais précise qu'il ne s'agit pas de sa mère. Ici, le patient a effectivement rêvé de sa mère, mais il n'en a pas conscience, le Surmoi ayant refoulé cette pensée dans le Ca, car elle n'était pas en adéquation avec ses valeurs morales encore une fois: le surmoi n'est pas l'incarnation des valeurs morales, juste une instance de pulsions qui ont assimilées les habitudes de l'éducation et qui a souvent tendance à se comporter conformément à certaines normes sociales, ce n'est pas une "morale", qui nécessiterait une conscientisation. Le patient n'est donc pas libre de penser et de rêver comme il le souhaite dans cet exemple. Nous avons donc pu constater que l'inconscient semblait contraire à la liberté, c'est en tout cas ce que maintient Freud, père de la psychanalyse, en disant "Le Moi n'est pas maître dans sa propre maison." ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de liberté. Toutefois, bien que l'inconscient et la liberté semblent s'exclure, ces notions sont parfois remises en cause, rendant alors la précédente supposition erronée. Comment la liberté et l'inconscient peuvent ne pas s'exclure ? Le concept de liberté est parfois remis en cause. La liberté serait illusoire, l'être humain se croit libre alors qu'il est déterminé par des causes qu'il ignore. Les obstacles à l'idée de liberté humaine sont multiplient. Deux courants rejettent cette idée: le déterminisme et le fatalisme. Le déterminisme est une conception selon laquelle tout arrive en vertu d'une chaîne de causes et d'effets, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets. Pour la science, le déterminisme repose sur l'affirmation que tous les phénomènes naturels sont régis par des lois "nécessaires", au sens où elles traduisent l'ensemble des contraintes naturelles. Par exemple, si l'eau est chauffée à 100C, elle se mettra à bouillir, il s'agit d'une loi nécessaire. Le déterminisme peut aussi être social ou psychologique: les actions de l'être humain ne sont que les effets de cause dont il est le plus souvent inconscient. Ainsi, pour le philosophe Karl Marx, la pensée de chacun est déterminée par la société dans laquelle il vit. Pour Sigmund Freud, la pensée est déterminée par l'inconscient qui résulte par exemple, sous l'effet du refoulement, de troubles connus durant l'enfance. Si l'on envisage ce type de déterminisme, l'homme n'est donc plus maître de ses pensées et de ses actions: il n'est plus libre. répétition de ce qui a été dit en partie 1 Le fatalisme est la croyance selon laquelle tous les évènements sont déterminés à l'avance, c'est ce qu'on appelle le destin. Hors-sujet: aucun rapport avec l'idée d'inconscient. Croire au destin, c'est croire au fait que tous les évènements sont "écrits" à l'avance. On parle du "grand livre" du destin. L'être humain ne peut échapper à son destin, malgré tous ses efforts pour changer sa destinée. La liberté n'est alors qu'une illusion, car l'homme est en fait le jouet des dieux. Par exemple, l'histoire d'Oedipe illustre bien l'illusion de la liberté et la croyance du fatalisme. L'oracle a prédit à Oedipe qu'il tuerait son père et épouserait sa mère. Malgré toutes ses tentatives pour se soustraire à son destin, Oedipe ne fait que précipiter la réalisation de la prophétie de l'oracle. A part le nom d'Oedipe, réutilisé par Freud, ça n'a aucun rapport. On ne peut pas confondre les théories sur la conscience avec la notion de destin dans les tragédies grecques, c'est une sous-partie totalement hors-sujet. Le concept d'inconscient est également parfois remis en cause. Selon Alain, l'inconscient n'est pas moral, car il dédommage de sa responsabilité un individu pour ses actes, il serait alors libre d'agir Contradiction dans les termes: si l'individu n'est plus responsable, il n'est plus libre non plus. Ce qui, pour Alain, est intolérable parce que ça fout en l'air l'idée de justice. De plus, il considère qu'affirmer l'existence de pensées dont on ne pense pas est absurde: toute pensée recquiert un sujet qui les pense. Il remet ainsi en cause la notion d'inconscient. Sartre va encore plus loin, rejetant toute idée d'inconscient. Selon lui, l'être humain est un être indéterminé, ce qui le définit, c'est le fait d'exister Tu es allé chercher un très bon exemple avec Sartre, bien joué! Il n'y a donc pas d'autre nature humaine, l'être humain a le pouvoir de librement choisir sa vie. Sartre considère ainsi la liberté comme totale et inaliénable, mais cette liberté a des conséquences inévitables, à commencer par la responsabilité. Pour Sartre, le concept d'inconscient ne peut pas être accepté. Par exemple, considérer la notion d'inconscient comme un second être qui pense en nous, nous force à agir, offre à certains criminels en parfaite possession de leurs capacités mentales la possibilité de demander leur internement en asile plutôt que leur emprisonnement, où les conditions de vie sont bien plus difficiles. Nous avons ainsi pu démontrer que les idées d'inconscient et de liberté pouvaient ne pas s'exclure lorsque l'on considérait que l'une ou l'autre de ces notions étaient caduques Contradiction! Si A et B arrêtent de s'exclure lorsque A ou B est neutralisé, c'est bien que A et B s'excluent... Tu n'as pas du tout démontré la compatibilité de la liberté et de l'inconscient, tu as juste critiqué ces notions, cette deuxième partie passe à côté de l'objectif fixé. En considérant le concept d'inconscient comme non admissible, Sartre affirme que l'être humain a une liberté totale et inaliénable, par sa célèbre citation "L'existence précède l'essence". Comment faire coexister les notions d'inconscient et de liberté ? Pour Freud, il est possible de s'approprier son inconscient par la cure psychanalytique, ce qui permettrait d'acquérir une certaine forme de liberté ce qu'on appelle la conscientisation. C'est ce qu'il affirme en disant: "Là où était le Ca, le Moi doit advenir.". La cure psychanalytique a pour but de conquérir un pouvoir sur l'inconscient du sujet, principalement par la parole, en éclairant un patient sur son histoire personnelle, telles que des souffrances passées ou des symptômes dont les causes étaient inconnues. Freud évoque aussi le travail de sublimation pour s'approprier son inconscient. Le mécanisme de sublimation consiste à exprimer positivement les pulsions de son inconscient, empêchant qu'elles soient à l'origine de pathologies. Le mécanisme de sublimation passe notamment par l'exercice d'activités comme l'art, la littérature ou encore la recherche scientifique. Par exemple, un patient suivi par un psychologue non, un psychanalyste, les psychologues ont vraiment étudié l'esprit humain, les psychanalystes en revanche, ont juste lu Freud et déclarent avoir fait leur auto-analyse est éclairé quant aux causes de sa dépression grâce à une cure psychanalytique. Se faisant, il parvient à en guérir, et à acquérir par la même un pouvoir sur son inconscient. Il est également possible de faire coexister les notions d'inconscient et de liberté en prenant conscience des causes qui nous déterminent. Il s'agit de la pensée de Spinoza Ah, le conatus de Spinoza, enfin! Selon lui, l'homme se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent dans ses actions et ses désirs, mais il peut s'efforcer d'apprendre à connaître les lois de la nature (qui conditionnent l'action) et les lois de la nature de l'homme (qui conditionnent les raisons qui le poussent à agir de telle ou telle façon). Cela permet à l'être humain d'acquérir une relative forme de liberté. Prenons l'exemple d'un rat qui a une électrode connectée au centre du plaisir dans le cerveau. En appuyant sur un interrupteur, l'électrode active le centre du plaisir du rat, provoquant une libération d'endorphines. Le rat va alors appuyer sans jamais cesser sur l'interrupteur, emprisonné par le plaisir, jusqu'à en mourir. Si il avait connaissance de son action et des raisons qui le poussent à agir de la sorte, il n'appuierait sans doute pas sur l'interrupteur. En premier lieu, nous avons vu que les notions d'inconscient et de liberté semblaient contraires, puisqu'elles pouvaient ne pas s'exclure en mettant en cause l'une de ces deux notions, enfin nous avons émis des solutions qui permettaient de faire coexister ces deux idées. Ainsi, pouvons-nous affirmer que l'inconscient et la liberté sont des notions qui s'opposent, mais qu'il est possible, par un travail sur l'inconscient ou de recherche sur les lois de la nature, qu'elles ne s'excluent pas. " Suis-je hors sujet ? Malheureusement, un peu, car le sujet est mal compris et mal problématisé Mes transitions sont-elles réussies ? Pas toujours, mais on se rapproche, ça gagne en qualité d'écriture par rapport à la dernière fois. De même que ma conclusion ? C'est beaucoup mieux. Je vous prie également de me donner une note en considérant cette dissertation comme un sujet du Bac, et en ajoutant des commentaires constructifs qui visent à augmenter cette note. 9.5/20, mais pas au-delà. Parce que si la méthode est bien respectée et que les références philosophiques sont présentes (un énorme plus par rapport à ton premier jet sur la technique), malheureusement ce sujet est casse-gueule et tu es passé à côté du problème. Je suis en face d'un assez bon hors-sujet, mais d'un hors-sujet tout de même. Je vous remercie d'avance pour votre temps et vos réponses. Voici ma réponse la plus claire et simple: ce sujet prose le problème d'une contradiction entre deux termes. Au lieu d'examiner les différentes définitions des termes qui pourraient faire varier la relation et donc résoudre ou pas la contradiction, tes deux premières parties sont exactement équivalentes, elles disent la même chose au fond. Actuellement, ta dissert dit ceci: 1) L'inconscient freudien est incompatible avec la liberté. 2) Mais l'inconscient freudien est critiqué par d'autres auteurs (Sartre). 3) Mais d'après Freud lui-même, la cure psychanalytique peut libérer(ah, on oublie les critiques alors?), du coup l'inconscient freudien n'est pas incompatible avec la liberté. Ce qui me pose problème pour deux raisons: 1) tu as manqué la compréhension du problème, 2) au final, tu fais la pub de la psychanalyse, une pseudo-science en laquelle on croit de moins en moins, et qui a largement perdu en influence dans le monde au fur et à mesure du 20e siècle (la France et l'Argentine étant les deux exceptions, nous sommes l'un des derniers pays où les gens croient encore à la psychanalyse, et même dans ce contexte les thérapies psychanalytiques ne sont pas remboursées par la sécurité sociale parce qu'on les juge inefficaces. Sachant qu'on a arrêté de rembourser l'homéopathie en 2020 seulement, même en France on croit plus en l'homéopathie qu'en la psychanalyse, c'est dire!) De mon point de vue: nous ne sommes plus au 20e siècle, on ne peut pas se contenter de répéter bêtement les concepts de Freud en ignorant royalement les critiques justifiées de la psychanalyse, et de son manque flagrant de résultats prouvés (quand on leur demande les taux de guérison, les psychanalystes se réfugient dans une critique stérile de la méthode scientifique... D'un autre côté, les thérapies comportementales produisent des statistiques sur les rechutes ou les rémissions de leurs patients). Revenons à ta dissert, et regardons le problème depuis le début: l'inconscient et la liberté s'excluent-elles? D'une part, tout dépend de l'inconscient considéré (un inconscient passif, des raccourcis de pensée comme on les voit commentés chez Hume? Ou un inconscient actif, qui cache des pulsions comme chez Freud?) Ensuite, tout dépend de la conception de la liberté. Si on prend la liberté comme une notion absolue et forte, radicalement opposée à tout déterminisme, alors oui l'inconscient est un déterminisme et nous sommes esclaves d'une mécanique inconsciente. Mais ce n'est pas la seule définition de la liberté, on peut avoir une définition plus restreinte comme Spinoza: si la liberté consiste à obéir à nos nécessités propres (et pas aux nécessités d'un autre), alors on peut être libre dans un système déterministe, et avoir un inconscient n'est vraiment un si gros problème. Il faut s'assurer que les pulsions de cet inconscient soient bien au service de notre propre personne. Si on a manipulé notre inconscient dans une direction contraire à nos intérêts (comme le conditionnement d'un soldat pendant un lavage de cerveau, ou comme la publicité conçue par neuro-marketing qui peut te donner envie de manger des chesseburgers jusqu'au bout de ton cholestérol), alors il y a un problème. Ensuite, on peut avoir une définition faible de la liberté qui résout la contradiction: accepter que nous avons des inclinations, des mécaniques déterministes qui jouent tout le temps, mais qu'à la fin cela ne retire rien à la liberté du moment qu'on prend la responsabilité de nos actions. Bref, c'est un sujet complexe qui demande de maîtriser la notion de liberté, or tu ne parle pratiquement que de Freud à deux exceptions: tes citations de Sartre et Spinoza, qui sont effectivement en rapport avec le sujet. Fais bien attention à ne pas partir dans un tunnel d'explication ou de citation qui ne parle que d'un seul de ces deux termes. Le sujet de ta copie n'est pas l'inconscient, ni la liberté, mais bien le rapport de l'un à l'autre. Si tu commences à déblatérer sur l'un des deux termes pendant une sous-partie, sans le connecter au deuxième, c'est un hors-sujet.
  7. Calliclès

