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Suis-je ce que j’ai choisi d’etre


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Bonjour tout le monde enfaite je me suis trompé dans mon sujet j’ai pris une dissertation a faire plus tard le sujet est « suis-je ce que j’ai choisi d’etre » j’ai le plan et la problématique 

ma problématique est : comment être ce que nous avons choisi d’être alors que l’on doit constamment jongler entre notre opinion et celle de nos proches qui nous permet aussi d’être ce que nous sommes ?

 

du coup je cherche des arguments et des exemples pour chaque partie merci d’avance

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  • E-Bahut

Salut Samy,

Cette dissertation sur le soi est couplée à la question du choix. Ce qui t'amène sur tout un tas de problèmes philosophiques, donc de problématiques possibles. Mais cette dissertation tourne autour du couple de notions: liberté et déterminisme. Votre enseignant a dû intégrer des cours sur la liberté avant de vous donner un tel sujet.

Suis-je ce que j'ai choisi d'être? pose le problème de la liberté immédiatement. Tu peux l'exprimer à travers le problème suivant: a-t-on le choix d'être ce qu'on est? D'une part je n'ai pas choisi tout un tas de choses (mon lieu de naissance, mon patrimoine génétique, l'époque), mais en plus je n'ai même pas choisi d'exister. Je suis donc lâché dans la vie, influencé par mon milieu familial, un cadre social précis, une culture locale qui font de moi un produit de la société (déterminisme social). D'autre part, je suis un mammifère dont le code génétique porte de nombreux instincts innés, dont je m'accommode (je n'ai pas choisi d'avoir faim, d'avoir peur, d'avoir des pulsions sexuelles: c'est le déterminisme biologique). Ajoutons à cela que j'ai été élevé par une famille ou des gens que je n'ai pas choisi, et qui m'ont transmis une éducation, mais aussi des habitudes ou des soucis personnels (ma mère m'a peut-être transmis un complexe à force de me juger: c'est le déterminisme psychologique).

Mais que je le veuille ou non, je suis tenu pour responsable de mes actes à travers mes choix. Quels que soient mes déterminismes psychologiques, sociaux et biologiques, si je commets certains crimes, ça n'empêchera pas un juge de m'envoyer en prison, avec l'argument que j'étais libre de ne pas commettre ces crimes (il est important d'insister sur la dimension pratique du concept de liberté: ce n'est pas une idée purement métaphysique, c'est une hypothèse pratique de tous les jours: les gens sont libres, donc responsables, donc on doit les punir ou les récompenser).

A partir de là, je peux me construire dans ma vie, à travers une série de choix quotidiens et déterminants (attention à ne pas insérer une psychologie de comptoir, du genre livre d'épanouissement personnel: "on choisit chaque jour qui on est" et autres banalités, c'est le meilleur moyen de partir en hors-sujet avec des idées qui ont plus rapport à une logique d'édition bas-de-gamme qu'avec n'importe quel concept philosophique).

Je te conseille d'insister sur le concept de responsabilité morale dans la troisième partie. Le moment du choix, c'est le moment où la responsabilité s'exprime. Par exemple: va-t-on mentir ou dire la vérité si une vie est en jeu? Si tu détiens une information qui peut condamner plusieurs personnes (en étant résistant pendant la 2de Guerre Mondiale par exemple), vas-tu livrer cette information ou refuser de la donner, même sous la torture? Il y a un moment où ce genre de situation dépasse les déterminismes, par exemple le moment où l'on résiste à la torture. C'est Sartre qui en parle le mieux, pour avoir vécu cette période:

"Le secret d'un homme, c'est la limite même de sa liberté, c'est son pouvoir de résistance aux supplices et à la mort. A ceux qui eurent une activité clandestine, les circonstances de leur lutte apportaient une expérience nouvelle : ils ne combattaient pas au grand jour, comme des soldats ; traqués dans la solitude, arrêtés dans la solitude, c'est dans le délaissement, dans le dénuement le plus complet qu'ils résistaient aux tortures : seuls et nus devant des bourreaux bien rasés, bien nourris, bien vêtus qui se moquaient de leur chair misérable et à qui une conscience satisfaite, une puissance sociale démesurée donnaient toutes les apparences d'avoir raison. Pourtant, au plus profond de cette solitude, c'étaient les autres, tous les autres, tous les camarades de résistance qu'ils défendaient ; un seul mot suffisait pour provoquer dix, cent arrestations. Cette responsabilité totale dans la solitude totale, n'est-ce pas le dévoilement même de notre liberté ?"

Sartre, La République du silence. Texte de 1944 paru dans la revue Lettres françaises, republié dans Situations III en 1949.

 

Au moment où l'on fait un choix, on agit. Et là, nous choisissons qui nous sommes pour le monde et pour les autres: lâches, courageux, hypocrites ou héroïques.

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