liadidi Posté(e) le 9 février 2004 Signaler Posté(e) le 9 février 2004 ce sujet n'est ke pr le 1er mars mais plus vite ca sera fé mieu se sera Le beau peut-il ne pas plaire? Je vous remercie d'avance
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 10 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 10 février 2004 dans le sens traditionnel, il est généralement question du rapport du sujet au Beau, ou d’une science du Beau une problématique traditionnelle de l’esthétique, tend à établir une hiérarchie dans le système des beaux-arts, selon la capacité de tel ou tel art à exprimer le Beau ou l’Absolu ---------------------------------------------------------------------------------- Socrate dans l'Hippias Majeur demande à Hippias ce que c'est que la beauté. Dans un premier temps, Socrate va faire admettre à son interlocuteur que la beauté existe, que c'est une chose réelle. Comment s'y prend-il? Il partira, en guise d'exemple, de la notion de justice. L'argumentation se construit ainsi: 1/ C'est par la justice que les justes sont justes. 2/ Donc les justes ne seraient pas justes si la justice n'existait pas. 3/ Or les justes existent en tant que justes 4/ Donc la justice existe. Une même démonstration, en abrégé, se retrouve pour la beauté: il y a de belles choses, et ces choses sont belles par leur beauté, donc la beauté existe[10]. Examinons la proposition initiale. Elle affirme que c'est par la beauté qu'une belle fille est belle. "X" représente donc ce par quoi une chose est ce qu'elle est. À première vue[11], cela signifie que la beauté constitue un prédicat réel de la chose, un prédicat qui permet de distinguer cette chose de toutes celles qui ne le possèdent pas. Une belle fille n'est pas semblable à une fille qui ne posséderait pas le prédicat de la beauté. La suite du raisonnement coule alors de source. Si ce prédicat n'était rien, la fille qui le posséderait ne posséderait rien de plus que toute autre fille, elle ne serait donc pas belle. Or elle est belle; donc la beauté existe. Cela nous amène à P3 - tout ce dont on parle, et qui peut être prédiqué d'une chose existante, existe effectivement. "Qu'est-ce que X?" acquiert ainsi encore plus de légitimité, puisque cet "X" qu'on recherche existe effectivement. Tout commence de ce que nous parlons, et que nous disons, par exemple, que telle chose est belle et telle autre laide. On en déduit que la beauté est quelque chose d'existant. C'est alors que la question se pose de savoir ce que c'est que le beau. Une fois déterminé le beau, il sera alors possible de savoir quelles prédications sont justes, et lesquelles sont fausses. De droit, il faudrait commencer par la beauté, de fait, notre premier rapport à la beauté se joue dans des prédications où le beau est attribué à telle ou telle autre chose. Le travail dialectique consisterait donc à remonter du fait au droit, de la première apparition de "X", au travers de prédications, à l'"X" lui-même, fondement de la prédication. On objectera cependant qu'il n'est pas légitime d'employer le terme de beau puisque nous ne savons pas encore ce que c'est. En fait, il importe peu d'appeler cela beau ou d'utiliser un autre nom. Une belle fille n'est pas une fille laide, il y a une différence entre elles; cette différence n'est pas rien, sinon elles seraient semblables. On dira que la belle fille a quelque chose par quoi elle est belle, et que ce quelque chose existe. Que cela soit appelé beauté ou "X", cela n'a aucune importance. "X" est donc ce par quoi deux choses diffèrent, c'est à dire ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, et non pas autre chose Demandons-nous maintenant plus précisément en quoi consiste ce "X" que recherche Socrate. Il est important de constater à ce propos que nombre de ses interlocuteurs furent incapables de répondre correctement à la question. Hippias, à la question "Qu'est-ce que la beauté?", répondra que la beauté est une belle fille[21]. Ménon, interrogé sur la vertu, donnera tout un "essaim de vertus", car, dit-il, "on trouve une vertu pour chaque forme d'activité et pour chaque âge, et ce, pour chacun de nous, par rapport à chaque ouvrage que nous nous proposons."