    Dm ecotopia

    C'est un sujet de littérature, pas de philo. Désolé, les questions sont clairement en rapport avec les genres littéraires. Pire: la question de réflexion est le genre d'absurdité qu'on ne lit que dans les épreuves françaises de lettres: "expliquez pourquoi la littérature peut sauver le monde et changer la société!" Un jour, j'aimerais bien qu'un élève réponde simplement "Non, tout le monde s'en branle et la seule fiction qui a vraiment secoué une société était 'Les souffrances du jeune Werther' de Goethe, à cause de la vague de suicides qui a suivie sa publication."
  8. Salut DJhuff, comment ça va? Je lis en diagonale pour l'instant, et a priori je n'ai pas vu de hors-sujet. J'ai besoin d'un peu de temps pour t'écrire quelque chose de précis. Est-ce que ça peut attendre jeudi?
  9. Calliclès

    DEVOIR PHILOSOPHIE !!

    Tu es sur la bonne voie! Bergson parle du temps et de la durée (c'est le thème). Peut-on dire qu'il critique l'idée classique du temps? Il critique l'idée commune de durée, en tout cas. Ce qui l'amène à distinguer entre la durée pour l'horloge, et la durée pour la conscience. Il va articuler sa thèse autour de cette distinction. Tu as une vague idée de plan, mais je ne vois pas quel découpage tu peux faire. Concentre-toi sur les questions que je t'ai données: thème, problème, thèse, enjeu, pan. C'est tout ce dont tu as besoin.
  10. Calliclès

    DEVOIR PHILOSOPHIE !!

    Si c'est juste l'intro, ce n'est pas très dur et voici la méthode: 1) De quoi parle le texte en général (c'est le thème) ? 2) A quelle question veut-il répondre? (c'est sa problématique) 3) Quelle réponse précise donne-t-il à cette question? (c'est le plus important: la thèse du texte) 4) Optionnel pour les Tles: Quelle est l'influence possible de cette thèse sur l'histoire des idées, et quelles sont ses influences identifiables? (c'est l'enjeu du texte) 5) Quelle est la structure logique de ce texte, le déroulement de son argumentaire? (c'est le plan) Il te suffit de répondre à ces cinq questions, et tu as ton intro. Je n'ai pas encore lu le texte, mais si tu réponds ce soir aux cinq questions, je le lirai et te dirai si tu as juste.
  11. Calliclès

    Questions

    Non, c'est un sujet qui date de 2000, le corrigé doit être perdu dans les archives du ministères depuis 2001, au moins. Ce sont mes réponses à ces questions. Tu n'es pas obligé de faire confiance à mon expertise, ce sont des indications (et ne fais pas un copier-coller de mes réponses, ce serait un peu idiot). As-tu lu mes réponses? Je n'écris pas du tout avec le ton d'un corrigé officiel quand je réponds sur des forums.
  12. Calliclès

    Questions

    Ce texte a été donné aux élèves des lycées français en Inde (série S, 2000, code épreuve 00PHSCIN1), amusant de voir qu'on en fait un sujet de bac technologique. Q.1 Les différentes distinctions entre la raison humaine et l'instinct animal: La raison "augmente sans cesse" alors que l'instinct "demeure toujours dans un état égal". Pascal donne un exemple sur les ruches d'abeille (on pourrait lui reprocher de ne pas avoir fait la moindre recherche sur les ruches du passées, ça ressemble quand même vachement à une affirmation gratuite), puis précise sa pensée. Comme l'instinct est donné par la nature et n'évolue pas, les savoirs-faire qu'il octroie ne s'augmentent jamais. Alors que la science humaine, qui s'étudie, augmente avec le temps (on progresse, lentement mais dans tous les domaines). Pascal postule donc une différence ontologique (une différence d'essence) entre l'Homme et les animaux: ceux-là ont des "limites" que la nature leur a "prescrite". Alors que l'homme "n'est produit que pour l'infinité", et est donc perfectible à l'infini (autrement dit: dieu les a doté d'une âme capable d'un progrès infini, alors que les animaux ne progresseraient pas). Enfin, Pascal revient sur la nature de cette progression humaine: elle est cumulative. On peut apprendre de son expérience, mais aussi lire des choses sur les expériences passées (on a toujours les travaux d'Aristote, Linnée, Buffon et Darwin sur la biologie, si quelqu'un voulait étudier les animaux aujourd'hui il ne serait pas obligé de partir de zéro, il pourrait commencer par comprendre les observations et théories du passé avant de faire ses propres observations, ça lui éviterait de redécouvrir l'eau tiède dans son coin, mais en plus il pourrait publier ses propres travaux pour les générations futures!) Q.2 "la nature les instruit à mesure que la nécessité les presse" (il y a un coquille dans la question, c'est la "nécessité" qui les presse dans le texte, pas la "nature", ton correcteur s'est planté en recopiant). Cela veut dire que les animaux réagissent avec instinct, et sans conscience de ce qu'il faut faire. Un sanglier ne réfléchit pas, la nuit, à la meilleure manière d'échapper aux loups: face à un loup il fuit ou charge selon son instinct. L'animal ne dispose pas par avance de la connaissance de ses instincts et ne peut pas réfléchir à ses futures actions, il se laisse guider par sa nature propre. Les humains, au contraire, s'arrêtent souvent pour dire "attendez, comment on va faire?" "l'homme n'est produit que pour l'infinité": c'est un postulat religieux, une allusion à l'âme immortelle et perfectible dont seraient pourvus les humains, mais pas les animaux. Q.3 La question de réflexion est assez basique et te demande, d'une part, si tu es d'accord avec le texte (on peut lui faire beaucoup d'objections, notamment le fait que Pascal n'a jamais foutu les pieds dans une forêt pour étudier le comportement animal, il parle des animaux avec un savoir livresque. Ou le fait qu'il part du principe que les animaux sont limités sans le prouver, ou que l'homme est perfectible à l'infini sans chercher à le prouver non plus. Pascal n'est pas dans une démarche scientifique: il est dans la certitude confortable de ses croyances sur l'immortalité de l'âme. D'autre part, il faut décider entre les connaissances cumulatives et les instincts animaux. Il faut d'abord poser la question: qu'est-ce que le destin? Puis surtout: peut-on vraiment rompre avec son animalité? Nous sommes aussi bardés d'instincts, quoi qu'en dise Pascal sur notre ignorance au premier âge de la vie, nous avons des réactions instinctives de peur, de faim, d'agressivité, ou de sexualité (je tire cet argument des travaux de Konrad Lorenz sur l'éthologie). Ensuite, tous les humains n'ont pas la même façon de cumuler des connaissances: dans la culture occidentale surtout, on voit de l'accumulation (des bibliothèques et des musées, ou l'invention de l'Encyclopédie, projet de savoir cumulatif ultime à l'époque de Pascal). Mais dans d'autres cultures, notamment tribales, les savoir-faire se succèdent, se transforment avec le temps, mais ne s'accumulent pas forcément. Les tribus amazoniennes ont des arches hors-pairs, des arcs et des sarbacanes qui sont loin d'être primitives, au contraire ces armes sont très ingénieuses, mais il n'ont pas un musée de la chasse et des techniques pour raconter comment leurs ancêtres chassaient avant la sarbacane, et ils n'écrivent pas d'encyclopédie sur la faune et la flore amazonienne, leurs savoirs évoluent sans s'accumuler (je tire cet argument de l'anthropologie de Claude Lévi-Strauss, dans Race et histoire).
  13. Calliclès

