Le saint Posté(e) le 4 février 2004 Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Bonjour a tous, voila je suis nouveau sur ce site, donc excusez moi d'avance si ce que j'ecris/fais ne convient pas. Je dois faire le commentaire d'un poeme de C. Baudelaire pour vendredi (je m'y prends pas vraiment a l'avance ) et j'ai un peu de mal. Le poeme que j'ai a commenter est le poeme N°XXVI des fleurs du mal (il n'a pas de titre! ) Voici le texte: Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Même quand elle marche on croirait qu'elle danse, Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés Au bout de leurs bâtons agitent en cadence. Comme le sable morne et l'azur des déserts, Insensibles tous deux à l'humaine souffrance, Comme les longs réseaux de la houle des mers, Elle se développe avec indifférence. Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants, Et dans cette nature étrange et symbolique Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique, Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants, Resplendit à jamais, comme un astre inutile, La froide majesté de la femme stérile. C'est donc un sonnet (2 quatrins - 2 tercets) qui appartient a la partie "Spleen et Ideal" du recueil. Tout ce que j'ai trouvé pour le moment est: - beaucoup de "ressemblances avec le poeme qui suit intitulé: "Le serpent qui danse" -Comparaison de la femme a un animal -attachement des "caracteristiques" d'un objet (les vêtements) a la femme -une sorte d'opposition entre une "ondulation voluptueuse" designée par les 2 quatrins avec "la femme stérile" au dernier vers. Cela ne me permet pas d'elaborer un plan "solide" car le seul plan que j'ai trouver serait: I. La femme. II. Le symbole qu'elle represente. Mais je trouve ce plan vide, il n'indique pas les volontées du poete, etant donné que j'ai du mal a savoir ce que Baudelaire cherche réelment a montrer. Merci d'avance pour votre aide. Un élève de 1ere S
E-Bahut Mirrotev Posté(e) le 4 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Bon, j'ai passé 2 minutes à réfléchir sur le texte et le commentaire me semble plutot pas compliqué. Pour ma part, je ferais le plan suivant : I. Une femme à l'image d'une nature sauvage II. La chute du poème Ici, il s'agit en fait de parler de la progression de la description : une femme vivante, belle, séduisante, énigmatique (idée du Sphinx)... pour tomber sur une chute ("la froide majesté de la femme stérile ") qui peut paraitre paradoxale avec ce que le poème dit auparavent. Il faut aussi dire, que c'est en le relisant plusieurs fois qu'on se rend compte qu'en fait, la nature sauvage est bel et bien à l'image de la femme stérile et que ça laisse entrevoir la chute. Voilà, tiens nous au courant de ta note
E-Bahut Teikos Posté(e) le 4 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Attention ! Dire qu'une femme est "stérile" à cette époque n'a pas le même sens qu'aujourd'hui, mais il s'agit plutôt d'un synonyme de "vierge", c'est-à-dire "indomptée", ce qui finalement ne s'oppose pas à la notion de nature...
E-Bahut Mirrotev Posté(e) le 4 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Attention ! Dire qu'une femme est "stérile" à cette époque n'a pas le même sens qu'aujourd'hui, mais il s'agit plutôt d'un synonyme de "vierge", c'est-à-dire "indomptée", ce qui finalement ne s'oppose pas à la notion de nature...
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 4 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Hérodiade de Mallarmé Hérodiade, aux cheveux froids comme l'or, aux lourdes robes stériles ... "
Le saint Posté(e) le 4 février 2004 Auteur Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Merci pour vos reponses ! cependant, j'aurais besoin d'aide pour la definition des axes...... Tout d'abord, Mirrotev c'est cool de m'avoir aider, mais ton plan a été fait rapidement (peut etre trop ?) et toi meme tu dis: j'ai passé 2 minutes à réfléchir
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 4 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 4 février 2004 Tu as note la similarite avec le poeme suivant. Je pense que c'est important. Non pour citer cet autre poeme, mais pour voir qu'elle est l'image qui revient, qu'il n'a pas du capturer comme il voulait puisqu'il a essaye plusieurs fois http://palf.free.fr/esaintot/baudelaire/serpent.htm À plusieurs reprises, Baudelaire parle des Femmes, dans son œuvre, comme d’outils dont l’utilité correcte permettrait la vision d’un chemin intéressant. Dans presque tous ses poèmes, il fait allusion ou traite explicitement de ces « créatures extraordinaires» qui le fascinent et le terrorisent à la fois. Cette mixité de sentiments est très riche et l’on pourra , évoquant quelques poèmes révélateurs, voir ces différents sentiments en détails. Il serait bon de décrire la relation existante entre le poète et la Femme pour nous imprégner des différents aspects de celle-ci, ce qui nous mènera à la dualité du poète et à sa permanente recherche de son identité dilacérée, de son unité perdue et qu’il aspire à retrouver. Dans les Fleurs du mal, un des aspects centraux exprimés tourne autour de la religiosité de Baudelaire lui-même et de son idolâtrie de la Femme presque toujours rivale de Dieu.
