ecail Posté(e) le 8 décembre 2003 Signaler Posté(e) le 8 décembre 2003 bonjour, j'ai une dissertation à faire mais moi et la philosophie, on est pas bien copine alors si il y avait quelqu'un pour m'aider... pour bien penser faut il ne rien aimer? merci d'avance jess
Aud Posté(e) le 9 décembre 2003 Signaler Posté(e) le 9 décembre 2003 J'ai la meme dissert que toi alors si quelqu'un pouvais nous donner un coup de main ce serai simpa!!!! merci d'avance!!!
Addy Posté(e) le 9 décembre 2003 Signaler Posté(e) le 9 décembre 2003 Voici ce que j'ai trouvé sur Internet sur le site suivant : )Pour bien penser faut-il ne rien aimer? INTRODUCTION. « Bien penser » ( à différencier de « penser bien », c’est à dire selon les exigences du conformisme ) exprime au premier abord l’intention de régler la pensée d’après le critère de la preuve et la norme du vrai. « Ne rien aimer », si toutefois une telle attitude est possible, suppose une capacité de détachement affectif absolu du sujet connaissant relativement aux objets de l’expérience qu’il rencontre et se propose d’étudier. < Pour bien penser, faut-il ne rien aimer ? > Cette interrogation invite à une réflexion concernant les conditions de possibilité de la pensée adéquate et rigoureuse. Elle enveloppe notamment la question de l’incidence des intérêts subjectifs, de l’attrait, ou encore du goût, sur la forme, la matière, l’objectif et les méthodes de la connaissance. Le désengagement affectif, la neutralité existentielle constituent-ils des réquisits nécessaires à l’acquisition des connaissances ? Tel est donc le problème suggéré par la question. L’enjeu est tout autant psychologique qu’axiologique. Mais il concerne au premier chef le rapport de l’attitude intellectuelle propre au sujet à la valeur de la connaissance dans l’exercice de la pensée. Deux hypothèses paraissent satisfaire à la résolution de cette difficulté critique : -la contestation radicale de l’investissement affectif dans les démarches intellectuelles. C’est la thèse positiviste ( A.Comte / R.Carnap ) ; -la valorisation de l’intuition, du sentiment ou encore de l’éros envisagés comme voies de connaissance métaphysique ou esthétique privilègiées. C’est la thèse mystique ( Pascal) , sentimentaliste( Shaftesbury ), utilitariste ( J.S.Mill ) ou encore métaphysique ( H.Bergson ) A. LE POSITIVISME. Défini notamment par A.Comte ( cf : Discours sur l’esprit positif ) et R .Carnap il est caractérisé par le découplement de la pensée et de l’affectivité dans le projet de connaissance. « Bien penser » suppose le refus délibéré de l’ intuition sentimentale dans les démarches du savoir. L’affect constitue un « obstacle épistémologique » ( G.Bachelard ) au progrès scientifique. Le chercheur s’ interdit par principe de mêler le psychologique au logique et à l’expérimentation. Il ne s’agit pas d’être séduit, de tomber sous le charme de l’objet à étudier ou pire encore de prétendre l’ « aimer ». Il s’agit, dans un contexte de neutralité affective, de décrire et d’expliquer les choses, les états de choses, les mélanges de choses, les relations entre les choses au moyen de propositions symboliques adéquates au réel représenté. La pensée scientifique cultive donc un idéal social d’ intersubjectivité, -ainsi du "Transcendantal objectif " selon M. Serres -, d’ impersonnalité, un style de connaissance dégagé de toute complaisance sentimentale. Les routines phénoménales sont repérées et transcrites dans un langage quantitatif et fonctionnel, « mathématique », où s’expriment les « lois » correspondant aux répétitions des phénomènes. Mis à la question le « réel » peut et doit être adéquatement représenté ( tableau / graphe / équation ). La pensée est «rationnelle». Synonyme de jugement ( bien penser, c’est penser justement ) et de conscience de soi, elle authentifie ses méthodes et demeure consciente de ses limites. Enfin, analyse, synthèse, tests expérimentaux des hypothèses, toutes ces opérations cognitives reflètent une démarche libérée de l’approche qualitative toujours plus ou moins dangereuse parce que potentiellement émouvante. Ici plus qu’ailleurs: le moi est « haïssable » et l’ « amour » déplacé, sinon ridicule. OBJECTIONS : Diverses objections ont été formulées quant à la validité de l’ « Esprit positif » dans son effort d’ investigation à propos du réel. Elles concernent le projet inhérent à cette conception de la pensée, son parti-pris de méthode ainsi que le découpage des objets de ce type de connaissance. -Quelle est l’origine du savoir ? N’ y-a-t-il pas un désir de connaissance ? un goût de la recherche ? une passion parfois dévorante qui transmue une simple enquête en quête de l’absolu ? Ainsi: que veut l’astrophysicien ? quelles sont ses motivations secrètes ? pourquoi la cosmologie ? Peut-on réduire la recherche fondamentale à des intérêts de puissance et à des motifs unilatéralement économiques voire lucratifs ? Il semble arbitraire de dégager la pensée scientifique dans son dessein fondateur de certains mobiles « irrationnels » où interviennent des inclinations, des penchants, des espoirs qui échappent à la règle positiviste mais qui expriment toute une gamme d’intérêts psychologiques assez généralement occultés. Dans cette optique, pour « bien penser », il faudrait beaucoup s’ investir dans sa recherche, bref : beaucoup « aimer ». -Peut-on en effet ramener l’exercice de la pensée à l’ objectivité froide d’ un appareil enregistrant les données de l’expérience? L’investissement affectif est-il absent du travail méthodique de la pensée elle-même ? La sensibilité esthétique par exemple fait-elle défaut au