    Corrigé dissertation

    Le terme de philosophe est galvaudé, je comprends qu'on lui mette l'étiquette parce que le type avait le cul entre trois chaises: docteur en droit, professeur d'histoire et théologien protestant le dimanche. On est tenté de mettre "philosophe" au milieu, même s'il n'a jamais enseigné la discipline. Et dans la mesure où il a produit des concepts, je suppose qu'on peut accepter l'étiquette (il est déjà plus légitime que Michel Onfray). La démarche ne doit pas être "oui, mais en fait non, mais à la fin peut-être". Sinon on tombe dans le travers des vieilles copies de philo qui ratent leur synthèse, l'élève dit une chose, puis affirme immédiatement son contraire dans la deuxième partie (en se foutant complètement de la contradiction et sans jamais l'adresser) et propose parfois une troisième partie bidon, voire tronquée. Relis le plan détaillé que j'ai fourni plus haut: les titres des parties sont des questions. Pour de bonne raisons. Ma première partie n'est pas "la technique libère", laissant place à "la technique asservit", suivie de "en fait, bof". La démarche est différente, je propose de voir comment la technique PEUT libérer (sans jamais impliquer qu'elle est forcément libératrice), puis d'examiner les modes d'asservissement par la technique (sans jamais affirmer que la technique est un outil diabolique de l'esclavage moderne). Donc à la fin, je n'ai pas énoncé une bête contradiction: j'ai examiné les deux facettes du problème sans me prononcer. Et j'ai donc besoin d'une troisième partie pour dire ce que j'en pense réellement! J'ai opéré dans ma troisième partie un changement d'axe, introduit une nouveauté dans le problème (qui n'est pas gratuite, elle découle logiquement de la nécessité de trouver un autre angle de vue sur le problème qui ne trouvait pas de solution dans les deux premières parties). J'ai amené la notion de politique pour dire: la technique ne décide pas des libertés en elle-même, alors qui décide? Solution: la politique! Je fais ma troisième partie sur des exemples politiques en rapport avec la technique (la réglementation des droits, l'usage de la vidéosurveillance, les obligations légales pour les compagnies du big data (GAFAM), mais j'aurais aussi pu parler du débat lancé par le parti socialiste il y a quelques années: faut-il taxer les usines robotisées qui mettent les gens au chômage?) Une dissertation de philosophie tient dans son intro et dans sa synthèse, les deux premières parties fournissent juste des exemples et quelques précisions. Si le passage à la synthèse n'est pas réussit, c'est que la réflexion n'est pas aboutie. Il faut garder quelque chose d'original à dire dans la synthèse. C'est pour ça que ta copie sans synthèse ne peut pas dépasser 11/20, alors qu'avec elle monte immédiatement à 14 ou 15/20. Pour la conclusion: reformule l'idée principale de ta synthèse, sans réexpliquer les exemples (en y faisant très rapidement allusion, au pire, si c'est nécessaire, mais sans les développer: c'est déjà fait dans le développement). Cette thèse finale doit être une réponse directe et claire à la problématique. Une fois que tu as écrit ta conclusion, relis immédiatement ton intro et demande-toi "est-ce que j'ai répondu à cette question?"
  14. Calliclès

    Corrigé dissertation

    Voici comment je ferais le plan de la dissertation corrigée (en reprenant ta copie, bien sûr): Partie I: De quoi la technique peut-elle nous libérer? Sous-partie n°1: l'outil technique nous libère de l'effort et du travail (la faucille en pierre du paléolithique, la faux médiévale, la moissonneuse-batteuse, bref les techniques agricoles, plus l'outil est performant, moins on a besoin de travailler, jusqu'à ce que les outils soient tellement performants qu'ils libèrent des travailleurs, une moissonneuse-batteuse moderne remplace facilement 20 saisonniers pendant les moissons) Sous-partie n°2: l'outil technique nous libère de l'espace (les technologies dont tu parlais: la roue, la domestication du cheval, puis la 1ere révolution industrielle avec le chemin de fer, on gagne de nouvelles possibilités d'expansion et de structuration) Sous-partie n°3: l'outil technique nous libère encore plus de l'espace physique pour resserrer l'espace social (les outils de communication: du télégraphe à internet, plus l'information va vite, plus la société est structurée facilement sur de grandes étendues). Transition: ces libérations sont des opportunités libératrices, qui peuvent se retourner contre nous (exemple: alors que les grosses sociétés à monopole s'effondraient sous leur propre poids au XVIIIe siècle, ce qui poussait l'économiste Adam Smith à dire "laissez faire" puisqu'à son époque une entreprise qui visait le monopole s'effondrait sous les coûts logistiques énormes, les technologies de communications permettent à des multinationales de devenir beaucoup plus efficaces et de gérer leurs monopoles de façon encombrante dès le XIXe siècle, en créant des trusts pétroliers aux USA par exemple, capables d'écraser toute concurrence pour imposer leurs prix). Partie II: Comment la technique peut-elle asservir? Sous-partie n°4: Avec la rationalisation du travail et l'industrialisation, on passe de l'artisan à l'ouvrier d'usine. Explication du concept de travail aliénant chez Marx. Sous-partie n°5: La disparition du politique par la technique. Explication du concept de "technocratie" chez l'historien Jacques Ellul. Sous-partie n°6: La disparition de la vie privée dans la technique. Exemple avec Google, Facebook, Amazon, Apple, revendant les données de leurs utilisateurs à des annonceurs publicitaires, espionnant chaque activité en ligne dans un but commercial, mais avec une efficacité bien plus grande que n'importe quelle dictature jamais imaginée. Transition: Comment se fait-il que la technique puisse libérer ou asservir? Le problème doit se trouver ailleurs, et la question n'est pas la technique elle-même, mais son usage. Partie III: Comment utiliser la technique en accord avec nos idéaux de liberté? Sous-partie n°7: Les technologies de communication qui nous libèrent de l'espace peuvent tomber dans les mains d'une dictature. Exemple de la Chine avec son obsession de la vidéosurveillance, ses réseaux de caméras dans les rues, ses logiciels prétendument efficaces de reconnaissance faciale (dont la Chine ne communique pas le % d'erreur, ce qui n'est pas bon signe). Sur cet exemple, poursuivre le raisonnement et expliquer le concept de "totalitarisme" chez Hannah Arendt. Sous-partie n°8: Les "smart cities", ou villes connectées qui utilisent la vidéosurveillance, les études de trafic et de consommation d'électricité pour recouper les informations et mieux évaluer les besoins réels des populations, au lieu de simplement les espionner. Exemple en Australie: la ville de Darwin utilise sa vidéosurveillance pour ajuster l'éclairage public en fonction du taux de criminalité, associant une meilleure prévention des délits et une économie d'électricité. Sous-partie n°9: L'Union Européenne et la protection des données. L'UE a forcé Google à publier des formulaires permettant à ses citoyens de réclamer la suppression de résultats les concernant. Cette mesure nous paraît une protection de la vie privée en Europe, mais n'est pas accessible pour les citoyens d'autres continents. Conclusion: La politique est-elle la clé du rapport entre technique et liberté? Conseils personnels sur la méthode: une transition n'est pas qu'une phrase de glissement, c'est un petit paragraphe qui mérite autant d'attention qu'une sous-partie à l'écriture. D'autre part, chaque partie gagne à être formulée sous la forme d'une question, car chacune explore une partie de la problématique et mérite donc sa sous-problématique. D'autre part, et c'est très important: la forme classique 'thèse-antithèse-synthèse" n'est jamais à résumer dans le plan sous une forme "oui-non-mais", mais plutôt comme une progression vers la réponse "étape 1, étape 2, étape 3"
  15. Calliclès

