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Sujet D'invention Sur L'avare Molière


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Objet d'étude : Le théâtre, texte et représentation.

Aidez moi svp!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Corpus :

Texte A : Molière (1622-1673), l'Avare (1668), Acte II, sc.5.

Texte B : Samuel Beckett (1906-1989), En attendant Godot (1953), Acte I.

Texte C : Eugène Ionesco (1912-1994), Rhinocéros (1959).

Annexe : Alain Satgé, « Mises en scène » de En attendant Godot (1999).

I. Après avoir lu le texte, vous répondrez à la question suivante (4 points) :

Quelles fonctions peut-on attribuer au costume de théâtre d'après les textes A, B, C du corpus ?

II. Vous traiterez ensuite un de ces sujets (16 points) :

3. Écriture d'invention

La comédie de L'Avare a été écrite et représentée en 1668. Il est question, dans la scène proposée, de costumes à la mode et d'autres qui sont démodés. Un comédien et son metteur en scène s'opposent sur le choix des costumes à faire porter aujourd'hui aux personnages ; faut-il, pour donner à la scène tout son comique, garder les habits suggérés par le texte de Molière ou leur préférer des vêtements plus modernes ?

Vous rédigerez leur dialogue.

A - Molière (1622-1673), l'Avare, 1668, Acte II, sc.5.

[Harpagon, vieillard d'une avarice extrême, est veuf et veut épouser la jeune Mariane que son fils Cléante aime en secret. Pour réaliser ce mariage, Harpagon a recours à une entremetteuse, Frosine, qui le flatte pour en obtenir de l'argent.]

FROSINE. — Voilà de belles drogues(1) que des jeunes gens, pour les aimer ! Ce sont de beaux morveux, de beaux godelureaux(2) , pour donner envie de leur peau ! et je voudrais bien savoir quel ragoût(3) il y a à eux !

HARPAGON. — Pour moi, je n'y en comprends point, et je ne sais pas comment il y a des femmes qui les aiment tant.

FROSINE. — II faut être folle fieffée. Trouver la jeunesse aimable ! est-ce avoir le sens commun ? Sont-ce des hommes que de jeunes blondins ? et peut-on s'attacher à ces animaux-là ?

HARPAGON. — C'est ce que je dis tous les jours, avec leur ton de poule laitée et leurs trois petits brins de barbe relevés en barbe de chat, leurs perruques d'étoupe(4), leurs hauts-de-chausses(5) tout tombants et leurs estomacs débraillés.

FROSINE. — Eh ! cela est bien bâti auprès d'une personne comme vous ! Voilà un homme cela ! Il y a là de quoi satisfaire à la vue, et c'est ainsi qu'il faut être fait et vêtu pour donner de l'amour.

HARPAGON. — Tu me trouves bien ?

FROSINE. — Comment ! vous êtes à ravir, et votre figure est à peindre. Tournez-vous un peu, s'il vous plaît. Il ne se peut pas mieux. Que je vous voie marcher. Voilà un corps taillé, libre et dégagé comme il faut, et qui ne marque aucune incommodité.

HARPAGON. — Je n'en ai pas de grandes, Dieu merci : II n'y a que ma fluxion(6) qui me prend de temps en temps.

FROSINE. — Cela n'est rien. Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser.

HARPAGON. — Dis-moi un peu : Mariane ne m'a-t-elle point encore vu ? n'a-t-elle point pris garde à moi en passant ?

FROSINE. — Non. Mais nous nous sommes fort entretenues de vous. Je lui ai fait un portrait de votre personne, et je n'ai pas manqué de lui vanter votre mérite et l'avantage que ce lui serait d'avoir un mari comme vous.

HARPAGON. — Tu as bien fait, et je t'en remercie.

FROSINE. — J'aurais, Monsieur, une petite prière à vous faire. (il prend un air sévère.) J'ai un procès que je suis sur le point de perdre, faute d'un peu d'argent, et vous pourriez facilement me procurer le gain de ce procès si vous aviez quelque bonté pour moi. Vous ne sauriez croire le plaisir qu'elle aura de vous voir. (Il reprend un air gai.) Ah ! que vous lui plairez ! et que votre fraise(7) à l'antique fera sur son esprit un effet admirable ! Mais surtout elle sera charmée de votre haut-de-chausses, attaché au pourpoint(8) avec des aiguillettes(9). C'est pour la rendre folle de vous ; et un amant aiguilleté sera pour elle un ragoût merveilleux.