E-Bahut Teikos Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 Attention ! Dire qu'une femme est "stérile" à cette époque n'a pas le même sens qu'aujourd'hui, mais il s'agit plutôt d'un synonyme de "vierge", c'est-à-dire "indomptée", ce qui finalement ne s'oppose pas à la notion de nature...
E-Bahut Teikos Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 Bonjour Sansid3! Idée très intéressante que de jouer sur l'intertextualité, un membre nous avait récemment demandé de l'aide pour un autre poème d'où se dégageait une image romantique du stéréotype de la femme "évanescente" mais je ne me souviens ni du titre ni de l'auteur... La couleur blanche domine dans ce type de poèmes, or ici je vois plutôt des couleurs chaudes (le jaune couleur or avec des références à l'or, le sphinx, le sable...). Je suis vraiment un fan de poésie, c'est mon genre littéraire préféré et je m'extasie toujours de constater à quel point un poème peut jouer avec nos sens et suggérer des images. Néanmoins, certains éléments comme le nacre, le mot "stérile" qui évoque la couleur blanche peuvent être mis en relation avec l'autre poème. De plus, il y a encore ce contraste entre la sensualité, le charme et cette indifférence typique de la femme évanescente... J'ai beaucoup de mal à me décider, analyser un poème c'est avant tout analyser ses sentiments à sa lecture! Quoi qu'il en soit, pour revenir au commentaire, tu pourrais déjà commencer par analyser l'opposition entre la sensualité et la froideur qui caractérisent cette femme. Cela pourrait déjà constituer une partie de ton commentaire.
E-Bahut Teikos Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 Voici le poème en question. Il est de plus très connu et j'avoue avoir un peu honte d'en avoir oublié le titre et l'auteur! Et comme par hasard, c'est Baudelaire! (voir le post de Lulu54). La beauté (Baudelaire) Je suis belle ô mortels! comme un rêve de pierre Et mon sein, ou chacun s'est meurtri tour a tour, Est fait pour inspirer au poëte un amour Eternel et muet ainsi que la matière. Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris; J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. Les poëtes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études; Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 La couleur blanche domine dans ce type de poèmes, or ici je vois plutôt des couleurs chaudes (le jaune couleur or avec des références à l'or, le sphinx, le sable
Le saint Posté(e) le 5 février 2004 Auteur Signaler Posté(e) le 5 février 2004 comment est-ce que vous interpreter cette couleur ? pour les axes, je pense que je devrait traiter La bauté de la femme non ?
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 http://www.chez.com/jeremy13/Van_gogh/symbol.htm La couleur joue un rôle important dans le Symbolisme : elle est chargée d'un contenu symbolique. C'est à la fin de sa vie, en particulier à travers les paysages qu'il peint à Arles, que Van Gogh précise la fonction symbolique de la couleur. Il continu à peindre d'après nature tout en cherchant à " démêler l'essentiel de ce qui constitue le caractère immuable du pays ". Et c'est encore lui qui, dans un travail au corps à corps avec la matière posée en " touches empâtées, morcelées en virgules, en tâches, en points, en bâtonnets ", assigne à la couleur un rôle tel qu'il a pu dire : "Avec le rouge, le vert, le bleu, j'ai voulu peindre les terribles passions humaines". Les couleurs complémentaires sont ainsi mélangées et opposées, dans une lutte éternelle pour le juste milieu qu'il n'est jamais possible de respecter. C'est donc le contraste lui-même qui est porteur de paradoxe, symbole des incompatibilités et des ambivalences qui dominent le monde.
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 5 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 février 2004 pour les axes, Teikos t'a propose Quoi qu'il en soit, pour revenir au commentaire, tu pourrais déjà commencer par analyser l'opposition entre la sensualité et la froideur qui caractérisent cette femme. Cela pourrait déjà constituer une partie de ton commentaire.