    Corrigé dissertation

    Salut DJhuff, tu t'es remonté les manches et tu n'as visiblement pas peur du boulot: c'est très bien. Voyons ce que ça vaut, je te propose la même méthode de correction que la fois précédente. J'ajouterai une dernière remarque sur ta copie précédente: c'était hors-sujet car on y parlait peu de philosophie ou de technique, plutôt d'histoire et d'économie. Si tu ne convoques pas un seul concept philosophique dans ta dissertation: c'est un indice fiable que tu es en train de nager dans le hors-sujet. Chaud? On y va: Au XXIème siècle, notre quotidien ne manque pas d'oeuvres fictives décrivant une société où la technique est maître, et où les humains ne sont que ses outils, ce qui conduit alors à leur révolte, ceci afin de tenter de regagner leur liberté Je te suggère de mettre un exemple au lieu de rester flou, tu peux parler des robots d'Isaac Asimov, serviteurs fidèles de l'humanité, ou des IA bienveillantes de Iain M. Banks qui est moins connu, mais ton accroche doit partir d'un exemple concret. Pourtant, bien que ces oeuvres soient fictives maladroit, supprime ce bout de phrase, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec nos sociétés développées, où la technique ne cesse de progresser, et ses outils de se multiplier, diminuant l'importance de la place de l'homme en tant qu'individu dans la société oui, ce serait même un argument à utiliser plus tard: le remplacement du travailleur par les machines. La technique est-elle libératrice ou un facteur d'esclavage ? Je ne l'ai pas vue venir, cette annonce de sujet. Ton accroche n'a pas fait sentir les deux côtés du problème et ne m'a pas préparé. La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature. Cette définition marche très bien La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée). L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage. On peut alors poser la problématique suivante, au vu des précédentes définitions: on n'utilise pas de terme méthodologique dans une intro, c'est un peu laid et ça casse l'écriture. Un peu comme si pendant un film, le réalisateur retournait la caméra pour se filmer et disait "alors là, j'ai décidé au montage que j'allais plutôt mettre une scène d'action" "La libération ou l'esclavage: que nous apporte la technique ?" c'est original et fonctionnel, tu peux garder cette problématique En premier lieu, nous nous demanderons en quoi la technique a été libératrice, en second lieu, nous nous interrogerons sur la technique en tant que moteur de notre société, et les dangers qui peuvent en résulter. et il n'y a plus de synthèse? Où est notre troisième partie indispensable? La libération par la technique Le premier outil de l'homme a toujours été de tout temps sa main. C'est par sa main qu'il modifiait son environnement, pour l'accorder à sa volonté. C'est sa main qui permet de réaliser le travail de tous les outils: griffer, saisir, lancer, creuser, boire, comme l'a dit Aristote. C'est grâce à cette dernière qu'il s'est mis à la fabrication d'outils, pratique qui remonte au début de la lignée humaine avec les pierres taillées. Selon Bergson, la fabrication d'outils et la capacité d'en varier les usages est la définition même de notre espèce, qu'il nomme "Homo faber", ou "Homme charpentier". Cette fabrication d'outils ne sert qu'à un seul but: assouvir un besoin. On comprend donc que la technique, qui nous accompagne depuis les débuts de notre espèce, a permis une forme de libération. L'exemple le plus frappant est l'invention de la roue. Cette dernière a permis alors de diminuer drastiquement le temps de trajet et la quantité de biens transportable d'un point à un autre, libérant l'humain de la marche sur de longues distances. Notre histoire est pleine d'exemples d'outils qui ont offert à l'humain une libération: le bateau qui permet de voyager en mer, le moulin pour la production de farine. Ces outils de la technique ont offert à l'homme une meilleure qualité de vie, une facilité dans de nombreux domaines, une diminution du travail, lui offrant plus de temps à disposer de lui-même ou dans la réalisation d'autres tâches. Ces exemples sont déjà bien meilleurs que dans ta dissertations précédente, puisqu'ils parlent vraiment de la technique, on est moins hors-sujet. Mais on le reste toujours un peu, puisque ces exemples précis (la roue et la navigation) sont des technologies de transport et d'exploration, on voit bien ce qu'elles apportent, mais pas comment elles libèrent. D'autres outils (la hache, la faucille, ou les armes) seraient plus pertinents: la lance et les flèches nous permettent de lutter contre les prédateurs, nous libérant de menaces naturelles dans la préhistoire, et la faucille fait économiser du temps pour les travailleurs. Tu peux rajouter des exemples médiévaux comme le moulin à vent, qui dispense le meunier de faire tourner sa meule lui-même, ou la roue à aube le long des rivières. On peut prolonger jusqu'au XXe siècle avec une technologie comme le marteau-piqueur, qui fait économiser du temps et des travailleurs dans les mines de charbon. A chaque fois, tes sous-parties doivent être en deux temps: 1) décrire l'outil choisi en exemple et très vite 2) expliquer de quoi il libère. Est-ce que c'est un outil qui fait gagner du temps? De l'effort? En quoi est-il libérateur? Ainsi la technique a-t-elle apportée une libération à l'homme. Pourtant, si la technique "raisonnée" l'expression technique raisonnée suppose que tu fais la distinction en un usage rationnel et un usage irrationnel de la technique. Au lieu de bazarder ce raisonnement et de le laisser dans l'implicite, explique-le, c'est intéressant et ça mérite une sous-partie semble nous libérer, la technique telle que nous la pratiquons depuis le XXème siècle paraît au contraire nous asservir ah bon? Donc l'usage qu'on faisait de la technique avant, c'était rationnel?. L'esclavage par la technique Au XVIIIème siècle apparaît l'industrialisation, une nouvelle forme de technique qui multiplie les rendements dans tous les domaines et a offert à l'humain une qualité de vie sans précédent. Ayant amélioré les conditions de vie de nombreuses populations, une forme de foi dans le progrès technique est apparue, inébranlable, conduisant les sociétés humaines à parfois baser leur économie et leur politique sur la technique, en atteste les fameuses chaînes industrielles de production où les ouvriers se contentent de réaliser une unique tâche précise des heures durant et les nombreux cas d'aliénation qui y ont été rattachés le mot "aliénation" est un concept de Karl Marx, il mérite une sous-partie, tu l'utilises comme une évidence mais il faudrait développer. Il s'agit de ce que le philosophe Jacques Ellul je ne connaissais pas Jacques Ellul, et pour cause: c'est un historien, pas un philosophe nomme le "règne technique". La technique est le moteur de notre société, on ne fait plus de distinction entre l'être humain et un objet. Tout ce qui intéresse dans le règne technique est l'amélioration des outils et des rendements, ainsi que l'a cité Ellul: "L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose". Il s'agit là d'un premier danger de la technique, un danger humain. Un autre danger peut menacer notre liberté en rapport à la technique, celui où la société serait dirigée par la technique, ce qui est nommée "technocratie" intéressant! . Dans cette société, les dirigeants seraient des professionnels qui connaissent tout de la société, et prendraient alors les meilleures décisions possibles. En d'autres termes, la sphère privée disparaît de notre société, aliénant l'être humain, il n'y a plus aucune décision à prendre car tout choix est connu et établi grâce à de savants calculs exemple?, tout ceci afin d'arriver au meilleur résultat de production, idée qui inquiète Ellul. Un exemple frappant de cette technocratie est le problème actuel que connaissent nos sociétés en rapport à Internet et la transparence des données. Toutes nos données transitent et sont partagées à des milliers de serveurs, ceci afin de nous offrir la meilleure expérience de navigation possible, mais nous ôtant par la même de notre intimité, d'une partie de notre identité c'est plutôt notre vie privée qui est menacée. Il apparaîtrait donc que la technique ne permet pas d'atteindre une libération, mais est facteur d'esclavage. trop péremptoire: il faut nuancer et dire qu'il y a des usages liberticides de la technique. Ce qui serait une transition parfaite vers une troisième partie: quel usage de la technique? Avec les mêmes technologies de communication, on peut faire une ville connectée qui évalue mieux les besoins collectifs (Australie), ou une dictature de la surveillance numérique (Chine). Si la technique est un outil, ce n'est pas l'outil qui libère matériellement mais son utilisation (je donne toujours le même exemple simple à mes élèves: si on me donne un marteau de charpentier, je peux construire une maison ou vous fracasser le crâne avec, est-ce que c'est de la faute du marteau?) Avec les mêmes plateformes de communications, on peut installer le télétravail dans son entreprise pour libérer du temps de présence et de transports, ou on peut rendre les travailleurs esclaves d'une application (Deliveroo, UberEat, ou pire: le logiciel qui dicte aux magasiniers où il doivent délivrer leurs cartons). Il faut développer la synthèse pour résoudre ta dissertation, c'est indispensable! En première partie, nous avons pu voir que si la technique a participé à une certaine forme de libération, nous facilitant la vie dans de nombreux domaines, elle est au final, comme nous l'avons démontré en seconde partie, facteur d'esclavage, en nous ôtant la liberté de choisir, l'intimité. Et voilà, la conclusion bateau de tous les élèves de Tle qui ne finissent pas leur dissert: "en thèse en on a dit oui, mais dans l'antithèse on a dit non, alors en conclusion je propose de dire peut-être!" Là, tu paies le manque de réflexion qui t'a empêché de faire une dissert finie sur le concept de technique. A la fin, ta conclusion est insipide et c'est logique, puisque le corps du raisonnement exprime deux idées contradictoires. Creuse ta troisième partie pour résoudre cette contradiction et le problème va disparaître de lui-même, tu aura forcément des choses à dire en conclusion. Ainsi la technique nous fait-elle ses esclaves, ses outils, ceci afin de parvenir à un unique but, le progrès. Cette recherche du progrès le progrès est un concept idéologique à part entière qui mérite une définition développée se fait donc au détriment de la liberté de l'être humain. " Ai-je bien problématisé ? Oui! La formulation est originale et ne plaira peut-être pas à tous les correcteurs, mais on s'en fout: elle marche. Les deux parties de mon développement sont-elles assez longues ? Non, il faudrait dans l'idéal les organiser en trois sous-parties chacune. De même que ma conclusion ? Suis-hors sujet ? La première partie est un peu hors-sujet par manque de précision, il n'y a pas grand-chose à modifier pour ramener le raisonnement dans le bon chemin. La seconde partie n'est jamais hors-sujet. Pouvez-vous me donner une nouvelle note en la considérant comme une dissertation du bac, et en m'offrant les commentaires qui visent à augmenter cette note ? 10 ou 10.5, peut-être 11 pour l'instant, parce que la troisième partie est absente. Ce qui n'est pas un problème de longueur, de lignes ou de nombre de parties, c'est un problème de raisonnement: tu te retrouves sans troisième partie parce que tu n'es pas allé au bout de la réflexion permettant de répondre à ta problématique. Si tu arrives à faire la troisième partie que je t'ai suggéré, tu vas faire un saut qualitatif énorme et tu peux passer de 11 à 15 ou 16 sans problème. Je remercie Calliclès pour sa précédente réponse ô combien instructive, et espère pouvoir compter encore une fois sur la bonté d'un internaute éclairé. De rien, c'était déjà beaucoup plus agréable à lire et tu prends vraiment la bonne direction, je t'encourage à continuer parce que tu n'es pas loin. Tu es passé d'une copie "il y a tout à revoir" à "il y a des modifications à apporter là, et il faut compléter ici". Ne te laisse pas impressionner par mes estimations de note, tu es monté d'un gros cran en qualité, et je vois clairement que tu peux encore monter d'un cran supplémentaire. On est partis d'une copie assez mauvaise à quelque chose de moyen, mais tu as le potentiel pour de l'excellent.
  16. Calliclès

