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Dissertation première L


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Bac Blanc du 6 février 2008 : séries L, ES, et S :

Documents :

A) Jules Laforgue, « Méditation grisâtre », Premiers poèmes, 1880.

B) Arthur Rimbaud, « Les Ponts », Illuminations, 1886.

C) Colette, Les Vrilles de la vigne, 1908.

D) Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, 1921.

E) Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française, 2005.

I.
Vous répondrez d’abord aux deux questions suivantes (4 points) :

1.
Dégagez les points communs et les différences entre les quatre premiers textes du corpus. (3 points)

2.
Reformulez deux idées essentielles du texte de Charles Dantzig. (1 point)

II.
Dissertation : (16 points)

Dans le Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig affirme : « La poésie ne se trouve pas que dans les vers » Vous direz si vous partagez son point de vue dans un développement argumenté, en vous appuyant sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe ou lus personnellement.

En cours, nous avons fait une analyse détaillée de : « Les Regrets » sonnet inaugural de Du Bellay, « Alchimie du verbe » de Rimbaud enfin l’amorce du poème, « le Pain » de Francis Ponge, « L’Albatros » de Baudelaire, « Nuit de Mai » des vers 99 à 135 environ d’Alfred de Musset, « Sonnet dénaturé » de Blaise Cendrars, « Notes prises pour un oiseau » de Francis Ponge, « Le grand combat » d’Henri Michaux. J’ai également étudié « L’Ennemi de Baudelaire », « Lettre à Paul Demeny, dite du Voyant » de Rimbaud, « Le Cageot » et « L’Huître » de Francis Ponge, « Demain dès l’aube… » De Victor Hugo, « Strophes pour se souvenir » de Louis Aragon, et de nombreux autres poèmes du recueil les Fleurs du mal de Baudelaire.

Je pense que j’ai suffisamment d’exemple étant donné que je dois me servir des cinq textes du corpus, si j’ajoute ceux que j’ai étudié, j’en ai 19, sans compté tous ceux que je n’ai pas cités ^^. Là-dessus je crois avoir ma dose d’exemples enfin tu penses que cela sera bon ?

Il me faut une idée par paragraphe, et au moins 5 paragraphes… (Thèse, antithèse, synthèse) Voici les 5 textes du corpus :

1) Document A

Méditation grisâtre :

Sous le ciel pluvieux noyé de brumes sales,

Devant l’Océan blême, assis sur un ilôt,

Seul, loin de tout, je songe au clapotis du flot,

Dans le concert hurlant des mourantes rafales.

Crinière échevelée ainsi que des cavales,

Les vagues se tordant arrivent au galop

Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots

Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales.

Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,

Rien que l’affolement des vents balayant l’air.

Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne,

Je reste là, perdu dans l’horizon lointain,

Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,

Et que le Temps n’aura jamais ... jamais de fin.

Jules Laforgue (1860-1887),
Premiers poèmes
, 1880.

2) Document B :

Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives, chargées de dômes, s'abaissent et s'amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics ? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. - Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.

Rimbaud,
Les Illuminations
, 1886.

3) Document C :

Dans le chapitre intitulé « Jour gris », la narratrice évoque la région de son enfance.

J’appartiens à un pays que j’ai quitté. Tu ne peux empêcher qu’à cette heure s’y épanouisse au soleil toute une chevelure embaumée de forêts. Rien ne peut empêcher qu’à cette heure l’herbe profonde y noie le pied des arbres, d’un vert délicieux et apaisant dont mon âme a soif… Viens, toi qui l’ignores, viens que je te dise tout bas le parfum des bois de mon pays égale la fraise et la rose ! Tu jurerais, quand les taillis de ronces y sont en fleurs, qu’un fruit mûrit on ne sait où, – là-bas, ici, tout près, – un fruit insaisissable qu’on aspire en ouvrant les narines. Tu jurerais, quand l’automne pénètre et meurtrit les feuillages tombés, qu’une pomme trop mûre vient de choir, et tu la cherches et tu la flaires, ici, là-bas, tout près…

Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l’heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s’ouvrir ton cœur. Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir…

Et si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m’oublierais, et tu t’assoirais là, pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.

