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Poème "le Deserteur" De Boris Vian


Invité

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Posté(e)

Bonjour, je dois écrire le commentaire du poème de Boris Vian "Le Deserteur"

et je vous avoue que je bloque dessus:

Voici le poème:

Monsieur le Président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps

Je viens de recevoir

Mes papiers militaires

Pour partir à la guerre

Avant mercredi soir

Monsieur le Président

Je ne veux pas la faire

Je ne suis pas sur terre

Pour tuer des pauvres gens

C'est pas pour vous fâcher

II faut que je vous dise

Ma décision est prise

Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né

J'ai vu mourir mon père

J'ai vu partir mes frères

Et pleurer mes enfants

Ma mère a tant souffert

Qu'elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers

Quand j'étais prisonnier

On m'a volé ma femme

On m'a volé mon âme

Et tout mon cher passé

Demain de bon matin

Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes

J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie

Sur les routes de France

De Bretagne en Provence

Et je dirai aux gens

Refusez d'obéir

Refusez de la faire

N'allez pas à la guerre

Refusez de partir

S'il faut donner son sang

Allez donner le vôtre

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le Président

Si vous me poursuivez

Prévenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer

Merci d'avance =)

  • E-Bahut
Posté(e)

Dénonciation de la guerre (avec ses réalités: ma mère... la tombe...)

Appel à la désertion (je ne veux pas tuer: plutôt me laisser tuer : "vos gendarmes"...

Condamnation de la politique française de l'époque :" Monsieur le Président..."

Forme de la lettre : un "je" s'adresse à un "vous" . Le "je" prend seul en charge la contestation.

Posté(e)

C'est bon si j'ai fait sa ?

Dans ce texte, Boris Vian né en 1920, mort en 1959, dresse le bilan des lourdes pertes que les guerres ont fait subir à la population tout au long du XXe siècle. Il affirme son refus de participer à une action qu’il réprouve, quel que soit le prix à payer. Diffusée pour la première fois à la radio en 1954, le jour de la défaite de Diên Biên Phu (pendant la guerre d’Indochine), elle fut immédiatement censurée. Cette chanson devint un véritable manifeste pour tous les opposants aux guerres coloniales.

Il s’agit d’un texte emblématique de la poésie engagée. C’est un chant de protestation composé de 12 quatrains en rimes embrassées et symbole de la liberté d’expression. Ce poème se présente sous la forme d’une lettre ouverte au Président de la République, lettre d’un homme ayant reçu un ordre de mobilisation.

C’est une lettre argumentative dans laquelle on retrouve tous les procédés pour convaincre : des répétitions (anaphores), des phrases injonctives et une stratégie argumentative.

Il explique ne pas vouloir aller à la guerre et justifie sa décision par les décès survenus dans sa famille à cause de la guerre « J’ai vu mourir mon père » « J’ai vu partir mes frères » ainsi que par son refus de « tuer de pauvres gens »

L’auteur expose ses opinions et principes moraux « Je ne veux pas le faire, je ne suis pas sur cette terre pour tuer des pauvres gens ».

La chanson a été publiée le 7 mai 1954, jour de la défaite de la France dans la bataille de Diên Biên Phu, qui marque la fin de la Guerre d’Indochine (1946-1954).

Elle coïncide également avec le début de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

Il s’agit d’une lettre ouverte au Président de La république, qui à cette époque était René Coty.

Boris Vian s’exprime à la première personne, en respectant les codes de la lettre (formule d’adresse, signature). Une lettre qui a deux destinataires, le Président et le public.

De plus, il critique ouvertement le Président et fais preuve d'humour noir et d'ironie « vous êtes un bon apôtre monsieur le président », il compare le Président aux apôtres, cette métaphore est ironique car les apôtres sont les messagers de la paix; c'est donc en contradiction avec l'image que l'auteur donne du Président. Il est conscient que son acte aura de lourdes conséquences, il fuit « Demain de bon matin, je fermerai ma porte . . . J’irais sur les chemins » et s’attend à être arrêté ou bien tué. « Prévenez vos gendarmes, que je n’aurai pas d’armes et qu’ils pourront tirer ». Il révèle ainsi son intention de déserter et surtoutincite les gens à suivre son exemple. Il prône la non-violence, c’est un appel à la paix.

  • E-Bahut
Posté(e)

C'est bien . Stratégie argumentative : OK. Mais est-ce entièrement de ton crû ?

Je m'attarderais sur l'emploi des temps grammaticaux : présent, passé, futur qui donnent une espèce d'éternité à la décision de cette chanson de Vian

sur les champs lexicaux de la mort avec sa cruelle décomposition (les vers) en opposition avec la vie (donner son sang) (temporalité) et sur le champ lexical de l'espace (de Bretagne en Provence)

Tu as raison de parler des anaphores: répétition de la décision, de la vision de l'horreur, de l'interpellation à quelqu'un qui n'a pas de sentiments .

Bon apôtre= bon prêcheur, bon manipulateur plutôt .

Posté(e)

Merci beaucoup mais juste une derniere chose, ceci n'est que la premiere partie. J'en ai fait deux, donc une qui s'appelle 1) Une lettre ouverte contre les ravages de la guerre et la deuxième 2) Un chant de protestation comme un appel à la paix.

Mais je ne sais pas comment argumenter pour cette deuxieme partie.

  • E-Bahut
Posté(e)

Je ne vois pas d'appel à la paix explicite dans cette chanson , plutôt une révolte contre la bêtise des gouvernants , contre leur indifférence : c'est plutôt un appel à la désertion que lance Vian, même au prix de sa vie, et un refus catégorique de porter les armes et de tuer un être humain, fût-il un ennemi .

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