HARPAGON. — Certes, tu me ravis de me dire cela.

(1) drogues : remèdes désagréables.

(2) godelureaux : élégants prétentieux.

(3) ragoût : goût.

(4) étoupe : résidu tiré du chanvre ou du lin.

(5) hauts-de-chausses : pantalons.

(6) fluxion : bronchite chronique.

(7) fraise : collerette amidonnée et tuyautée qui se portait autour du cou, sous Henri IV.

(8) pourpoint : veste.

(9) aiguillettes : sorte de lacets.

B - Samuel Beckett (1906-1989), En attendant Godot, 1953, Acte 1.

VLADIMIR. — Quand j'y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision.) Tu ne serais plus qu'un petit tas d'ossements à l'heure qu'il est, pas d'erreur.

ESTRAGON (piqué au vif). — Et après ?

VLADIMIR (accablé). — C'est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité.) D'un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900.

ESTRAGON. — Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.

VLADIMIR. — La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. (Estragon s'acharne sur sa chaussure.) Qu'est-ce que tu fais ?

ESTRAGON. — Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?

VLADIMIR. — Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.

ESTRAGON (faiblement). — Aide-moi !

Vladimir. — Tu as mal ?

ESTRAGON. — Mal ! II me demande si j'ai mal !

VLADIMIR (avec emportement). — Il n'y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m'en dirais des nouvelles.

ESTRAGON. — Tu as eu mal ?

VLADIMIR. — Mal ! Il me demande si j'ai eu mal !

ESTRAGON (pointant l'index). — Ce n'est pas une raison pour ne pas te boutonner.

VLADIMIR (se penchant). — C'est vrai. (Il se boutonne.) Pas de laisser-aller dans les petites choses.

ESTRAGON. — Qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.

VLADIMIR (rêveusement). — Le dernier moment... (Il médite.) C'est long, mais ce sera bon. Qui disait ça ?

ESTRAGON. — Tu ne veux pas m'aider ?

VLADIMIR. — Des fois je me dis que ça vient quand même. Alors je me sens tout drôle. (Il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main, le secoue, le remet.) Comment dire ? Soulagé et en même temps... (il cherche) ...épouvanté. (Avec emphase.) É-POU-VAN-TÉ. (Il ôte à nouveau son chapeau, regarde dedans.) Ça alors ! (Il tape dessus comme pour en faire tomber quelque chose, regarde à nouveau dedans, le remet.) Enfin... (Estragon, au prix d'un suprême effort, parvient à enlever sa chaussure. Il regarde dedans, y promène sa main, la retourne, la secoue, cherche par terre s'il n'en est pas tombé quelque chose, ne trouve rien, passe sa main à nouveau dans la chaussure, les yeux vagues.) — Alors ?

ESTRAGON. — Rien.

VLADIMIR, — Fais voir.

ESTRAGON, — Il n'y a rien à voir.

VLADIMIR. — Essaie de la remettre.

ESTRAGON (ayant examiné son pied). —- Je vais le laisser respirer un peu.

VLADIMIR. — Voilà l'homme tout entier, s'en prenant à sa chaussure alors que c'est son pied le coupable. (Il enlève encore une fois son chapeau, regarde dedans, y passe la main, le secoue, tape dessus, souffle dedans, le remet.) Ça devient inquiétant. (Silence. Estragon agite son pied, en faisant jouer les orteils, afin que l'air y circule mieux.)

C - Eugène Ionesco (1912-1994), Rhinocéros, 1959.

[Au début de la pièce, deux amis se retrouvent, dans une ville où une étrange maladie, "la rhinocérite", transformera peu à peu les habitants, sauf Bérenger, en rhinocéros. Cette transformation constitue une image de la montée du nazisme ou d'autres formes de totalitarisme.]

JEAN, l'interrompant. — Vous êtes dans un triste état, mon ami.

BERENGER. — Dans un triste état, vous trouvez ?

JEAN. — Je ne suis pas aveugle. Vous tombez de fatigue, vous avez encore perdu la nuit, vous bâillez, vous êtes mort de sommeil...

BERENGER. — J'ai un peu mal aux cheveux...

JEAN. — Vous puez l'alcool !

BERENGER. — J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est vrai !

JEAN. — Tous les dimanches matin, c'est pareil, sans compter les jours de la semaine.