    Corrigé dissertation

    Salut DJhuff: déjà félicitations pour avoir terminé cette dissert. Ensuite, hélas tes craintes sont justifiées, tu es largement hors-sujet dans une bonne partie du développement, mais surtout dès le départ: dans la réflexion elle-même tu confonds beaucoup d'idées différentes. J'ai bien peur que presque tout soit à réécrire, mais surtout à repenser. Je te propose une correction comme je le fais avec mes élèves, en plus développée. En rouge, les objections formelles qui soulignent un erreur à changer absolument. En vert, les suggestions, les remarques diverses sur ta copie. " La technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ? Ce sujet est étrangement formulé, mais très classique. Il ressemble beaucoup à plusieurs sujets de bac tels que "Le développement technique est-il une menace pour la liberté?" (Bac S, Antilles, 2006, code épreuve 06PHSCAG1. Au XXIème siècle, la technique est l'essence même de nos sociétés développées. C'est très orgueilleux de ta part de prétendre connaître "l'essence" du XIXe, même les historiens de profession n'utilisent pas des expressions aussi définitives. Dis plutôt "la technique était très importante à l'époque". Tout n'est que question de transformation de la nature, de son amélioration. On regarde un pommier et on ne s'interroge que sur le nombre de fruits qu'il produira au cours de l'année. Faux, puisqu'au XIXe certains, comme Darwin, s'interrogent sur la reproduction des plantes et la possible consanguinité des arbres, de ce point de vue le pommier est justement un très bon exemple puisque c'est une plante hermaphrodite: tu présumes de tes connaissances, vire cette phrase. De la même manière, on ne fixe une forêt ou un fleuve que pour estimer leur rendement, en tant que combustible ou force de poussée nécessaire à la production d'électricité. Cette manipulation de la nature pour le profit a profondément modifié notre civilisation. tu ramènes la nature dans le sujet, elle n'y était pas, si tu en fais le coeur de la dissertation il y a un vrai risque de hors-sujet Le travail manuel a été supplanté par le progrès, ce dernier s'accompagnant de la fin officielle de l'esclavage, et ainsi la liberté supposée de tout être humain. Il faut préciser que les deux phénomènes sont a priori sans rapport l'un avec l'autre, les machines n'ont pas fait cesser l'esclavage, c'était un mouvement intellectuel antérieur à la première révolution industrielle. Pourtant, cette liberté nouvelle obtenue par la technique faux, fit suite à des écarts de richesse et de niveau de vie sans précédent ok, donc maintenant on parle des inégalités, mais plus de la nature? ça dérive! Un nombre de plus en plus élevé d'individus peine à subvenir à ses besoins quand certains possèdent des richesses suffisantes pour acheter un pays. Ces inégalités, favorisées par une mondialisation toujours plus importante et dynamique, ont reconduit à remettre en cause la technique et ses progrès, et à s'interroger. Une intro qui parle de la nature, de l'abolition de l'esclavage, des inégalités sociales... et pas beaucoup de la technique! Mon conseil? Vire tout ça. C'est un assemblage de thématiques et d'affirmations péremptoires, mais si ça peut ressembler à une accroche, ça ne remplit pas son rôle de problématisation. Ecris autre chose de plus court à partir d'un exemple précis qui soit vraiment un rapport de la technique à la liberté (la révolte des canuts, ces ouvriers lyonnais dans les années 1830, pour détruire les premiers métiers à tisser mécaniques qui les mettront au chômage, ou l'arrivée de la robotisation dans les usines automobiles à partir des années 1970, qui mettent beaucoup d'ouvriers sur le carreau et posent aujourd'hui la question politique: faut-il taxer l'utilisation des robots?) Ainsi, la technique est-elle libératrice ou au contraire un facteur d'esclavage ? La technique est l'ensemble des moyens, matériels et intellectuels, qui permettent de transformer la nature. La liberté est un droit que tout individu possède et peut faire prévaloir. Toutefois, les sociétés et pays ne s'entendent pas forcément sur ces libertés (liberté d'expression, de pensée, ...). Ne pas mettre des points de suspension ou un "etc..." dans une dissertation de philo! On précise de quoi on parle, on ne laisse pas ses arguments ou ses exemples à l'imagination du lecteur: c'est une dissertation philosophique, pas une nouvelle fantastique! L'esclavage est la servitude d'un être humain, qui se retrouve dépossédé de ses droits et de sa dignité, par un autre être humain. Un facteur d'esclavage désigne tout ce qui peut favoriser l'esclavage. Ces définitions fonctionnent bien, garde-les On peut alors poser la problématique suivante, au vu des des précédentes définitions: "La liberté est-elle atteinte grâce à la technique ?" Cette problématique fonctionne à moitié, elle évacue une bonne partie du sujet: les facteurs d'esclavage. On pourrait préférer: "La technique libère-t-elle ou asservit-elle?" En premier lieu, nous verrons que la technique fût un préambule nécessaire à la liberté effective ah bon? Donc une société sans technique est condamnée à l'esclavage? Il faut le dire aux chercheurs qui bossent sur la préhistoire, parce que ce n'est pas du tout leur conclusion. En second lieu, nous nous apercevrons que cette technique, synonyme d'industrialisation, fût un facteur d'inégalités gigantesques, remettant ainsi en cause la liberté Contradiction logique avec la première partie de la dissert, thèse antithèse veut dire qu'on va examiner des hypothèses contraires, pas qu'elles sont vraies toutes les deux, on ne peut pas dire "j'affirme A, puis non A". Enfin, en dernier lieu, nous découvrirons que la technique telle que nous l'employons ne permet pas d'atteindre la liberté. C'est super, puisque tu donnes la thèse de chaque partie dans l'annonce de plan, je n'ai pas besoin de lire le développement: une heure de gagnée à la correction! Je te suggère de formuler chaque partie sous la forme d'une question, une sous-problématique, mais sans donner immédiatement ta réponse. La liberté atteinte grâce à la technique Au XVIIIème siècle, l'esclavage est une véritable industrie, celle des individus à la couleur de peau noire, uniquement considérés comme des biens avec une valeur en tant que force de travail. Ils sont utilisés comme moyens matériels pour la technique. Ils font pousser les champs, ils récoltent le coton, ils coupent le bois. La fin de l'esclavage dans de nombreux pays correspond au début de l'ère industrielle. L'industrialisation, une forme de technique révolutionnaire qui démultiplie les profits. De nouveaux moyens matériels, les machines, voient le jour, plus productives que les "noirs". Cette nouvelle technique favorise ainsi la liberté des personnes à la couleur de peau noire, elles ne sont plus considérées comme des moyens matériels, mais comme des individus. L'esclavage est officiellement aboli en 1865, grâce aux nouveaux moyens matériels utilisés. FAUX c'est ce que je craignais, tu reprends l'argument erroné en faisant le rapprochement entre abolition de l'esclavage et révolution industrielle: les deux n'arrivent pas en même temps! Il y a peut-être corrélation, mais pas causalité (contre-exemple n°1: la France abolit l'esclavage pour la première fois en 1794, donc avant l'industrialisation. Contre-exemple n°2: Les USA continuent l'esclavage bien après la première révolution industrielle (charbon et chemins de fer), et leur abolition est politique, elle se produit avant l'invention des moissonneuses ou des machines à récolter le coton, travail principal des esclaves du Sud. Au XXème siècle, la technique au sens d'industrialisation continue de se moderniser, affectant tous les aspects de la vie quotidienne. L'espèce humaine, prompte à faire la guerre, a rapidement vu l'efficacité des machines en tant qu'engins de mort. Les deux conflits qui ont secoué le monde au cours de ce même siècle ont vu l'apparition de machines meurtrières (baïonnette, grenade, bombardier, sous-marin, ...). Les hommes partirent au front utiliser ces machines, les femmes demeurèrent dans leurs pays et travaillèrent, remplaçant les soldats partis. A la fin de chacun de ces conflits, elles ont vu leurs libertés se multiplier (liberté de vote, du travail, d'expression). Ainsi, indirectement, la technique a permis d'atteindre la liberté pour les femmes. FAUX, la mobilisation des hommes au front a contribué aux libertés de la femme, pas la technique en elle-même. Encore une fois, corrélation sans causalité. Toutefois, cette nouvelle technique bouleversa l'ordre mondiale, et conduisit à de profondes mutations dans les sociétés humaines. La technique, facteur d'inégalités Le capitalisme, une doctrine qui favorise l'innovation et le monopole. La mondialisation, philosophie du libre-échange entre les pays. Ces deux courants de pensée, deux véritables politiques adoptées par toutes nos sociétés développées, ont conduit à l'émergence d'une nouvelle classe, les "puissants". Ceux-ci ne concernent qu'une part très minoritaire de la société, des individus capable d'influer sur plusieurs pays, voire des continents, sans être chef de gouvernement. Ces deux politiques ont favorisé des inégalités de richesses et de niveau de vie jusqu'alors sans précédent, et ont été permises par les nouveaux moyens matériels de la technique. Ainsi, selon le site des études statistiques sur les inégalités, Oxfam, 1% de la population mondiale possède 50% des richesses mondiales, et 10% de la population mondiale en monopolise 75%. Des chiffres choquants, qui parlent d'eux-mêmes, rendus possibles par le capitalisme et la mondialisation (moyens intellectuels) et les machines (moyens matériels). Ces inégalités de richesses qui mènent à des inégalités de traitement (soins, sanctions pénales, logements) ont créé un fort sentiment d'injustice chez les plus démunis, qui s'est parfois témoigné sous la forme d'importantes manifestations, comme par exemple celles des gilets jaunes en 2021 qui exigeaient notamment un meilleur revenu. On peut donc voir que la technique pour la technique, sans considération pour l'être humain, a favorisé des inégalités si fortes qu'on ne peut pas parler réellement de liberté. Hors-sujet, le capitalisme et la technique sont deux choses différentes. Si les inégalités sont ton argument, très bien, mais tu attribues toi-même les inégalités au mode de production capitaliste, et pas aux progrès techniques qui l'accompagnent. La technique antagoniste à la liberté Au final, il apparaît que la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais mène à des inégalités qui à leur tour favorisent une forme "acceptée" d'esclavage. Les multinationales sont des entreprises avec un nombre d'employé et un chiffre d'affaires très importants, également représentées dans de nombreux pays. Elles ne sont motivées que par un maximum de profits, et exploitent donc le tiers-monde, qui leur offrent de nombreux avantages, tels qu'une main d'oeuvre peu coûteuse ou l'exploitation de matières premières. Les pays avec la plus grande technique installent leurs entreprises dans les pays moins développés, surexploitant les ressources présentes (par exemple la ressource ouvrière), faisant disparaître la liberté au profit d'une nouvelle forme "acceptée" d'esclavage Contre-sens: des ouvriers moins chers, parce que leur société est moins développée, n'en restent pas moins des ouvriers payés et libres, rien à voir avec de l'esclavage moderne. Ainsi, de nombreuses multinationales emploient dans les pays du tiers-monde une main d'oeuvre contre des salaires dérisoires, sans aucune forme de protection sociale, et fixant librement le nombre d'heures par jour. La grande marque de chaussure Nike fût par exemple impliquée dans des scandales pour avoir eu recours au travail des enfants. Dans de nombreux pays d'Asie, des entreprises