[22] Pourquoi Socrate rejette-t-il ces réponses? L'itinéraire de l'Hippias Majeur nous semble significatif de ce point de vue. Socrate se montre, dans un premier temps satisfait de son interlocuteur: la beauté est une belle fille. Mais l'étude de cette première tentative de définition l'amènera à souligner deux faits; 1/ Socrate remarque aussitôt que la beauté, ce peut être aussi bien une belle cavale, ou même une belle marmite. Ne dit-on pas, en effet, de certaines marmites qu'elles sont belles? Il vient donc qu'une belle fille n'est pas seule à être belle. 2/Il y a plus, car on est bien obligé de reconnaître des degrés dans la beauté: une marmite, même la plus belle en son genre reste moins belle qu'une belle fille, et la plus belle des filles reste incomparablement moins belle que le plus laid des Dieux[23]. Faudrait-il en conclure que la beauté, c'est la plus belle des Déesses, ou le plus beau des Dieux? Qu'est-ce que la beauté dès lors? En fait, toutes les réponses des interlocuteurs de Socrate ne conviennent pas pour au moins deux raisons. 1/ Filles, Dieux et marmites ont quelque chose de la beauté, mais pas forcément toute la beauté. 2/ De plus, ces sujets ne sont pas seulement la beauté. La belle fille n'est pas la beauté, elle est un sujet qui, parmi tous les prédicats qu'on peut lui attribuer, a, entre autres, celui de la beauté. Or nous recherchons la beauté en soi, c'est à dire ce qui n'est que beauté, et donc ce qui est par définition absolument beau. Un Dieu qui aurait toute la beauté ne serait donc pas la beauté, pas plus qu'une abeille n'est l'abeille. Si les interlocuteurs de Socrate ont tant de mal à répondre, c'est qu'ils ne comprennent pas la question, ou plutôt qu'ils répondent à une autre question. On leur demande ce que c'est que X, ils croient qu'on veut savoir ce qui est X, et parfois ce qui est X au degré le plus élevé. Dans un cas est visé le sujet qui possède plus particulièrement le prédicat, dans l'autre, le prédicat lui-même. Disons pour reprendre le vocabulaire platonicien, que Socrate recherche une Idée, c'est à dire le prédicat en soi, pur de toute autre détermination, la beauté qui n'est que beauté, la vertu qui n'est que vertu etc.. La question socratique est-elle une question dangereuse? Il nous semble que oui, dans la mesure où elle manque totalement d'innocence; l'accepter sans réfléchir, c'est inévitablement devenir, d'une manière ou d'une autre, platonicien. Retraçons les étapes de notre démonstration. 1/ Socrate commence par poser sa question. 2/ Son interlocuteur accepte d'y répondre; il reconnaît ainsi la légitimité de la démarche socratique. 3/ Cette acceptation est lourde de conséquences. 4/ Elle légitime en effet le lieu du discours, et donc exclue a priori un monde qui ne serait pas dicible, parce que pur devenir ou pure unité. Il suffit de parler, affirme Aristote, pour savoir dans quel monde on a décidé d'être. 5/ Dans ce monde, que nous avons choisi, parce que nous avons choisi de parler, il existe des choses différentes les unes des autres. 6/ On appellera "X" la raison de leur différence; "X" est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est et non autre chose. 7/ Cet "X" est une pure qualité, qui reste toujours identique à elle-même; sinon, le monde ne serait que confusion indicible. Or nous avons décidé de parler. 8/ Il y a donc des Idées. 9/ Ces Idées sont éternelles, incorporelles et inaccessibles aux sens. 10/ C'est par ces Idées que les corps existent. Il suffit donc d'accepter de répondre à la question socratique pour se voir projeté dans une certaine conception de l'être, dans cette fameuse ontologie des arrière-mondes, si décriée par Nietzsche. En ce sens, toute la philosophie, parce qu'elle n'a pas su remettre en cause cette première question, ne représenterait guère autre chose qu'un ensemble de variations sur un même thème; celui que Socrate, un jour, nous imposa de jouer. Il reviendra à Nietzsche d'évaluer cette dérive et de fonder une pensée de résistance; car le premier ennemi, c'est bien le langage[30].
Morpheus81 Posté(e) le 29 février 2004 Signaler Posté(e) le 29 février 2004 il va po etre content guiraud
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