BERENGER. — Ah non, en semaine c'est moins fréquent, à cause du bureau...

JEAN. — Et votre cravate, où est-elle ? Vous l'avez perdue dans vos ébats !

BERENGER, mettant la main à son cou. — Tiens, c'est vrai, c'est drôle, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ?

JEAN, sortant une cravate de la poche de son veston. — Tenez, mettez celle-ci.

BERENGER. — Oh, merci, vous êtes bien obligeant. (il noue la cravate à son cou.)

JEAN, pendant que Bérenger noue sa cravate au petit bonheur. — Vous êtes tout décoiffé ! (Bérenger passe les doigts dans ses cheveux.) Tenez, voici un peigne ! (Il sort un peigne de l'autre poche de son veston.)

BERENGER, prenant le peigne. —Merci. (Il se peigne vaguement.)

JEAN. — Vous ne vous êtes pas rasé ! Regardez la tête que vous avez. (Il sort une petite glace de la poche intérieure de son veston, la tend à Bérenger qui s'y examine ; en se regardant dans la glace, il tire la langue.)

BERENGER. — J'ai la langue bien chargée.

JEAN, reprenant la glace et la remettant dans sa poche. — Ce n'est pas étonnant !... (Il reprend aussi le peigne que lui tend Bérenger, et le remet dans sa poche.) La cirrhose(1) vous menace, mon ami.

BERENGER, inquiet. — Vous croyez ?...

JEAN, à Bérenger qui veut lui rendre la cravate. — Gardez la cravate, j'en ai en réserve.

BERENGER, admiratif. — Vous êtes soigneux, vous.

JEAN, continuant d'inspecter Bérenger. — Vos vêtements sont tout chiffonnés, c'est lamentable, votre chemise est d'une saleté repoussante, vos souliers... (Bérenger essaye de cacher ses pieds sous la table.) Vos souliers ne sont pas cirés... Quel désordre !... Vos épaules...

BERENGER. —Qu'est-ce qu'elles ont, mes épaules ?...

JEAN. — Tournez-vous. Allez, tournez-vous. Vous vous êtes appuyé contre un mur... (Bérenger étend mollement sa main vers Jean.) Non, je n'ai pas de brosse sur moi, cela gonflerait les poches. (Toujours mollement, Bérenger donne des tapes sur ses épaules pour en faire sortir la poussière blanche ; Jean écarte la tête.) Oh là là... Où donc avez-vous pris cela ?

BERENGER. — Je ne m'en souviens pas.

JEAN. — C'est lamentable, lamentable ! J'ai honte d'être votre ami.

BERENGER. — Vous êtes bien sévère...

(1) cirrhose : maladie du foie.

Annexes - Alain Satgé, « Mises en scène » de En attendant Godot (1999).

Costumes : le choix de l '« uniforme » ?

Beckett ne donne aucune autre indication que celle des chapeaux melon. D'où peut-être l'idée du « non-costume », qui revient plusieurs fois: Blin1 suggère un moment que les acteurs portent leurs propres costumes ; Krejca1 leur demande... de les fabriquer eux-mêmes.

Ce « vide » dans les didascalies laisse au metteur en scène une marge de liberté qui a été finalement peu exploitée. On trouve peu de diversité dans le traitement des costumes: une image commune s'est vite imposée, et reproduite (silhouettes noires, et presque abstraites, costumes bourgeois défraîchis, « uniformes » de clochard).

Le choix des costumes implique pourtant des enjeux essentiels, à commencer par la détermination de l'époque. Autant ou plus que le décor, les costumes situent la pièce dans le temps - ou hors du temps. Rares sont les metteurs en scène qui aient rompu avec l'image des « vagabonds intemporels » , et opté pour l'historicisation (Jouanneau1).

Les costumes déterminent aussi le système des relations entre les personnages; ils permettent de les individualiser ou de les indifférencier, de les hiérarchiser ou de les mettre à égalité. Ici encore, on constate une tendance à l'uniformisation. A la création, Blin joue sur une forte opposition entre Pozzo2 et les autres : le gentleman farmer porte une cravate, une culotte de cheval et des bottes. Lucky, avec sa vieille livrée rouge (qui contraste avec son maillot de corps rayé et ses pantalons trop courts), est nettement caractérisé comme domestique. Au fur et à mesure des reprises, Blin gomme ces différences : en 1978, Pozzo et Lucky sont habillés comme Vladimir et Estragon, donc « clochardisés » à leur tour.

