claire66 Posté(e) le 5 novembre 2003 Signaler Posté(e) le 5 novembre 2003 bonjour j'ai une dissertation à faire sur "un acte gratuit est-il possible?", je n'y arrive pas du tout.merci d'avance claire66
E-Bahut sansid3 Posté(e) le 5 novembre 2003 E-Bahut Signaler Posté(e) le 5 novembre 2003 Voici un texte, et un exemple de discussion qui me semble avoir un lien avec ton sujet: Un acte gratuit, serait un acte sans aucune raison, ce que le texte appel "liberte d'indifference" non? Donc peut-etre au sens fort, non il ne peux y avoir d'acte sans raison. mais au sens faible du terme, la plupart de nos actes sont des actes gratuits parceque la raison est ephemere, changeant constamment avec les circumstances... quelque chose comme cela? qu'en penses tu. Est-ce une bonne direction de reflection? ------------------------------------------------------------------------------------------------------ " Quand je dis que nous avons le sentiment intérieur de notre liberté, je ne prétends pas soutenir que nous ayons le sentiment intérieur d'un pouvoir de nous déterminer à vouloir quelque chose sans aucun motif physique(1) ; pouvoir que quelques gens appellent indifférence pure. Un tel pouvoir me paraît renfermer une contradiction manifeste [...] ; car il est clair qu'il faut un motif, qu'il faut pour ainsi dire sentir, avant que de consentir. Il est vrai que souvent nous ne pensons pas au motif qui nous a fait agir ; mais c'est que nous n'y faisons pas réflexion, surtout dans les choses qui ne sont pas de conséquence. Certainement il se trouve toujours quelque motif secret et confus dans nos moindres actions ; et c'est même ce qui porte quelques personnes à soupçonner et quelquefois à soutenir qu'ils(2) ne sont pas libres ; parce qu'en s'examinant avec soin, ils découvrent les motifs cachés et confus qui les font vouloir. Il est vrai qu'ils ont été agis pour ainsi dire, qu'ils ont été mus ; mais ils ont aussi agi par l'acte de leur consentement, acte qu'ils avaient le pouvoir de ne pas donner dans le moment qu'ils l'ont donné ; pouvoir, dis-je, dont ils avaient le sentiment intérieur dans le moment qu'ils en ont usé, et qu'ils n'auraient osé nier si dans ce moment on les en eût interrogés. " Malebranche De la recherche de la vérité --------------------------------------------------------------------------- I - LES TERMES DU SUJET On peut relever dans le texte quelques termes clé. A - LA LIBERTE Il est ici question de l'expérience intérieure que nous faisons de notre liberté. Il s'agit par conséquent du libre arbitre, c'est-à-dire, de notre pouvoir de choisir. B - LE SENTIMENT INTERIEUR Ce que nous ressentons de manière subjective. C - MOTIF Ce qui nous détermine à agir ou à choisir. II - L'ANALYSE DU PROBLEME Malebranche définit ce que recouvre le "sentiment intérieur de notre liberté" en l'opposant à ce que l'on appelle liberté d'indifférence : on entend par là une faculté de choix qui ne serait déterminée par aucun motif, hypothèse absurde qui nie la possibilité même de tout choix ou de toute décision. Si rien en effet ne nous incline à donner notre assentiment, nous ne pouvons que nous abstenir. Dès lors, on peut affirmer que notre liberté est toujours déterminée, que ce soit par des motifs qui nous restent cachés ou, par des motifs dont nous sommes conscients. On peut pourtant s'interroger : si ce sont des "motifs cachés et confus" qui nous font vouloir, peut-on encore affirmer la liberté de celui qui choisit dans l'ignorance de ce qui le détermine ? III - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION 1) "Quand je dis [...] de consentir" Malebranche refuse ici de lier comme Descartes voulait le faire, le sentiment intérieur de notre liberté avec la liberté d'indifférence pure. Celle-ci signifierait que nous pouvons choisir sans être aucunement déterminés par un motif, une raison. Il s'agirait là d'un choix indifférent parce que sans motif, gratuit en quelque sorte. Descartes lui-même reconnaissait qu'il s'agissait alors du plus bas degré de notre liberté. Si rien ne nous détermine à vouloir telle chose plutôt que telle autre, nous n'avons finalement aucune raison de choisir et c'est l'impossibilité de choisir qui en résultera. Il faut ainsi "sentir", c'est-à-dire ici avoir une raison avant que de se décider. Ce premier moment du texte constitue l'énoncé de la thèse à laquelle Malebranche va apporter des arguments. 