Le saint Posté(e) le 6 février 2004 Auteur Signaler Posté(e) le 6 février 2004 Tu as raison sansid3 ..... vous m'avez déjà assez aidé comme ca, a moi de chercher un peu avec tous les elements que vous m'avez apporté. Je tiens egalement a m'excuser au pres de Mirrotev: Son plan était tout a fait valable, et pour reprendre sa phrase: J'savais bien, que je dirais une connerie sur ce forum un jour lol
FWB Posté(e) le 6 février 2004 Signaler Posté(e) le 6 février 2004 Salut, Je suis justement en train de relire les Paradis Artificiels de Baudelaire... As-tu l'atmosphère oriental de ce poème ? Cette femme est 'evanescente', certes, mais ne peut -on lier cela aux mystères de l'Orient (le sphinx en particulier) qui sont visibles dans le poème. Ce n'est peut-etre pas ce qui saute en premier aux yeux, mais il me vient à l'esprit le lient entre l'Orient et les diverses drogues (Baudelaire a traduit Les Confessions d'un Opiomane Anglais où De Quincey associe clairement l'Est, la drogue, et la peur de l'inconnu)... Encore une fois je ne suis pas sure qu'il s'agisse d'un axe évident à exploiter... simple association d'idées à ma lecture du poême !
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 6 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 6 février 2004 dans la machine infernale de Cocteau -donc bien plus tard - le sphinx est une femme qui pose une question sur la vie, et qui detruit les hommes qui n'en decouvrent pas le secret. Il sagit de sagesse, pas de connaissance livresque. Le sphinx ici, rejoint donc peut-etre le mystere de la femme qui fascine, mais donc on ne peut atteindre le mystere qui reste inconnu...
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 6 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 6 février 2004 Bon, Mirrotev n'est pas d'accord.
FWB Posté(e) le 6 février 2004 Signaler Posté(e) le 6 février 2004 Bon, on va pas faire un débat sur la mythologie, mais en tout cas le sphinx, créature femelle, dévorait ceux qui ne pouvaient répondre à sa question, tout comme la Méduse (les serpents...) tuait ceux qui osaient la défier du regard... La mythologie est pleine de ces créatures femmes - tueuses d'hommes ; je trouve que la femme décrite par Baudelaire a quelque chose de menaçant et mystérieux, en effet, et il est souvent de bon ton de se référer aux mythes et légendes pour expliquer un texte... Deux trois remarques supplémentaires : - C'est une femme décrite de manière négative, si je puis dire : Insensibles / avec indifférence / inviolé / inutile. (sans compter le mot "stérile" : même s'il veut dire vierge, il est directement en opposition avec la fertilité, attribut féminin par excellence). - Azur: notion clé chez Baudelaire -> Ange et sphinx sont deux créatures ailées l'Ideal ? - Mais que font ces jongleurs avec ces serpents ? Juste une image orientale ou il faudrait chercher plus loin ? Hope it helps.
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 7 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 7 février 2004 Il me semble qu'il faudrait parler du dandysm avec Baudelaire Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle!
Le saint Posté(e) le 7 février 2004 Auteur Signaler Posté(e) le 7 février 2004 En realité; Baudelaire montre que c'est la femme qui mene vers l'Ideal (si on etudie le mouvement, le symbolisme (femme ratache la terre au ciel, comme la Nature (arbres) ) on se rend compte que c'est elle qui permet d'echaper un moment a la triste vie que nous menons. Le sphinx est melé avec l'ange car tout deux volent, ce qui montre encore un attachement Terre/ciel.
E-Bahut Teikos Posté(e) le 7 février 2004 E-Bahut Signaler Posté(e) le 7 février 2004 Pour commencer, tu pourrais étudier les marques du Romantisme avec l'image de la femme évanescente. C'est ce quon appelle en littérature un lieu commun ("topos koinos" en grec, que l'on a simplifié avec l'emploi du mot "topos" qui est un synonyme de cette expression): un grand nombre d'auteurs, et cela surtout durant la période romantique (deuxième partie du 19ème siècle), ont été fascinés par cette image de la femme que l'on retrouve dans d'autres extraits comme la mort d'Atala (Chateaubriand) et certains poèmes d'Hugo...Tu peux aussi dans cette partie faire référence à un autre poème de Baudelaire, la beauté, qui présente de nombreuses similitudes (veille cpdt à ne pas construire ton commentaire sur ces ressemblances). N'oublie pas également que les romantiques sont des "éternelles victimes", et que les femmes les rendent souvent malheureux (c'est encore le cas ici). Bref, cet aspect doit être absolument traité, Baudelaire étant un romantique. Aide-toi aussi des citations très pertinentes de Sansid.3 ! Bon courage.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.