agricoles emploient en majorité des femmes sans matériel de protection pour la récolte de plantes toxiques pour le tissu épithélial, et nombre de ses malheureuses y perdent leurs doigts après quelques années. Hors-sujet: ce sont de bons exemples d'exploitation des travailleurs, mais de très mauvais exemples d'asservissement par la technique, puisque ces ouvrières souffrent justement d'un manque de matériel. On constate donc que la technique, telle qu'employée par notre société, est antagoniste à la liberté. En conclusion, nous avons pu voir dans un premier temps que la technique avait permis aux personnes noires et aux femmes d'atteindre la liberté contre-sens historique dans les deux cas, mais qu'elle s'était aussi accompagnée d'inégalités qui ont généré de forts sentiments d'injustice chez les plus démunis hors-sujet, car sans rapport avec la technique. Enfin, avons-nous constaté, la technique ne permet pas d'atteindre la liberté, mais aboutit à la création d'une forme d'esclavage tolérée contre-sens sur le terme d'esclavage moderne. On s'aperçoit donc que la technique telle que nous l'employons - en se résumant à sa stricte définition et en ne se souciant que du profit confusion entre technique et capitalisme, l'outil n'est pas l'idéologie - ne permet pas d'atteindre la liberté, mais au contraire accroît les inégalités, l'injustice et l'esclavage des populations des pays moins développés. Peut-être qu'une technique "raisonnée" - on fera le lien ici avec l'"agriculture raisonnée" - respectueuse de l'être humain, de sa dignité et de ses droits, et de l'environnement permettrait-elle d'atteindre une liberté plus vraie. Confusion: écologie et libertés politiques sont a priori sans rapport, je suis prêts à entendre un raisonnement me montrant la corrélation entre les deux, mais là c'est affirmé sans démonstration. " Suis-je hors-sujet ? Cette dissertation est composée à 60% de hors-sujet. Ma dissertation vous accommode-t-elle ? Dois-je obligeamment citer le nom et/ou des citations de philosophes ayant imprégné le sujet ? Si un philosophe a "imprégné" le sujet, ça veut dire que son sang est collé dans les pages. Je préfère que tu cites des philosophes qui ont influencé la discipline sur ce sujet. Des philosophes de la liberté et du travail, qui pensent le progrès, comme Rousseau ou Marx chez les classiques, ou Frédéric Lordon aujourd'hui. Je vous prie également de me donner une note en considérant cette dissertation comme un sujet du Bac, et en ajoutant des commentaires constructifs qui visent à augmenter cette note. Si j'étais ton correcteur, je monterai probablement à 8 ou 9/20 pour récompenser tes efforts de méthode, car ta copie est au moins structurée. Mais si ça suffisait, on n'aurait pas besoin de réfléchir en philo, juste de remplir un canevas méthodologique: je ne peux pas monter à 10/20 pour une copie largement hors-sujet. Il manque 1) des citations de concepts ou d'auteurs précis, 2) des exemples pertinents (tes exemples historiques et sociétaux sont tous hors-sujet, hélas), 3) une réflexion sur la notion visée dans le sujet: la technique! A la fin de ta copie, tu confonds technique et capitalisme, tu confonds développement durable et liberté, c'est un hors-sujet.
  17. Salut... Bonjour, peut-être? Et ensuite: ce n'est pas un forum où les gens font le boulot à ta place ici, tu ne peux pas juste poster ton sujet sans rien demander, sans explication et sans contexte. Nègrepierre t'a filé de la lecture: bosse.
  18. Tu n'as pas l'impression que c'est un peu tard? Planifie tes dissertations à l'avance, ça ne s'écrit pas la veille pour le lendemain. La thèse: la technologie n'est pas responsable, mais certaines personnes imaginent qu'elle est responsable des problèmes modernes (ils projettent, inventent "magiquement" une vie dans l'outil comme dit l'auteur). Le mot "magiquement" fait référence à ce qu'on appelle la "pensée magique" en rationalité, lorsqu'on attribue des qualités ou des effets à quelque chose qui n'a pas de rapport. EXEMPLE: si un escroc te vend des gélules de sucre en te disant "ça va guérir ta grippe", et que tu guéris effectivement de la grippe quelques jours après, tu peux croire que les gélules de sucre sont responsables de la guérison. En réalité, le sucre ne fait rien contre les virus et tu as guéri naturellement, grâce à ton système immunitaire. Mais la pensée magique consiste à croire à une causalité quand il n'y en a pas. Du coup, tu as payé 8€ tes gélules de sucre parfaitement inutiles: merci les laboratoires Boiron! A-t-on raison d'accuser la technique? D'après l'auteur, non évidemment et unilatéralement. Si un tueur en série défonce le crâne des gens avec un marteau de charpente, est-ce que c'est la faute du marteau? Il aurait très bien pu s'en servir pour construire une maison à la place.
  19. Salut Paul, Je traîne rarement sur le sous-forum "histoire", je suis plutôt actif dans la philo. Donc désolé de te répondre aussi tard. Déjà: ton prof est un sadique, il a coupé l'image en enlevant le centimètre et demi du bas qui comporte la signature de l'artiste et la date. C'est donc un tableau de Chéri Cherin intitulé "Kinoiseries", 2004. Et Nègrepierre, qui s'y connait un peu en accusations de racisme ordinaire avec un pseudo pareil, a bien raison de t'inviter à la prudence: sans le contexte historique, très difficile de se lancer. Mais on va supposer, dans une hypothèse charitable, que ton ou ta prof d'histoire n'est pas une personne stupide et que le but de l'exercice était justement de vous surprendre en vous demandant la description d'un document non-sourcé. Voici donc ma description naïve et bienveillante, niveau arts-plastiques en classe de 3e: - Au premier plan: on peut voir trois noirs en tenue légère (peut-être adaptée à la chaleur) qui abordent une voiture conduite pas un vieux blanc en costume-cravate démodé. Ils semblent lui proposer des articles (un crocodile empaillé et du liquide, peut-être du carburant. Cette voiture est derrière un camion de marchandise (à gauche) et à côté d'un étal de fruits (à droite). On peut supposer qu'il s'agit d'une rue commerçante en ville. - Au second plan, on voit un groupe de noirs dans un véhicule orange, un minibus dont les formes courbes rappellent les vieux Kombi que produisaient WolksWagen dans les années 1960. Une femme passe derrière la voiture bleue en traînant une chèvre. - En arrière-plan, on peut voir les commerces de rue, chacun avec leur enseigne lisible: une "agence courage", un bar peuplé, un magasin de couture, et une boutique indéfinie, qui affiche le nom du propriétaire "Mzala". Le nom de famille en M prononcé séparément indique une population d'Afrique centrale ou d'Afrique de l'ouest. Devant les boutiques, on peut voir un noir en train d'attirer l'attention du conducteur (non visible) d'une voiture noire moderne (peut-être un rappel de la scène au premier plan, on peut imaginer qu'il s'agit d'un local en train de proposer des articles à un touriste). Puis on voit une banderole au-dessus de la route "Grande campagne d'évangélisation" mentionnant la date de la scène: 2004, et qui indique que la scène se situe probablement dans un pays chrétien. On distingue des immeubles, dont un portant une antenne parabolique, un pilier portant une sphère de pierre sculptée (de l'art urbain?) et un ciel bleu. Conclusion: des différentes informations, on peut raisonnablement supposer qu'il s'agit d'une scène de vie quotidienne, puisque l'artiste a voulu représenter de nombreuses personnes dans des activités ordinaires. On voi tune activité urbaine, qui évoque un pays ensoleillé (habits des locaux) et habitué à commercer avec des touristes qui n'ont pas l'air enthousiastes (le vieux conducteur blanc a l'air plus ennuyé qu'intéressé par le crocodile empaillé). Si la scène est représentative du pays, il peut s'agir d'un pays d'Afrique sub-saharienne dont la population est francophone et chrétienne, peut-être évangéliste (on peut éliminer les pays d'Afrique qui parlent portugais ou anglais, mais aussi plusieurs pays francophones tels que le le Niger, le Mali ou la Mauritanie, qui sont majoritairement musulmans et n'afficheraient pas publiquement une campagne d'évangélisation). Il pourrait s'agir d'une ancienne colonie française, un pays autrefois rattaché à l'AOF tel que la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Tchad, le Gabon, le Cameroun, la Centrafrique ou le Congo (dit "Congo-Brazzaville", anciennement Moyen-Congo à l'époque des colonies pour le différencier du Congo belge). Il pourrait également s'agir du Congo belge, qui est majoritairement francophone et chrétien.
  20. "La politique s'oppose à la morale, comme la philosophie à la naïveté." Emmanuel Lévinas, Totalité et infini [une citation dans l'accroche, c'est un peu classe, ou parfaitement pédant et démodé, ça dépend des goûts, mois je suis ringard et j'aime les citations pompeuses, je l'assume.] L'opinion courante est que les politiques n'ont pas de morale. Et cela paraît être une évidence, devant les scandales financiers qui s'accumulent sur le bureau des juges et procureurs du parquet national financier: travail dissimulé, emplois fictifs, financements occultes de campagne, détournements de fonds publics, trafic d'influence. Une partie non-négligeable des personnalités politiques françaises se distinguent par leur casier judiciaire plutôt que par leurs actions publiques. Devant leurs procédures pour retarder les condamnations, ou leur manière de nier les faits même devant les preuves, ou encore leur hypocrisie flagrante lorsqu'ils prétendent dénoncer les problèmes auxquels ils contribuent, les politiques semblent évidemment dépourvus de morale. Mais cela ne veut pas dire que la morale est absente de la sphère politique: si elle l'était, on ne parlerait même pas d'hypocrisie, puisque c'est un jugement moral. Il y a donc une subversion, ou une corruption morale flagrante dans le monde politique, mais pas une absence de morale: nous continuons de juger moralement leurs actions (et la justice continue de les condamner quand elle le peut: on souhaite à M. Balkany un bon retour en prison). [bon, là on a fait une grosse accroche pleine de détails inutiles, mais puisque la philosophie s'oppose à l'opinion commune, comme la tronçonneuse aux branches moisies, il fallait insister sur la lourdeur des opinions courantes en politique, sinon à la question "La morale peut-elle être absente de la politique?" on est très tenté de répondre "vous avez entendu parler de François Fillon? C'est quoi votre question de merde? Bien sûr qu'il y a de la politique sans morale!" Donc on va devoir montrer que la question n'est peut-être pas si conne que ça, et que si les hommes politiques sont effectivement de belles raclures, on continue de s'en étonner, comme quoi... notre exigence morale face à la politique est toujours là, malgré les salopards qu'on doit se farcir au gouvernement] Il y a donc un paradoxe à questionner l'absence de morale des personnalités politiques: on porte sur eux un jugement moral, considérant implicitement que la politique, si elle malmène la morale, ne devrait pas s'en affranchir. Elle devrait en être le lieu, au moins dans le pouvoir législatif, puisque c'est l'activité qui fait la jonction entre le domaine moral et le domaine légal, qui transforme nos intuitions morales en code de loi. On ne s'attend pas forcément à ce que les députés ou les maires de région débattent de la morale (qui imagine Christine Boutin dans un comité de bioéthique? Ou François Fillon disserter sur la vertu de l'honnêteté? Nicolas Sarkozy parler de probité?), mais on s'attend au moins à ce que les idées morales et leurs débats soient connus et utilisés par eux pour former des projets de loi et mettre en avant de nouvelles questions politiques. [ok, on a précisé le rôle de la politique et pourquoi elle est forcément en rapport