2) "Il est vrai [...] conséquence" Premier argument en forme de concession : Nous agissons parfois sans connaître les motifs qui nous font agir. Cette ignorance n'invalide en rien l'existence de notre liberté. Mais il suffit d'y prêter attention pour constater que ce motif existe. En réalité, ce sont les circonstances (affaires de peu d'importance) qui nous conduisent à agir sans réfléchir mais non sans motif. 3) "Certainement [...] qu'on les eût interrogés" a) Deuxième argument à nouveau en forme de concession Ici, Malebranche accorde que dans toute action, il y a toujours quelque raison ou motif qui nous échappe. Cette ignorance conduit certains à refuser l'existence du libre arbitre : selon eux, si quelque chose nous détermine à agir, nous ne pouvons plus parler d'un pouvoir de nous déterminer librement. B) Réponse de Malebranche à cette concession Que nous soyons en un sens passif dans le choix (nous sommes alors agis) parce que déterminés par un motif, n'exclut pas que nous ne soyons aussi actifs. En effet, nous n'agissons que parce que nous donnons notre assentiment -assentiment que nous pouvons toujours refuser-. Le libre arbitre n'est donc en rien menacé par l'existence de motifs conscients ou non. Malebranche achève son argumentation par une conclusion qui revient sur le sentiment intérieur dont il était question au début du texte. Ce pouvoir de choix ne nous est pas connu autrement que par ce "sentiment intérieur" qui nous fait éprouver notre liberté au moment où nous agissons. Ce sentiment, toujours à la portée de la conscience, apparaît comme une évidence dont chacun peut faire l'expérience dés lors qu'il "s'examine avec soin". B - ETUDE CRITIQUE Malebranche interroge ici l'idée "d'indifférence pure", celle qui consiste à définir la liberté comme l'absence de détermination. N'est-ce pas limiter la puissance de notre volonté qui peut, même si elle n'est déterminée par rien, se déterminer elle-même ? Descartes dit bien que l'indifférence est le plus bas degré de la liberté mais montre aussi qu'elle est ce qui atteste de la puissance de cette volonté. On peut aussi questionner la position de Malebranche qui affirme l'existence du libre arbitre malgré l'existence de "motifs cachés et confus": l'ignorance des motifs qui nous déterminent à agir ne rend-elle pas illusoire l'affirmation de la liberté ? Selon Spinoza, la méconnaissance que nous avons des causes qui nous déterminent explique la conscience illusoire que nous avons de notre libre arbitre. Le sentiment intérieur ne peut donc fonder l'affirmation du libre arbitre. IV - DES REFERENCES UTILES - Descartes, Lettre au Père Mesland. - Spinoza, Ethique I, appendice. - Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain, livre II. V - LES FAUSSES PISTES Un contresens sur le texte : l'existence de motifs n'exclut pas -selon Malebranche- la liberté, même si ces motifs nous sont mal connus. VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Un texte qui ne présente pas de difficulté de compréhension sur un thème classique. Il suppose cependant une lecture rigoureuse et un effort d'analyse conceptuelle. --------------------------------------------------------------------------- voici d'autres corrigés à cette adresse http://www.club-internet.fr/pagespersos/in...gespersos.phtml
claire66 Posté(e) le 5 novembre 2003 Auteur Signaler Posté(e) le 5 novembre 2003 merci beaucoup!Je pense que c'est une bonne reflection qui va pouvoir m'aider .le texte va aussi pouvoir m'aider. je vais y réfléchir. merci beaucoup! claire66
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