Dans la mise en scène de Beckett à Berlin, le traitement des costumes manifeste la volonté de mettre en valeur symétries et inversions : à l'acte I, Vladimir porte un veston noir et un pantalon rayé, Estragon un veston rayé et un pantalon noir; c'est l'inverse à l'acte II. De même, Pozzo porte un pantalon à carreaux : on retrouve des carreaux sur la veste de Lucky... Krejca reprend et varie l'idée, en donnant l'impression que les personnages auraient échangé leurs costumes (pantalon trop large et veste trop étroite pour Estragon, l'inverse pour Vladimir). Au-delà du jeu « formel », le procédé met en lumière un thème essentiel de la pièce, celui de la permutation et de la circularité.

1. Metteurs en scène de la pièce de Beckett.

2. Pozzo et Lucky sont, avec Estragon et Vladimir, les personnages principaux d'En attendant Godot.

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  • E-Bahut

Voici le corrigé trouvé sur france-examen:

I - LA FICHE SIGNALETIQUE

Il s'agit d'un sujet d'invention vous demandant de réfléchir sur le choix des costumes à faire porter aujourd'hui aux personnages, dans une mise en scène contemporaine d'une pièce "classique".

Doit-on actualiser ou au contraire conserver les costumes "d'époque" ?

Vous deviez rédiger un dialogue argumentatif au cours duquel un comédien et son metteur en scène opposent les deux points de vue.

Vous aviez la possibilité d'attribuer le choix de la modernité et du respect des traditions à l'un ou à l'autre des interlocuteurs, le sujet ne le précisant pas.

En revanche, il fallait bien prendre en compte la précision suivante : "faut-il, pour donner à la scène tout son comique, garder les habits suggérés par le texte de Molière" ?

Donc, il fallait limiter votre propos au théâtre comique, en vous appuyant sur le texte de Molière (L'Avare, Acte II, scène 5). En effet, Frosine, flatteuse, décrit le costume d'Harpagon, qui "devrait" plaire à Mariane, alors qu'il est ridicule. Molière oppose, déjà, les choix vestimentaires "des vieux et des jeunes", illustrant l'intemporel "fossé des générations".

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

Le sujet n'est pas très difficile : il s'apparente au "dialogue argumentatif" que vous traitiez en troisième. Faire dialoguer deux interlocuteurs, chacun défendant une thèse opposée pour développer un argumentaire sur la question posée ici, la fonction comique du costume et l'intérêt, la nécessité, ou pas, de le réactualiser.

Cependant, un risque de contresens, si vous n'avez pas limité au théâtre comique et si vous ne vous êtes pas appuyé(e) sur le texte de Molière. Il ne s'agissait pas d'évoquer tout le théâtre comique à toutes les époques, mais de rester précisément sur le débat entre un comédien et son metteur en scène, contemporains, sur la représentation de L'Avare, écrite et jouée en 1668.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET

Vous pouviez répartir comme vous le vouliez les deux thèses. L'un ou l'autre des interlocuteurs, indifféremment, pouvait défendre la modernité ou le respect des traditions.

On pouvait penser cependant que la thèse de la modernité serait soutenue par le metteur en scène, avant-gardiste, et celle de la tradition par le comédien, plus "conservateur".

Les interlocuteurs s'opposent, certes, mais leur propos doit rester courtois, sur un registre de langue courant, voire soutenu, et en aucun cas familier.

Le correcteur n'attend pas "un pugilat verbal" mais un débat d'idées sur les choix à opérer en matière de mise en scène, en se limitant au costume, facteur de comique, dans la pièce de Molière.

Puisque vous disposiez du texte, il était bienvenu d'illustrer votre propos par des citations : "perruques d'étoupe", "hauts de chausses tout tombants", "pourpoint avec des aiguillettes."

Vous pouviez, par exemple, dans la perspective d'une mise en scène "réactualisée" proposer des équivalents contemporains. Remplacer les "perruques d'étoupe" par des casquettes, pour les jeunes gens, "les hauts de chausses tout tombants" par des jeans, qui tombent sur les baskets.

Pour "le pourpoint avec des aiguillettes" d'Harpagon, un costume trois pièces ridicule (à rayures, avec une chemise à carreaux et une cravate multicolore à losanges, pourquoi pas des boutons de manchette).