mathématicien, au naturaliste, à l’astronome ? N’ existe-t-il aucune réceptivité affective à la qualité des objets étudiés, à leur apparence, à leur sens, à leur valeur ? -Quant à la nature et à la sélection des objets étudiés, est-il possible de ne pas les référer à des options intellectuelles plus ou moins mêlées d’intérêts psychologiques plus ou moins conscients ? Dans le domaine des « sciences humaines » par exemple, peut-on concevoir un médiéviste, un égyptologue affectivement étranger à leur domaine de recherche? N’y-a-t-il pas un effet en retour de l’intérêt du chercheur sur le découpage de son champ d’investigation? Il semble donc que l’idée d’ une pensée absolument désintéressée, d’ une pensée pure, d’ une pensée détachée affectivement de son objet ne soit qu’ une hypothèse sans réel fondement. Car « bien penser » ce n’ est certes pas : ne « rien aimer ». B. L’ INTUITION ET LE SENTIMENT COMME VOIES DE CONNAISSANCE. Afin de répondre au problème d’une manière plus satisfaisante, il faudrait donc élargir le domaine de définition de la pensée. On se dégagerait de l’étroitesse scientiste d’après laquelle la physique mathématique donnerait le seul modèle valable de méthode de la pensée pertinente. Déjà Descartes définissait la pensée comme l’activité psychique dans son ensemble, ne considérant que l’acte même de penser abstraction faite de sa valeur objective de connaissance: « Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas , qui imagine aussi et qui sent ». ( Méditations métaphysiques 3 ). Mais fidèle à son parti-pris intellectualiste, il ne reconnaissait comme légitime que la pensée rationnelle, n’accordant tout au plus au « sentiment » qu’ une valeur pragmatique et utilitaire d’adaptation au monde. ( Méditation 6 ) D’autres auteurs -ainsi Pascal, Rousseau, H. Bergson ou Max Scheler-, d’autres écoles telles que les Utilitaristes anglo-saxons ( Bentham, J.S.Mill ) réhabilitant l’affectivité, ont mis l’accent sur le rôle des sentiments, la valeur de l’intuition et la fonction de l’intérêt et du désir ,voire de l’amour dans le jeu de la pensée humaine. Pascal notamment a mis à jour < l’esprit de finesse > en opposition à < l’esprit de géométrie >. -Le premier, « sentiment de la complexité des choses, du discernement des éléments simultanés qui la composent et estimation de leur valeur réciproque, se manifeste spontanément avec une sûreté qui tient de l’ instinct » ( L. Brunschvicg ). -Le second, à l’aise dans un domaine où les principes sont bien définis et d’où l’on tire des conséquences rigoureuses joue souvent à faux et maladroitement hors de ce domaine. (Logique sentimentale ambiguë, paradoxale et contradictoire). Pascal a également rapporté l’origine de la vérité au< coeur > entendu comme sentiment d’évidence et voie privilégiée de connaissance. « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison ( intelligence discursive ) mais encore par le coeur ( faculté d'intuition ); c’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes espace /temps/ mouvement /nombre » (Pensées). Dans une optique mystique, débordant l’expérience empirique, il affirme : « c’est le coeur qui sent Dieu et non la raison; voilà ce que c’est que la foi: Dieu sensible au coeur et non à la raison. » L’amour de Dieu constitue la solution au problème existentiel par delà les savoirs dispersés, relatifs et strictement utilitaires que nous procure la pensée scientifique. Rousseau a développé le thème du désir comme moteur de l’existence et force motrice des passions intellectuelles à l’origine de la connaissance. L’Utilitarisme anglo-saxon a fondé le jugement de moralité sur le critère de la compassion. Max Scheler a dévoilé l’importance décisive de la sympathie pour la compréhension d’autrui. Henri Bergson enfin s’est efforcé de montrer comment l’artiste et le métaphysicien étaient aptes à dévoiler par l’effort de création et l’intuition la réalité dans sa mobilité même en substituant leurs images aux symbolismes linguistique et mathématique. Inspirateur spirituel d' André Breton, de Julien Gracq et des Surréalistes, dans la ligne de Schopenhauer, il définit l’artiste comme celui qui traverse la banalité du conformisme social, qui parvient à décrire les conduites dans leur originalité et à saisir les choses habituellement voilées par le langage et la pensée utilitaire. Ces différents exemples illustrent l’ unité d’un même propos : contourner l’obstacle de la pensée rationnelle fossilisée et cristallisée dans un univers de formes conceptuelles figées. A côté de la pensée scientifique se juxtaposent alors la pensée artistique, la poésie, la pensée métaphysique et la pensée religieuse. Chacune selon le découpage de son domaine propre définit une manière de « bien penser », une norme ( le Beau / l’Etre / Dieu ) selon une méthode spécifique. Loin de les hiérarchiser ou de les réduire à l’une d’entre-elles ( unilatéralisme réducteur) il convient à chaque fois d’en comprendre le sens, la valeur et la portée. CONCLUSION. Il nous était demandé si « pour bien penser, il fallait ne rien aimer ». L’ouverture de la notion a permis la critique d’une vision réductrice: le positivisme scientiste. Elle a de surcroît fait apparaitre des modalités particulières du penser tout aussi qualifiées à être que le fonctionnalisme mathématique et la méthode expérimentale. Car en dernier ressort ce sont bien l’admiration, la séduction et la tentation, le désir et finalement le < coeur > et l’ < amour > donc des forces irrationnelles qui ouvrent le chemin de la connaissance. ( cf Platon: Phèdre
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