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Perceval De Chrétien De Troyes


fannytahiti

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Posté(e)

je dois repondre au question suivantes (concernant loeuvre de chrétien de troyes, perceval ou le roman du graal):

1-en vs appuyant sur votre lecture vous montrerez en quoi la rencontre avec l'hermite éclaire l'évolution de perceval.

2-le chevalier idéal est souvent associé à l'idée d'errance et de combat.Retrouvez vous dans votre lecture ce modèle du chevalier?

pouvez vous m'éclairer un peu?

merci

  • E-Bahut
Posté(e)

de mémoire... donc pas très fiable

1-en vs appuyant sur votre lecture vous montrerez en quoi la rencontre avec l'hermite éclaire l'évolution de perceval.
  • E-Bahut
Posté(e)

un texte general qui t'aidera peut-etre sur l'hermite: de jean Luc

Ton sujet, sans en avoir l'air, nous emmène directement au coeur de la signification de ce roman étrange. La difficulté réside dans l'interprétation de ce récit d'apprentissage où Perceval est initié aux rites d'accès à la chevalerie. Dans cette suite de scènes hautement symboliques, avons-nous à faire à l'évocation d'un rituel chevaleresque courtois tel qu'on le rêvait en cette fin du XIIe siècle, à une mythologie chrétienne pas toujours orthodoxe ou à la résurgence d'anciens récits celtes qu'habille mal cette première acculturation chrétienne ?

Tout d'abord note que le personnage du roi est représenté par trois personnages à l'importance inégale.

- le personnage central et très énigmatique du Roi Pêcheur, ou roi « méhaigné » (blessé)

Aussi nommé Bron, Fils du Roi au Graal, cousin germain de Perceval par sa mère, il est riche. Il possède un magnifique château. Il a perdu l'usage de ses jambes à la suite de l'assassinat de son frère par Pertinax. Il est le gardien du Graal, et celui qui en résoudra le mystère le délivrera de sa malédiction. Il offre une splendide épée à Perceval, qui lui ramène la tête et le bouclier de Pertinax, le guérissant à jamais de ses infirmités. C'est un roi sage et courtois. Dans d'autres récits que celui de Chrétien de Troyes, il apparaît comme le beau-frère de Joseph d'Arimathie (celui qui a prêté son tombeau au Christ). Il est appelé le Roi Pêcheur car il pêche le poisson destiné à la table de Joseph.

- le Roi au Graal

Frère de l'Ermite et de la mère de Perceval. Père du Roi-Pêcheur. Un saint homme qui ne se nourrit que de l'hostie qu'on lui apporte dans le Saint Graal.

le roi Arthur

Roi le plus renommé au monde. Il fait les chevaliers. C'est l'oncle de Gauvain.

En essayant de reconstituer cette image kaléidoscopique, éclatée en trois personnages, on pourrait dire que le roi est le sommet pyramidal de la société chevaleresque et courtoise, qu'il est celui auquel le chevalier fait allégeance. Plus subtil : on peut voir que le roi (dans le Roi pêcheur) est à l'image de son royaume : blessé, il règne sur un territoire stérile ; guéri, il retrouve un royaume restauré dans sa prospérité. Il serait alors le symbole, le résumé de sa terre et de ses sujets, à moins que ce soit sa haute fonction qui ne déteigne sur eux. Le roi au graal serait le monarque, représentant du Christ sur la terre, roi prêtre et serviteur. Voilà une interprétation classique dans la veine chrétienne et courtoise. Mais d'autres y ont perçu la résurgence de mythes gaéliques sous le vernis chrétien.

Dans ce type d'analyse, on peut relever ces thèmes majeurs :

« - L’existence d’un pays désolé, stérile gouverné par un Roi blessé qui ne peut plus assumer sa charge. Ce royaume devra être régénéré par les actions qui incombent à notre héros. Ce héros devra être un initié au sens strict du terme, c’est-à-dire avoir subi un rite de passage. C’est à partir de ce moment qu’interviennent les épreuves de la Quête qui sont les restes d’un rituel archaïque employé pour l’intronisation des rois.