ARGUMENTS EN FAVEUR DU RESPECT DES TRADITIONS :

- Conserver scrupuleusement les indications fournies par les didascalies,

- Maintenir les comédiens dans des costumes "d'époque" en accord avec la société du XVIIe siècle,

- Eviter les anachronismes,

- Ne pas vouloir "faire moderne" à tout prix,

- Ce qui faisait rire au XVIIe siècle (notamment le costume) doit encore faire rire au XXIe siècle,

- Ne pas "trahir" le texte, ancré, fixé dans son époque,

- Penserait-on à modifier le costume d'Arlequin pour le "moderniser" ?

ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA REACTUALISATION :

-Depuis le XVIIe siècle, les codes ont changé. Rit-on de la même façon et des mêmes choses aujourd'hui ?

-Pour maintenir le comique et continuer de provoquer les rires du public, il faut trouver des référents correspondant à la réalité de la société contemporaine,

- Personne ne sait ce qu'est une "perruque d'étoupe". Donc, le comique ne "passera" pas,

- Harpagon, personnage ridicule, doit être représenté comme tel, selon le code du costume, de l'apparence physique, déterminant dans notre société,

- La différence, l'opposition vieux-jeunes doit être mise en valeur par le choix des différents costumes,

- Les personnages doivent être immédiatement reconnaissables : âge, statut social...

-Il est nécessaire de "dépoussiérer" les classiques si l'on veut que le public contemporain continue d'aller voir ces pièces.

A l'issue du dialogue, votre lecteur devrait obtenir une réponse "provisoire" à la question posée : en quoi le costume peut-il contribuer au comique ou le créer ?

Le décalage entre vêtements démodés (Harpagon) et vêtements "à la mode (les jeunes gens de la pièce) est déjà évoqué dans la scène qu'on vous a soumise.

Votre propos devait élargir sur la nécessité ou pas de "moderniser", notamment par le costume, des pièces "classiques".

Votre "avis" n'est pas demandé explicitement. L'essentiel est d'avoir bien confronté les deux thèses, par l'intermédiaire des deux interlocuteurs.

Selon votre culture personnelle, les spectacles auxquels vous avez assisté, vous pouviez illustrer votre propos d'exemples de mises en scène que vous avez appréciées ou pas, parce que trop "modernes" ou trop "classiques".

En effet, le débat est sans cesse renouvelé, toujours d'actualité (de même que pour les mises en scène d'opéras) entre "Anciens" et "Modernes".

Enfin, on pouvait évoquer les différents types de comique (situation, caractère, langage, effet de répétition) pour préciser que le costume n'est pas l'unique "vecteur" de comique.

IV - LES ERREURS A EVITER

- Vous ne deviez traiter du comique que par le costume et ne pas élargir au comique en général (même s'il était utile, en conclusion, par exemple, de faire référence aux différents types de comique).

- Il fallait faire nettement apparaître, et dans la scène de L'Avare, et dans le débat entre tradition et modernité, l'importance de "l'apparence", mise en valeur par le costume.

-Le dialogue ne devait pas être "vide" : il fallait au moins une information, un argument par réplique. Il devait offrir une cohérence logique, dans un jeu de réparties bien équilibrées, afin de bien exposer, de façon égale, les deux thèses en opposition.

- Le dialogue devait être courtois. Les interlocuteurs défendent leur thèse mais ne doivent ni s'insulter, ni se lancer dans un combat verbal, agressif.

-Le niveau de langue devait être courant, sans familiarité, sans propos insultants. Même s'ils ne sont pas d'accord, le comédien et le metteur en scène demeurent posés

I - LA FICHE SIGNALETIQUE

Question de compréhension : relevé et analyse de la fonction des costumes au théâtre.

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

La question de la fonction du costume au théâtre n'est pas très étonnante puisque dans l'objet d'étude "théâtre", la représentation doit être privilégiée. Or, le costume fait partie des éléments visuels qui caractérisent une pièce de théâtre.

Il s'agissait de faire la distinction entre ce qui est habituellement indiqué par les didascalies et ce qui, dans les extraits proposés, devient jeu de scène introduit dans les répliques.

L'étude devait donc porter à la fois sur le discours et sur le jeu de scène.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET

Le costume au théâtre a plusieurs fonctions. Parfois, il type les personnages, dans la comédie italienne (Arlequin par exemple). Il peut préciser le lieu, l'époque, la condition sociale des personnages. Mais il peut aussi devenir un accessoire, un élément de jeu. Comme c'est le cas dans les extraits proposés.

