MisterMan13 Posté(e) le 9 février 2020 Signaler Share Posté(e) le 9 février 2020 Je suis en 1ere générale et j'ai un commentaire à faire pour mardi sur un extrait de Bouvard et Pécuchet de Flaubert. La problématique et la suivante: Dans quelle mesure cet extrait romanesque est-il une parodie de l'amour romantique ? J'ai fait mon intro et les axes: I. Le comportement de Pécuchet II. Les conseils stéréotypés de Bouvard III. L'attitude de la promise et l'écart que propose son portrait. Pouvez m'aider à trouver des sous parties et des exemples à mettre dedans parce que j'y arrive pas trop ? Voici l'extrait: Depuis le jour où Pécuchet avait observé la petite bonne tirant de l’eau, il lui parlait plus souvent ; et soit qu’elle balayât le corridor, ou qu’elle étendît du linge, ou qu’elle tournât les casseroles, il ne pouvait se rassasier du bonheur de la voir, surpris lui-même de ses émotions, comme dans l’adolescence. Il en avait les fièvres et les langueurs, et était persécuté par le souvenir de Mme Castillon, étreignant Gorju. Il questionna Bouvard sur la manière dont les libertins s’y prennent pour avoir des femmes. — On leur fait des cadeaux, on les régale au restaurant. — Très bien ! Mais ensuite ? — Il y en a qui feignent de s’évanouir, pour qu’on les porte sur un canapé ; d’autres laissent tomber par terre leur mouchoir. Les meilleures vous donnent un rendez-vous, franchement. Et Bouvard se répandit en descriptions, qui incendièrent l’imagination de Pécuchet comme des gravures obscènes. — La première règle, c’est de ne pas croire à ce qu’elles disent. J’en ai connu qui, sous l’apparence de saintes, étaient de véritables Messalines ! Avant tout, il faut être hardi ! Mais la hardiesse ne se commande pas. Pécuchet, quotidiennement, ajournait sa décision, était d’ailleurs intimidé par la présence de Germaine. Espérant qu’elle demanderait son compte, il en exigea un surcroît de besogne, notait les fois qu’elle était grise, remarquait tout haut sa malpropreté, sa paresse, et fit si bien qu’on la renvoya. Alors Pécuchet fut libre ! Avec quelle impatience il attendait la sortie de Bouvard ! Quel battement de cœur, dès que la porte était refermée ! Mélie travaillait sur un guéridon, près de la fenêtre, à la clarté d’une chandelle ; de temps à autre, elle cassait son fil avec ses dents, puis clignait les yeux, pour l’ajuster dans la fente de l’aiguille. D’abord, il voulut savoir quels hommes lui plaisaient. Était-ce, par exemple, ceux du genre de Bouvard ? Pas du tout ; elle préférait les maigres. Il osa lui demander si elle avait eu des amoureux ? — Jamais ! Puis, se rapprochant, il contemplait son nez fin, sa bouche étroite, le tour de sa figure. Il lui adressa des compliments et l’exhortait à la sagesse. En se penchant sur elle, il apercevait dans son corsage des formes blanches, d’où émanait une tiède senteur, qui lui chauffait la joue. Un soir, il toucha des lèvres les cheveux follets de sa nuque, et il en ressentit un ébranlement jusqu’à la moelle des os. Une autre fois, il la baisa sur le menton, en se retenant de ne pas mordre sa chair, tant elle était savoureuse. Elle lui rendit son baiser. L’appartement tourna. Il n’y voyait plus. Il lui fit cadeau d’une paire de bottines, et la régalait souvent d’un verre d’anisette… Pour lui éviter du mal, il se levait de bonne heure, cassait le bois, allumait le feu, poussait l’attention jusqu’à nettoyer les chaussures de Bouvard. Mélie ne s’évanouit pas, ne laissa pas tomber son mouchoir, et Pécuchet ne savait à quoi se résoudre, son désir augmentant par la peur de le satisfaire. Merci Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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