4) Document D :

Le narrateur part se promener sur une petite route normande.

[…] Mais, dès que je fus arrivé à la route, ce fut un éblouissement. Là où je n’avais vu, avec ma grand-mère, au mois d’août, que les feuilles et comme l’emplacement des pommiers, à perte de vue ils étaient en pleine floraison, d’un luxe inouï, les pieds dans la boue et en toilette de bal, ne prenant pas de précautions pour ne pas gâter le plus merveilleux satin rose qu’on eût jamais vu et que faisait briller le soleil ; l’horizon lointain de la mer fournissait aux pommiers comme un arrière-plan d’estampe japonaise ; si je levais la tête pour regarder le ciel entre les fleurs, qui faisaient paraître son bleu rasséréné, presque violent, elles semblaient s’écarter pour montrer la profondeur de ce paradis. Sous cet azur, une brise légère mais froide faisait trembler légèrement les bouquets rougissants. Des mésanges bleues venaient se poser sur les branches et sautaient entre les fleurs, indulgentes, comme si c’eût été un amateur d’exotisme et de couleurs qui avait artificiellement créé cette beauté vivante. Mais elle touchait jusqu’aux larmes parce que, si loin quelle allât dans ses effets d’arts raffiné, on sentait qu’elle était naturelle, que ces pommiers étaient là en pleine campagne, comme des paysans sur une grande route de France. […]

Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, II, chapitre premier, 1921.

5) Document E :

POESIE : […] La poésie n’existe pas à l’état naturel. Loin d’être un fait qui préexisterait à l’homme et que celui-ci découvrirait, elle est sa création et son triomphe. Quand Balzac parle de poésie du commerce, ce n’est pas qu’elle s’y trouve, c’est qu’il l’y met. Sa sensibilité lui fait transfigurer certains éléments du commerce que les autres ne regardaient même pas. La poésie est la forme supérieure de l’imagination. C’est pour cela qu’on la croit apparentée à la divination.

Or, elle n’a rien à voir avec la Pythie, les mystères d’Eleusis, Dr Imbéné Ravalavanavano amour argent examens. La poésie, c’est du travail. Il en résulte un chant faisant croire qu’elle se passe dans le ciel. Le poète marche sur une corde. Elle est posée par terre.

La poésie ne se trouve pas que dans les vers. Elle est là où le talent la met. La poésie est le résultat de toute bonne littérature. Mallarmé : « Mais, en vérité, il n’y a pas de prose » (réponse à l’enquête de Jules Huret).

Le poème est l’objet ; la poésie éventuellement, le résultat.

La poésie est même le résultat de tout art réussi : un tableau est de la poésie, un beau vêtement bien porté est de la poésie, etc. est poésie le résultat de toute activité humaine menée à bien. Un geste gracieux est de la poésie, un mouvement de troupe bien accompli est de la poésie. […]

Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de littérature française, 2005.

Je me retrouve avec CE truc là à faire, sauf que le problème c'est que ma professeure me demande un plan dialectique et que je n'en ai jamais fait. Je voudrais vraiment que l'on m'aide, les questions sur corpus encore ça va mais la dissertation je ne trouve rien pour l'introduction. Je comprends pas cette histoire de thèse-synthèse-antithèse j'avais prévue un plan comme celui-ci : 1) Une poésie longtemps limité aux vers

2) Vers une poésie plus libre

3) La poésie selon Charles Dantzig

Le problème c'est qu'avec ces histoires de plan dialectique je ne sais pas si mon travail tiendra la route, aidez-moi s'il vous plaît je suis désespérée x)

Merci (:

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