Dans les textes du corpus, il prend ainsi différentes valeurs. Dans l'extrait de L'Avare, le costume devient élément de discours. Sa description est introduite dans les répliques des personnages pour provoquer un décalage entre ce qui est dit et ce qui est vu sur scène.

N'oublions pas que le théâtre est, avant tout, représentation. Les dialogues des personnages donnent à voir. Ainsi, dans un premier temps, Harpagon dénigre les vêtements de la jeunesse. Les adjectifs qu'il utilise sont péjoratifs ("tombants", "débraillés"), ce qui va permettre à Frosine de flatter l'apparence d'Harpagon pour obtenir ses bonnes grâces. La description qu'elle fait de l'allure n'est pas particulièrement drôle ("haut-de-chausses, attaché au pourpoint avec des aiguillettes") mais c'est la mise en scène (le défilé d'Harpagon par exemple) et le ton de la comédienne (qui indique son double langage) ainsi que l'apparence du personnage qui provoquera le comique ("Tournez vous un peu").

Avec Beckett et Ionesco, on entre dans le théâtre de l'absurde. Dans l'extrait de l'acte I de En attendant Godot, et dans l'extrait de Rhinocéros, le costume devient accessoire. La chaussure et le chapeau chez Beckett et la cravate chez Ionesco sont les éléments essentiels du texte. Chaque personnage se polarise sur son objet. Estragon "s'acharne" sur "cette saloperie" de chaussure, Vladimir manipule son chapeau et donne l'impression que son discours est lié à cet objet, "ça alors" "épouvanté". Le veston de Jean devient le garde robe des accessoires. La cravate, le peigne, la glace entrent et sortent de la poche de Jean. Leur importance devient prépondérante puisqu'ils remplacent l'action. Ils sont l'action. C'est sur eux que va se jouer le comique de répétition cher à Beckett : "il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main". Chez Ionesco, ils deviennent les symboles du rapport de force entre les personnages, "vous êtes dans un triste état mon ami", "C'est lamentable", "J'ai honte d'être votre ami".

La fonction du costume évolue au fil des ans. De simple jeu de scène, il devient centre de l'action.

IV - LES ERREURS A EVITER

Il ne fallait pas tomber dans le piège de l'étude du costume au sens large mais bien s'attacher précisément aux trois textes proposés par le corpus.

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Voici le corrigé trouvé sur france-examen:

I - LA FICHE SIGNALETIQUE

Il s'agit d'un sujet d'invention vous demandant de réfléchir sur le choix des costumes à faire porter aujourd'hui aux personnages, dans une mise en scène contemporaine d'une pièce "classique".

Doit-on actualiser ou au contraire conserver les costumes "d'époque" ?

Vous deviez rédiger un dialogue argumentatif au cours duquel un comédien et son metteur en scène opposent les deux points de vue.

Vous aviez la possibilité d'attribuer le choix de la modernité et du respect des traditions à l'un ou à l'autre des interlocuteurs, le sujet ne le précisant pas.

En revanche, il fallait bien prendre en compte la précision suivante : "faut-il, pour donner à la scène tout son comique, garder les habits suggérés par le texte de Molière" ?

Donc, il fallait limiter votre propos au théâtre comique, en vous appuyant sur le texte de Molière (L'Avare, Acte II, scène 5). En effet, Frosine, flatteuse, décrit le costume d'Harpagon, qui "devrait" plaire à Mariane, alors qu'il est ridicule. Molière oppose, déjà, les choix vestimentaires "des vieux et des jeunes", illustrant l'intemporel "fossé des générations".

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

Le sujet n'est pas très difficile : il s'apparente au "dialogue argumentatif" que vous traitiez en troisième. Faire dialoguer deux interlocuteurs, chacun défendant une thèse opposée pour développer un argumentaire sur la question posée ici, la fonction comique du costume et l'intérêt, la nécessité, ou pas, de le réactualiser.

Cependant, un risque de contresens, si vous n'avez pas limité au théâtre comique et si vous ne vous êtes pas appuyé(e) sur le texte de Molière. Il ne s'agissait pas d'évoquer tout le théâtre comique à toutes les époques, mais de rester précisément sur le débat entre un comédien et son metteur en scène, contemporains, sur la représentation de L'Avare, écrite et jouée en 1668.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET

Vous pouviez répartir comme vous le vouliez les deux thèses. L'un ou l'autre des interlocuteurs, indifféremment, pouvait défendre la modernité ou le respect des traditions.

