Mélancolie Posté(e) le 29 janvier 2015 Signaler Posté(e) le 29 janvier 2015 Soleils couchants Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées; Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ; Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ; Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit ! Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons. Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers. Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde immense et radieux ! Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne Bonjour, je me permet, de vous demander votre avis, car quelque chose à propos de ce poème me tracasse... Ce matin j'ai eu un commentaire de 2 heures à rédiger (2 axes étaient proposés, et j'ai privilégié celui évoquant la dominance de la nature sur l'homme). Jusque là, tout allait bien je pensais, maîtriser le sujet, comme arguments j'ai choisi les suivants: -La nature emporte tout, ce n'est pas le temps qui passe à travers elle mais, plutôt elle, qui le fait s'enfuir, le poète n'a aucun contrôle. -La majesté, la somptuosité de la nature face au fait que l'homme se trouve petit, démuni devant elle. (Admiration de V.Hugo + figures de style.) -Le fait que la nature est le pouvoir de contrôler ses sentiments, ce paysage est un paysage état d'âme, tout est confus, il s'approprie le paysage. J'ai peur du hors-sujet pour la raison qui suit: pour moi ce tableau changeant n'est en fait qu'une thérapie pour le poète, si tout lui parait passer, glisser sur lui c'est que comme Robinson Crusoé dans Vendredi, quand il se retrouve dans son bain de boue, il perd toute notion du temps, d'où cette confusion apparente. De plus une alternance tempête/calme et le fait que le poète semble changer peu à peu de vision, et que la nature subit une transition comme un cycle, m'ont laisser émettre l'hypothèse que, à la fin du poème, quand le poète dit qu'il "passe", qu'il "s'en ira" je l'ai pris comme une ascension, une élévation spirituelle, ça y est il est apaisé, a compris que des choses le dépassaient et s'en satisferait. Je sais bien que ce n'est pas le sens premier... Après avoir voulu confirmer mes impressions, j'ai découvert que du poème émane en fait un esprit fataliste et surtout, surtout, à l'inverse de la renaissance que j'ai mentionné, il se termine en faisant naître la mort du poète! Cependant, de nature plutôt optimiste, j'essaye de me dire que, chacun peut se faire sa propre interprétation, et que si cette dernière est argumentée, le prof sera peut-être plus clément, je veux dire, ce poème ce n'est pas que Victor Hugo qui l'a écrit, c'est aussi nous lecteurs, qui, en le lisant, l'analysons et le voyons à notre manière... Pensez-vous que mon prof tolérera cette façon d'appréhender le poème? Merci de m'éclairer, dans la crainte, mais dans l'envie d'être fixée.
Mélancolie Posté(e) le 29 janvier 2015 Auteur Signaler Posté(e) le 29 janvier 2015 S'il vous plaît...
E-Bahut moîravita Posté(e) le 30 janvier 2015 E-Bahut Signaler Posté(e) le 30 janvier 2015 Le net présente plusieurs analyses et commentaires de ce poème fondé sur l'opposition temps/ nature éternelle / homme (je) qui chemine vers la mort . (VH croyait à la transmigration des âmes) Le champ lexical du passage, le temps grammatical des verbes , le rythme des vers devraient te donner des indices . Mais ton analyse est assez correcte .
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