iStraz Posté(e) le 16 octobre 2011 Signaler Posté(e) le 16 octobre 2011 Bonjour, J'ai un commentaire à faire sur le Chapitre 36 de l'ouvrage de George Perec qui s'intitule W ou Le souvenir d'enfance. Voici l'extrait : Il y a deux mondes, celui des Maîtres et celui des esclaves. Les Maîtres sont inaccessibles et les esclaves s’entre-déchirent. Mais même cela, l’Athlète W ne le sait pas. Il préfère croire à son Étoile. Il attend que la chance lui sourie. Un jour, les Dieux seront avec lui, il sortira le bon numéro, il sera celui que le hasard élira pour amener jusqu’au brûloir central la Flamme olympique, ce qui, lui donnant le grade de Photophore officiel, le dispensera à jamais de toute corvée, lui assurera, en principe, une protection permanente. Et il semble bien que toute son énergie soit consacrée à cette seule attente, à ce seul espoir d’un miracle misérable qui lui permettra d’échapper aux coups, au fouet, à l’humiliation, à la peur. L’un des traits ultimes de la société W est que l’on y interroge sans cesse le destin : avec de la mie de pain longtemps pétrie, les Sportifs se fabriquent des osselets, des petits dés. Ils interprètent le passage des oiseaux, la forme des nuages, des flaques, la chute des feuilles. Ils collectionnent des talismans : une pointe de la chaussure d’un Champion Olympique, un ongle de pendu. Des jeux de cartes ou de tarots circulent dans les chambrées : la chance décide du partage des paillasses, des rations et des corvées. Tout un système de paris clandestins, que l’Administration contrôle en sous-main par l’intermédiaire de ses petits officiels, accompagne les Compétitions. Celui qui donne dans l’ordre, les numéros matricules des trois premiers d’une Épreuve olympique a droit à tous leurs privilèges ; celui qui les donne dans le désordre est invité à partager leur repas de triomphe. Les orphéons aux uniformes chamarrés jouent L’Hymne à la joie. Des milliers de colombes et de ballons multicolores sont lâchés dans le ciel. Précédés d’immenses étendards aux anneaux entrelacés que le vent fait claquer, les Dieux du Stade pénètrent sur les pistes, en rangs impeccables, bras tendus vers les tribunes officielles où les grands Dignitaires W les saluent. Il faut les voir, ces Athlètes qui, avec leurs tenues rayées ressemblent à des caricatures de sportifs 1900, s’élancer coudes au corps, pour un sprint grotesque. Il faut voir ces lanceurs dont les poids sont des boulets, ces sauteurs aux chevilles entravées, ces sauteurs en longueur qui retombent lourdement dans une fosse emplie de purin. Il faut voir ces lutteurs enduits de goudron et de plume, il faut voir ces coureurs de fond sautillant à cloche-pied ou à quatre pattes, il faut voir ces rescapés du marathon éclopés, transis, trottinant entre deux haies serrées de Juges de touche armés de verges et de gourdins, il faut les voir, ces Athlètes squelettiques, au visage terreux, à l’échine toujours courbée, ces crânes chauves et luisants, ces yeux pleins de panique, ces plaies purulentes, toutes ces marques indélébiles d’une humiliation sans fin, d’une terreur sans fond, toutes ces preuves administrées chaque heure, chaque jour, chaque seconde, d’un écrasement conscient, organisé, hiérarchisé, il faut voir fonctionner cette machine énorme dont chaque rouage participe, avec une efficacité implacable, à l’anéantissement systématique des hommes, pour ne plus trouver surprenante la médiocrité des performances enregistrées : le 100 mètres se court en 23’’4, le 200 mètres en 51’’ ; le meilleur sauteur n’a jamais dépassé 1,30m. Celui qui pénétrera un jour dans la Forteresse n’y trouvera d’abord qu’une succession de pièces vides, longues et grises. Le bruit de ses pas résonnant sous les hautes voûtes bétonnées lui fera peur, mais il faudra qu’il poursuive longtemps son chemin avant de découvrir, enfouis dans les profondeurs du sol, les vestiges souterrains d’un monde qu’il croira avoir oublié : des tas de dents d’or, d’alliances, de lunettes, des milliers et des milliers de vêtements en tas, des fichiers poussiéreux, des stocks de savon de mauvaise qualité… Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance (P. 218 à 220) Je n'arrive pas à forger un plan à partir de cet extrait... J'ai vraiment envie d'avoir une bonne note à ce devoir. J'espère avoir des réponses rapides pour commencer mon devoir dès maintenant. Je vous en remercie par avance. Cordialement
iStraz Posté(e) le 16 octobre 2011 Auteur Signaler Posté(e) le 16 octobre 2011 J'ai peut être trouvé quelques pistes. 1) Dans l'extrait on commence à ressentir l'image des camps de concentration à travers les Athlètes qui sont soumis à rude épreuves. 2) Découpage de 2 mondes totalement opposés : "Il y a deux mondes, celui des Maitres et celui des esclaves" Voici quelques morceaux de pistes qui commence à m'éclairer. J'ai, cependant, besoin de votre aides... Je vous en remercie par avance
iStraz Posté(e) le 16 octobre 2011 Auteur Signaler Posté(e) le 16 octobre 2011 Plan : I > Retranscription des camps dans un univers olympiques 1. Opposition Maitres - Esclaves 2. La domination exercé sur les prisonniers (athlètes) II > Les athlètes sont les prisonniers des camps 1. Un rythme abominable 2. Des athlètes soumis aux rapports de force
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.