On pouvait penser cependant que la thèse de la modernité serait soutenue par le metteur en scène, avant-gardiste, et celle de la tradition par le comédien, plus "conservateur".

Les interlocuteurs s'opposent, certes, mais leur propos doit rester courtois, sur un registre de langue courant, voire soutenu, et en aucun cas familier.

Le correcteur n'attend pas "un pugilat verbal" mais un débat d'idées sur les choix à opérer en matière de mise en scène, en se limitant au costume, facteur de comique, dans la pièce de Molière.

Puisque vous disposiez du texte, il était bienvenu d'illustrer votre propos par des citations : "perruques d'étoupe", "hauts de chausses tout tombants", "pourpoint avec des aiguillettes."

Vous pouviez, par exemple, dans la perspective d'une mise en scène "réactualisée" proposer des équivalents contemporains. Remplacer les "perruques d'étoupe" par des casquettes, pour les jeunes gens, "les hauts de chausses tout tombants" par des jeans, qui tombent sur les baskets.

Pour "le pourpoint avec des aiguillettes" d'Harpagon, un costume trois pièces ridicule (à rayures, avec une chemise à carreaux et une cravate multicolore à losanges, pourquoi pas des boutons de manchette).

ARGUMENTS EN FAVEUR DU RESPECT DES TRADITIONS :

- Conserver scrupuleusement les indications fournies par les didascalies,

- Maintenir les comédiens dans des costumes "d'époque" en accord avec la société du XVIIe siècle,

- Eviter les anachronismes,

- Ne pas vouloir "faire moderne" à tout prix,

- Ce qui faisait rire au XVIIe siècle (notamment le costume) doit encore faire rire au XXIe siècle,

- Ne pas "trahir" le texte, ancré, fixé dans son époque,

- Penserait-on à modifier le costume d'Arlequin pour le "moderniser" ?

ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA REACTUALISATION :

-Depuis le XVIIe siècle, les codes ont changé. Rit-on de la même façon et des mêmes choses aujourd'hui ?

-Pour maintenir le comique et continuer de provoquer les rires du public, il faut trouver des référents correspondant à la réalité de la société contemporaine,

- Personne ne sait ce qu'est une "perruque d'étoupe". Donc, le comique ne "passera" pas,

- Harpagon, personnage ridicule, doit être représenté comme tel, selon le code du costume, de l'apparence physique, déterminant dans notre société,

- La différence, l'opposition vieux-jeunes doit être mise en valeur par le choix des différents costumes,

- Les personnages doivent être immédiatement reconnaissables : âge, statut social...

-Il est nécessaire de "dépoussiérer" les classiques si l'on veut que le public contemporain continue d'aller voir ces pièces.

A l'issue du dialogue, votre lecteur devrait obtenir une réponse "provisoire" à la question posée : en quoi le costume peut-il contribuer au comique ou le créer ?

Le décalage entre vêtements démodés (Harpagon) et vêtements "à la mode (les jeunes gens de la pièce) est déjà évoqué dans la scène qu'on vous a soumise.

Votre propos devait élargir sur la nécessité ou pas de "moderniser", notamment par le costume, des pièces "classiques".

Votre "avis" n'est pas demandé explicitement. L'essentiel est d'avoir bien confronté les deux thèses, par l'intermédiaire des deux interlocuteurs.

Selon votre culture personnelle, les spectacles auxquels vous avez assisté, vous pouviez illustrer votre propos d'exemples de mises en scène que vous avez appréciées ou pas, parce que trop "modernes" ou trop "classiques".

En effet, le débat est sans cesse renouvelé, toujours d'actualité (de même que pour les mises en scène d'opéras) entre "Anciens" et "Modernes".

Enfin, on pouvait évoquer les différents types de comique (situation, caractère, langage, effet de répétition) pour préciser que le costume n'est pas l'unique "vecteur" de comique.

IV - LES ERREURS A EVITER

- Vous ne deviez traiter du comique que par le costume et ne pas élargir au comique en général (même s'il était utile, en conclusion, par exemple, de faire référence aux différents types de comique).

- Il fallait faire nettement apparaître, et dans la scène de L'Avare, et dans le débat entre tradition et modernité, l'importance de "l'apparence", mise en valeur par le costume.