- La vengeance par le sang est largement présente dans cette histoire. Cette vengeance est bien sûr justifiée par les actes répréhensibles qui ont été perpétrés à l’encontre du Roi et qui ont instauré sa déchéance. Mais on peut y voir la transposition d’un rituel de sacrifice sanglant. N’oublions pas que la civilisation celte était, à l’origine, une société de chasseurs et que sa religion mettait en scène de nombreux animaux. Un des thèmes essentiel de cette civilisation est la sacralisation du cerf ainsi que son sacrifice.

- Le héros doit poser des questions au Roi-Pêcheur au sujet du cortège du Graal. Ne les posant pas lors de sa première visite, il est condamné à errer et à subir un ensemble d’épreuves qui le mèneront à nouveau au château du Graal. Ce thème des questions à poser est très ancien et possède un caractère initiatique indéniable. En effet les questions que doit poser le héros sont simples et ne lui révèlent rien de plus qu’il ne connaisse déjà. Mais en examinant le sens profond de la Quête nous apprenons que le héros porte en lui la vérité du Graal, et que les questions ne sont là que pour permettre à cette vérité de surgir en pleine conscience. C’est en effet par le jeu des questions que s’établit la communication entre les deux mondes, celui de l’intérieur et celui de l’extérieur, le monde des vivants et celui des morts.

- Nous avons vu que le Graal est un élément féminin dans la symbolique qui a présidé à la rédaction des ouvrages relatant la Quête. Le Graal est une coupe ou un récipient, comme tel il peut être l’image du sein nourricier. Mais l’analogie va plus loin car il est un contenant dont le contenu, dans les versions christianisées, est le sang du Christ. Il est facile alors de dire que le Graal représente la Vierge Marie, mère de Jésus. En fait, le Graal représenterait plutôt le giron ou l’utérus de la Déesse-Mère, celle qui donne la vie après avoir été fécondée. Or nous savons le royaume du Graal stérile. Ainsi, la quête du Graal peut être interprétée comme le retour du Fils vers la Mère, qu’il a d’ailleurs laisser mourir au début de l’histoire. Cette interprétation s’explique également par la qualité d’initié, de chaman celte de notre héros qui cherche à reconstituer les temps de l’Age d’Or, temps de l‘androgynat primitif.

A partir de ces thèmes majeurs de la Quête, que pouvons nous en déduire et comment restituer l’esprit de ses ouvrages ?

Force est de reconnaître que le Graal en tant qu’objet n’est rien, l’essentiel repose sur la Quête elle même. Force est de constater également que les premiers ouvrages relatant cette aventure ont un caractère initiatique marqué et que par conséquence, il est possible de broder et d’interpréter à sa guise les messages contenus dans ces textes.

Nous pouvons toutefois affirmer que un des enseignements de cette Quête est que celle ci repose sur l’action. Il faut qu’il se passe quelque chose pour rétablir un ordre, une situation désespérée. Le royaume du Graal est devenu stérile et il faut tenter l’impossible pour le régénérer. C’est donc une invitation à se dépasser soi même, à aller au delà de ce qui va de soi.

Le voyage est alors périlleux et tous les audacieux ne reviennent pas forcément de cette expédition. Au sens initiatique, le héros est aux prises avec tous ses fantasmes qui jaillissent de son inconscient et se révèlent au niveau de sa conscience. Il lui faut être capable de résister aux révélations, de les objectiver, de les éloigner de soi et de les combattre.

Or nous le savons, opérer ce type de recherche peut être douloureux, voire dangereux et l’individu qui opère ce type d’introspection a besoin d’aide et de support pour relever le défi. Voilà pourquoi, dans la quête du Graal, nous voyons apparaître des ermites, des sorcières et des femmes initiatrices qui vont guider le héros tout au long de son parcours.

Dans ces conditions, il est facile de voir dans les épreuves de la quête le voyage de l’apprenti-chaman, l’apprenti-initié, qui sous la conduite d’un maître, va s ‘efforcer de prendre conscience des dangers qu’il court sur son chemin ». (extraits d'une conférence de Didier SY-CHOLET).

Pour ma part, sans reprendre à mon compte tous les éléments d'une telle analyse, je note que le mythe du Saint Graal (avec son roi blessé) a eu une longue descendance littéraire et musicale. On ne peut donc rendre compte de sa fécondité seulement par l'interprétation chrétienne. C'est justement la multiplicité des interprétations de ce récit initiatique qui explique sa fascination sur les lecteurs.

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