Aller au contenu

Analyse littéraire d'un extrait de La Peste de Camus


yolol

Messages recommandés

Posté(e)

Bonjour à tous,

Je dois analyser l'extrait ci-dessous. Il vient de la Peste d'Albert Camus et est situé à la page 110 de l'édition folioplus. On me demande une problématique ainsi que deux ou trois axes avec 8 arguments au total. Je ne vous demande pas de faire le travail à ma place ;) Mais une simple aide pour que je puisse trouver les arguments serait très appréciée. J'ai beaucoup de peine à trouver la problématique, est-ce qu'elle a quelque chose à voir avec l'absurde dans le roman ?

Voici l'extrait :

Rieux lui frappa doucement sur l'épaule et lui dit qu'il désirait l'ai- der et que son histoire l'intéressait beaucoup. Grand parut un peu ras- séréné et, arrivé devant la maison, après avoir hésité, offrit au doc- teur de monter un moment. Rieux accepta.

Dans la salle à manger, Grand l'invita à s'asseoir devant une table pleine de papiers couverts de ratures sur une écriture microscopique.

- Oui, c'est ça, dit Grand au docteur qui l'interrogeait du regard. Mais voulez-vous boire quelque chose ? J'ai un peu de vin.

Rieux refusa. Il regardait les feuilles de papier.

- Ne regardez pas, dit Grand. C'est ma première phrase. Elle me donne du mal, beaucoup de mal.

Lui aussi contemplait toutes ces feuilles et sa main [119] parut in- vinciblement attirée par l'une d'elles qu'il éleva en transparence de- vant l'ampoule électrique sans abat-jour. La feuille tremblait dans sa main. Rieux remarqua que le front de l'employé était moite.

- Asseyez-vous, dit-il, et lisez-la-moi.
L'autre le regarda et sourit avec une sorte de gratitude. - Oui, dit-il, je crois que j'en ai envie.

Il attendit un peu, regardant toujours la feuille, puis s'assit. Rieux écoutait en même temps une sorte de bourdonnement confus qui, dans la ville, semblait répondre aux sifflements du fléau. Il avait, à ce mo- ment précis, une perception extraordinairement aiguë de cette ville qui s'étendait à ses pieds, du monde clos qu'elle formait et des terri- bles hurlements qu'elle étouffait dans la nuit. La voix de Grand s'éleva sourdement : « Par une belle matinée du mois de mal, une élégante amazone parcourait, sur une superbe jument alezane, les allées fleu- ries du Bois de Boulogne. » Le silence revint et, avec lui, l'indistincte rumeur de la ville en souffrance. Grand avait posé la feuille et conti- nuait à la contempler. Au bout d'un moment, il releva les yeux :

- Qu'en pensez-vous ?

Rieux répondit que ce début le rendait curieux de connaître la sui- te. Mais l'autre dit avec animation que ce point de vue n'était pas le bon. Il frappa ses papiers du plat de la main.

- Ce n'est là qu'une approximation. Quand je serai arrivé à rendre parfaitement le tableau que j'ai dans l'imagination, quand ma phrase aura l'allure même de cette promenade au trot, une-deux-trois, une- deux-trois, alors le reste sera plus facile et surtout l'illusion sera tel- le, dès le début, qu'il sera possible de dire : « Chapeau bas ! »

 

-------

 

Merci beaucoup !

Kévin

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...
spam filtering
spam filtering