-Le dialogue ne devait pas être "vide" : il fallait au moins une information, un argument par réplique. Il devait offrir une cohérence logique, dans un jeu de réparties bien équilibrées, afin de bien exposer, de façon égale, les deux thèses en opposition.

- Le dialogue devait être courtois. Les interlocuteurs défendent leur thèse mais ne doivent ni s'insulter, ni se lancer dans un combat verbal, agressif.

-Le niveau de langue devait être courant, sans familiarité, sans propos insultants. Même s'ils ne sont pas d'accord, le comédien et le metteur en scène demeurent posés

I - LA FICHE SIGNALETIQUE

Question de compréhension : relevé et analyse de la fonction des costumes au théâtre.

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

La question de la fonction du costume au théâtre n'est pas très étonnante puisque dans l'objet d'étude "théâtre", la représentation doit être privilégiée. Or, le costume fait partie des éléments visuels qui caractérisent une pièce de théâtre.

Il s'agissait de faire la distinction entre ce qui est habituellement indiqué par les didascalies et ce qui, dans les extraits proposés, devient jeu de scène introduit dans les répliques.

L'étude devait donc porter à la fois sur le discours et sur le jeu de scène.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET

Le costume au théâtre a plusieurs fonctions. Parfois, il type les personnages, dans la comédie italienne (Arlequin par exemple). Il peut préciser le lieu, l'époque, la condition sociale des personnages. Mais il peut aussi devenir un accessoire, un élément de jeu. Comme c'est le cas dans les extraits proposés.

Dans les textes du corpus, il prend ainsi différentes valeurs. Dans l'extrait de L'Avare, le costume devient élément de discours. Sa description est introduite dans les répliques des personnages pour provoquer un décalage entre ce qui est dit et ce qui est vu sur scène.

N'oublions pas que le théâtre est, avant tout, représentation. Les dialogues des personnages donnent à voir. Ainsi, dans un premier temps, Harpagon dénigre les vêtements de la jeunesse. Les adjectifs qu'il utilise sont péjoratifs ("tombants", "débraillés"), ce qui va permettre à Frosine de flatter l'apparence d'Harpagon pour obtenir ses bonnes grâces. La description qu'elle fait de l'allure n'est pas particulièrement drôle ("haut-de-chausses, attaché au pourpoint avec des aiguillettes") mais c'est la mise en scène (le défilé d'Harpagon par exemple) et le ton de la comédienne (qui indique son double langage) ainsi que l'apparence du personnage qui provoquera le comique ("Tournez vous un peu").

Avec Beckett et Ionesco, on entre dans le théâtre de l'absurde. Dans l'extrait de l'acte I de En attendant Godot, et dans l'extrait de Rhinocéros, le costume devient accessoire. La chaussure et le chapeau chez Beckett et la cravate chez Ionesco sont les éléments essentiels du texte. Chaque personnage se polarise sur son objet. Estragon "s'acharne" sur "cette saloperie" de chaussure, Vladimir manipule son chapeau et donne l'impression que son discours est lié à cet objet, "ça alors" "épouvanté". Le veston de Jean devient le garde robe des accessoires. La cravate, le peigne, la glace entrent et sortent de la poche de Jean. Leur importance devient prépondérante puisqu'ils remplacent l'action. Ils sont l'action. C'est sur eux que va se jouer le comique de répétition cher à Beckett : "il ôte son chapeau, regarde dedans, y promène sa main". Chez Ionesco, ils deviennent les symboles du rapport de force entre les personnages, "vous êtes dans un triste état mon ami", "C'est lamentable", "J'ai honte d'être votre ami".

La fonction du costume évolue au fil des ans. De simple jeu de scène, il devient centre de l'action.

IV - LES ERREURS A EVITER

Il ne fallait pas tomber dans le piège de l'étude du costume au sens large mais bien s'attacher précisément aux trois textes proposés par le corpus.

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  • E-Bahut

Tu n'as pas d'exemples dans ce que je t'ai donné?!Tu as la réponse à ta question et au sujet d'invention,je ne vois pas ce que tu demandes de plus!Je pense que si tu lis bien le corrigé tu verras que tu as tout pour faire ton sujet.

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Tu n'as pas d'exemples dans ce que je t'ai donné?!Tu as la réponse à ta question et au sujet d'invention,je ne vois pas ce que tu demandes de plus!Je pense que si tu lis bien le corrigé tu verras que tu as tout pour faire ton sujet.

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