avec la morale, obligatoirement et quoi qu'on en dise, même dans un monde où Patrick Balkany existe. Mais maintenant, on va entrer dans le vif avec la situation qui fait merder la morale dans la politique: la guerre] Et pourtant la politique confronte à des domaines dans lesquelles la morale devient un poids mort, car on est confronté à des dilemmes. Lorsqu'on reçoit une demande de rançon d'un groupe terroriste, la réponse politique est souvent de ne rien faire: l'inaction est immorale, mais l'est-elle plus que qu'enrichir un groupe armé d'extrémistes en leur offrant une rançon? Et si la méthode de la rançon marche, pourquoi les terroristes arrêteraient-ils de capturer des otages? Lorsqu'on est pris dans une guerre: les actions sont hors-morale: sacrifier des espions en leur fournissant de fausses informations pour qu'ils désinforment l'ennemi sans le savoir, ou bombarder des hôpitaux pour empêcher les soldats adverses de se soigner, tout cela n'a plus rien de moral, on entre dans le domaine militaires où les calculs tactiques et stratégiques dominent, justifiant tous les sacrifices et toutes les ruses pour éviter la destruction de son pays. [Et puisqu'on réfléchit au sujet, et bien on va le présenter, tout simplement:] La politique est donc le lieu où s'affrontent la plus haute exigence de moralité, et les circonstances qui peuvent nécessiter qu'on laisse la morale de côté. La morale peut-elle être absente de la politique? [et maintenant on fait le bilan, calmement, de nos réflexions précédentes, on va problématiser la question] Sous cette forme, la question paraît évidente: oui, puisque la guerre justifie que les politiques mentent, trichent ou désinforment pour éviter le conflit, ou simplement le dominer. La citation d'Emmanuel Lévinas part d'ailleurs de cette situation: il conclue que la politique s'oppose à la morale parce que la politique serait le moyen d'action pour empêcher une guerre, par tous les moyens. Mais ces actions elles-mêmes ne sont pourtant pas amorales: elles ont un objectif moral à long ou moyen terme qui justifie des actions immorales à court terme, par exemple sauver une population civile en écourtant un conflit, éviter une invasion ou la retarder (nous pensons évidemment à la situation au Dombas). Mais puisque ces circonstances violentes sont monnaie courante dans le monde, comment imaginer une politique dans laquelle les lois morales s'imposeraient toujours, sans concession? [et là bim, je t'envoie une problématique, comme ça, paf, en sautant une ligne parce que c'est quand même vachement plus lisible, non?] Comment la politique peut-elle être motivée par la morale tout en étant confrontée aux conditions qui abolissent la morale? [et on passe aux définition: parce qu'au bout d'un moment, en philo, il faut savoir de quoi on parle] Nous entendons pas politique la partie des activités humaines qui s'occupent d'organiser la société de façon pratique, par la décision d'objectifs (pouvoir exécutif) et la production de lois (pouvoir législatif). Nous n'incluons pas, en revanche, le pouvoir de renforcer cette loi sur le terrain (c'est le domaine de la police), ou d'appliquer et d'interpréter les lois pour chaque crime (c'est le domaine de la justice). Nous entendons par morale l'activité intellectuelle qui cherche à comprendre et expliciter le plus clairement possible les règles d'action considérées comme justes ou bonnes (tout en gardant la capacité de critiquer et définir exactement les concepts de "bien" et de "justice"). La morale n'est pas unique, elle se décline en au moins trois grandes traditions que sont la déontologie (exprimer la morale sous la forme d'un code de conduite et identifier le bien moral au respect du code: c'est la tradition morale judéo-islamique), l'éthique conséquentialiste (juger du bien et du mal selon les résultats d'une action, ce qui amène à exprimer la morale par la forme souple de directions, de visée morale, sans définir un code qui devrait explicitement couvrir chaque situation, mais en laissant plus ouvert le concept de "bien" qui sera visé par une éthique conséquentialiste), et enfin l'éthique de la vertu, issue des traditions grecques puis chrétiennes, identifier des qualités et des modèles définis comme exemples de vertu, puis s'efforcer d'y ressembler (l'éthique de la vertu perd en précision sur les concepts, les règles ou les objectifs, mais elle gagne en exercice pratique et en illustrations, elle développe une pédagogie de la morale: difficile pour un vertueux de définir exactement la nature de sa vertu, mais il lui sera aussi difficile de changer ses habitudes morales). L'absence de morale sera considérée ici comme une contradiction totale, un néant moral. On ne peut donc pas considérer l'immoralité des politiques comme une "absence de morale en politique": lorsque le couple Fillion pratique l'emploi fictif à l'Assemblée Nationale, ils sont dans l'immoralité et ils le savent très bien puisqu'ils essaient de dissimuler les preuves et de minimiser l'affaire. Ils ne sont pas dans l'amoralité, qui consisterait à nier entièrement les exigences morales de leur situation, sinon ils diraient simplement aux critiques "et alors?". Il est important de préciser la nature de "l'absence morale" dès maintenant pour ne pas tomber dans des arguments sémantiques stériles par la suite. [et là, tu fais ton annonce de plan, boum!] Bon, c'est bien beau tout ça, mais tu écris quoi, ensuite? Est-ce que tu as des idées d'arguments philosophiques pour ou contre l'absence de morale en politique? Est-ce que tu sais comment tu vas articuler ton plan? Je te laisse réfléchir. Mais bon, je t'ai écris une intro de la taille d'une petite dissertation, il y a suffisamment d'exemples pour une copie double. Je te lance une perche quand même: il y a des arguments à chercher du côté de Machiavel, dans Le Prince.
  21. Laisse-moi un peu de temps, je t'écrirai une réponse développée dans la nuit.
  22. Salut, en cette période d'élections je pense qu'on a tous la réponse, pas besoin de faire une dissertation. Ecris juste "oui" sur ta copie, ça devrait largement suffire. Sinon, il fallait t'y prendre la semaine dernière pour avoir le temps de réfléchir et d'écrire un peu. Bon courage!
  23. Le texte est à la verticale... Il a fallu que j'enregistre l'image et que je la retourne dans la visionneuse Windows... EDIT: ah, entre-temps tu as édité la photo, elle s'affiche dans le bon sens, super! Tu as la bonne démarche d'analyse, puisque tu as commencé à questionner le texte pour y retrouver le thème, la thèse, etc... C'est très bien, tu pars dans la bonne direction. Thème: État et liberté, oui. Je préciserais: État et libertés individuelles. Thèse: Oui, c'est la première phrase, bingo! Mais attention à ne pas sous-estimer la lourdeur de cette thèse, qui va demander un peu de boulot. Elle ressemble à une affirmation simple, mais elle affirme deux choses apparemment contradictoires: les libertés individuelles se construisent contre la puissance de l'État d'une part, et d'autre part l'État est garant des libertés individuelles. C'est un paradoxe des États démocratiques: ils limitent leurs citoyens, qui militent pour limiter l'État (si tu comprends pas de quoi je parle, regarde la France: on vote et on manifeste tout le temps, on râle, on s'engueule, on débat, on critique ouvertement la politique du gouvernement, c'est une démocratie qui fonctionne à peu près, elle est imparfaite et perfectible mais on ne peut pas parler de dictature sans commettre un abus de langage). Idée critiquée: La phrase que tu cites est trop longue. Dans son entier, cette deuxième phrase du texte commence par parler de la généalogie de l'État moderne (des limites à la toute-puissance étatique), avant de préciser que cet État est aussi une garantie des libertés. Ce n'est pas l'idée critiquée par l'auteur: c'est le prolongement de la thèse! Si tu voulais savoir quel idée l'auteur critique, il faudrait prendre la négation de la thèse, donc: "les libertés individuelles ne se construisent qu'en opposition à l'État", ou inversement "l'État est seul garant des libertés individuelles". Ces deux négations sont incomplètes et échouent à comprendre le paradoxe énoncé dans la thèse: les libertés individuelles se font à la fois par et contre l'État. Le plan: tu ne comprends pas comment le texte est découpé... Et bien laisse-moi te dire: ce n'est pas de ta faute! Ce texte n'est pas évident parce qu'il va lancer une énumération. Et comme toutes les énumérations: elle est un peu chiante et sa structure n'est pas toujours claire. Voici le déroulement du texte: "Nos libertés se définissent à la fois grâce à l'État et contre lui." -> Thèse. "Les libertés des individus... nous attendons de l'État la garantie de certaines de nos libertés." -> Corolaire de la thèse (son prolongement logique et son explication). "C'est particulièrement frappant... et souvent contre lui." -> Exemple n°1 de liberté paradoxale: la sûreté. "Quant à la liberté de critique... garantir la possibilité de le faire." -> Exemple n°2 de liberté paradoxale: la critique (ce qu'on regroupe sous le terme "liberté d'expression"). "La condition, c'est que l'État soit du type démocratique... nos régimes se définissent de cette façon." -> Corolaire de l'exemple n°2, qui portait une thèse sous-jacente expliquée ici, la liberté de critique dépend de la démocratie. Cette corolaire doit bien être rattachée à l'exemple n°2, dont elle dépend directement. "En ce qui concerne les libertés sociales... des travailleurs." -> Exemple n°3 d'une liberté moins paradoxale, ou dans laquelle le paradoxe est moins évident, puisqu'il s'agit de libertés concrètes sur le "comment vivre?" Le RSA, le chômage, les allocations familiales, le droit au travail... Des choses permises par l'État, qui peut souvent essayer d'abuser de sa position de force, et défendues par des associations de citoyens, comme les syndicats par exemple. "Quant à la troisième sorte de liberté... que nous connaissons." -> Exemple n°4 portant sur la liberté politique. Cela concerne évidemment le vote, mais pas que: la liberté d'association, de participation démocratique (tu as le droit de monter un parti politique, d'en parler et de militer pour proposer des lois, par exemple). On notera le petit problème de numérotation: c'est le quatrième exemple, mais l'auteur dit que c'est la troisième sorte de liberté... Soit l'auteur est complètement con et ne sait pas compter, soit il n'a pas compté la sûreté comme une "sorte" de liberté à part entière. Le problème est que cela sous-tend une typologie des libertés individuelles systématique, et qu'on n'a pas d'explication systématique à analyser dans ce texte, donc... Laissons ça de côté un instant et disons que l'auteur n'est pas con, mais qu'il faudrait lire la suite de son livre pour mieux comprendre cette histoire de "troisième sorte de liberté". Alors maintenant que tu as le déroulement du texte: quel choix veux-tu opérer dans le découpage? Combien de parties penses-tu analyser? Tu peux considérer que la thèse et sa corolaire, puis chaque exemple, forment une partie ou sous-partie. Tu peux faire un commentaire en quatre parties de ce texte si tu veux. Personnellement, mais c'est un choix un peu subjectif et je ne t'encourage pas forcément à le suivre: je découperais le texte en deux parties. D'abord la thèse et sa corolaire. Il y a peu de mots, mais tellement de concepts à expliquer que ça me paraît justifier une première partie pour ces deux phrases. Ensuite une seconde partie regroupant les exemples, mais séparant chaque exemple avec une sous-partie. Il y a beaucoup plus de phrases, mais moins de concepts lourds, puisqu'on aura déjà expliqué le paradoxe en première partie. Le centre de cette deuxième partie sera la corolaire sur la démocratie nécessaire à la critique, c'est une vision politique à développer.
  24. Calliclès

    Sujet de philo

    Puisque tu as du mal à comprendre la question, laisse-moi clarifier par des exemples. Pense aux petits vieux ou aux crétins de la manif pour tous qui disent que "l'homosexualité n'est pas naturelle". Que veulent-ils dire par là, exactement? Que l'homosexualité n'existerait pas dans la nature? Auquel cas, ils sont très mal renseignés, non? N'importe quel éthologue sait que l'homosexualité existe chez de très nombreux animaux. Ce serait un argument par analogie au monde naturel (un très mauvais dans ce cas précis). Ou si on reprend le slogan de la manif pour tous les homophobes: "Nous sommes tous des enfants d'hétéro", ce qui sous-entend un argument qui se veut logique, l'homosexualité serait une contre-nature, une aberration naturelle comme un sixième doigt ou une maladie génétique rare, puisqu'ils ne peuvent pas se reproduire. Auquel cas, c'est bien mal comprendre les mécanismes du vivant, puisque l'instinct sexuel ne sert pas qu'à la reproduction, il a de multiples rôles (pacification du groupe, par exemple) et poser la question à un éthologue suffirait pour comprendre que si l'homosexualité est effectivement stérile, elle réapparaît tout de même très fréquemment chez beaucoup d'animaux à chaque génération. Cet argument, qui se veut logique (l'homosexualité est stérile, donc c'est une aberration) relève donc du sophisme de la part de gens qui ont passé très peu de temps, voire pas du tout, à questionner la sexualité dans la nature. Mais ils veulent peut-être dire que l'homosexualité est contraire à la nature humaine profonde? Que l'homme, dans sa nature, c'est-à-dire ici son essence, doit être hétérosexuelle. Là, ce n'est plus un argument scientifique, mais métaphysique: le mot "nature" est utilisé comme une métaphore de l'essence philosophique qu'on attend d'un être humain. Auquel cas, c'est un parti pris essentialiste: il faut s'accorder sur la nature humaine... ça demande un sacré boulot philosophique en amont, de dire "un homme doit être comme ça, c'est tout"... ou juste beaucoup d'orgueil et quelques préjugés. Mais au final, imaginons que certains de ces arguments soient vrais: et si on vivait effectivement dans un monde où l'homosexualité est une mutation génétique handicapante, mais pas si rare que ça, un peu comme la trisomie 21? La question qu'on te pose est: peut-on utiliser cette connaissance médicale sur la génétique humaine pour justifier un certain comportement? Est-ce que la question de tolérer l'homosexualité est forcément une question de rapport à la nature? Est-ce que ce ne serait pas une question morale, politique, légale (en France, l'homosexualité n'est plus considérée comme une maladie mentale depuis seulement 1992). Et d'ailleurs, que nous dit vraiment la science sur le sujet? Puis que peut-on en déduire? Si des études génétiques poussées, contrôlées, relues par les pairs et validées par d'autres études ou méta-études nous disaient "oui, ok, on a isolé la mutation responsable de l'homosexualité, c'est une mutation récurrente" (pure hypothèse, ce n'est pas ce que je pense et j'imagine pour l'exemple), est-ce qu'on doit forcément la considérer comme une nuisance? La science peut décrire un phénomène, l'inscrire dans un cadre théorique, bref: l'expliquer. Mais la science ne dit pas ce qu'on doit en faire ensuite. Quelle que soit la décision qu'on prend après avoir lu ces études dans mon exemple, la décision d'après n'est pas scientifique: elle est politique. On pourrait pencher pour "ok, donc c'est une maladie génétique, il faut développer une thérapie pour guérir ces malades", ou pour "ces gens sont nés comme ça et la société doit s'y adapter". La nature est donc facilement très, très loin dans les choix politiques. D'ailleurs, faisons une rapide liste non-exhaustive de comportements qu'on peut juger "contre-nature": - Je veux des enfants avec ma femme, mais je commence ma carrière et elle termine ses études, avoir un enfant avant deux ou trois ans saboterait nos futures carrières. Du coup elle prend la pilule (ou je mets des capotes, ou un implant chimique, ou elle met un stérilet, etc...) Contre-nature! - Une soeur catholique de 22 ans, en bonne santé et fertile, pleine de désirs pour ses anciens amis de lycée, fais une croix sur sa libido au nom de sa foi religieuse: elle fait voeux de chasteté au couvent. Contre-nature! - Mon grand-père a un début de cataracte, il se fait opérer et un chirurgien ophtalmologiste lui ouvre l'oeil pour y placer un implant synthétique qui remplacera son cristallin naturel usé. Contre-nature! - Ta mère se teint les cheveux parce qu'elle a honte de vieillir: contre-nature. - J'ai faim, mais au lieu de réunir mes cousins pour partir à la chasse avec des lances et des sagaies, je vais acheter un steak issu d'une ferme d'élevage où les vaches ne peuvent pas bouger et sont gavées d'antibiotiques. Je paie à une caisse automatique parce que je n'aime pas les caissières, avec ma carte bancaire sans-contact pour aller plus vite. On est d'accord qu'on peut hurler "contre-nature!" douze fois en lisant la phrase précédente? Donc, résumons-nous pour conclure: "peut-on se référer à la nature pour justifier nos conduites humaines?" Et bien certains le font, en prétendant par exemple que l'homosexualité est contre-nature, ou que les médicaments à base de plante sont forcément plus naturels, donc meilleurs que les médicaments produits par synthèse chimique (ce qui n'est pas vrai, on peut vérifier...) Le plus souvent cependant, il s'agit d'un simple sophisme d'appel à la nature. Certains diront au contraire que les conduites humaines s'opposent au cours naturel des choses et que c'est justement tout l'intérêt d'être humain. Notre culture peut faire le choix de la contre-nature: on peut soigner nos malades au lieu de les laisser mourir, prendre soin des handicapés au lieu de les laisser aux prédateurs, allumer un feu au lieu de mourir de froid en hiver, réguler les naissances par des lois ou des contraceptifs, distribuer des vaccins, pratiquer des opérations pour extraire des tumeurs... Je continue? Et on peut aussi considérer qu'il y a un immense travail philosophique de définition à fournir pour ne pas se planter. Quelle nature? Les créationnistes et les scientifiques darwiniens ne parlent visiblement pas de la même chose lorsqu'ils se prononcent sur la "nature" de l'humain. Et il y a un travail moral et politique à faire ensuite, quelles que soient les conclusions éclairées que nous fournissent les scientifiques grâce à leurs recherches. Si les épidémies sélectionnent les gens les plus résistants en tuant beaucoup de monde, faut-il laisser crever des millions de personnes au nom de la nature, ou faut-il faire un choix contre-nature en distribuant des vaccins?
  25. https://www.france-examen.com/bac/annales/philosophie/peut-on-avoir-des-droits-sans-avoir-des-devoirs-1774.html
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