miss-du-444 Posté(e) le 28 novembre 2008 Signaler Posté(e) le 28 novembre 2008 Bonjour à tous, J'ai beaucoup de difficultés cette année en seconde et lorsqu'on me demande de faire un commentaire de texte sur l'incipit de Germinal , j'ai énormément de mal. J'ai déjà fais les repérages, les analyses et les interprétations du texte. J'en suis aux idées directrices, j'en ais trouvées trois: Un personnage anonyme, Un espace hostile et Une vision fantastique. Je ne sais pas vraiment si ce sont de bonnes idées directrices ni comment les developper. Je vous mets l'incipit de Germinal et j'espère vraimen que vous pourrez m'aider: Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres. L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D'abord, il hésita, pris de crainte; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains. Un chemin creux s'enfonçait. Tout disparut. L'homme avait à droite une palissade, quelque mur de grosses planches fermant une voie ferrée; tandis qu'un talus d'herbe s'élevait à gauche, surmonté de pignons confus, d'une vision de village aux toitures basses et uniformes. Il fit environ deux cents pas. Brusquement, à un coude du chemin, les feux reparurent près de lui, sans qu'il comprît davantage comment ils brûlaient si haut dans le ciel mort, pareils à des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectacle venait de l'arrêter. C'était une masse lourde, un tas écrasé de constructions, d'où se dressait la silhouette d'une cheminée d'usine; de rares lueurs sortaient des fenêtres encrassées, cinq ou six lanternes tristes étaient pendues dehors, à des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de tréteaux gigantesques; et, de cette apparition fantastique, noyée de nuit et de fumée, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d'un échappement de vapeur, qu'on ne voyait point. Merci d'avance pour votre aide, j'ai vraiment besoin de vous
touri Posté(e) le 25 janvier 2009 Signaler Posté(e) le 25 janvier 2009 Je réponds surement trop tard mais on ne sait jamais : Tu as déjà trouvé quelques lignes directives, c'est effectivement les plus importantes. Précise tout d'abord que le narrateur adopte d'abord : -Un point de vue omniscient puis -Un point de vue interne (les paysages, sensations, sont perçues à travers le personnage) Ensuite, Zola met en place un cadre réaliste : -géographique (Marchiennes, champ de betteraves...) -météorologique (Vent de Mars, mer glacée ...) -technique (brasiers, traiteaux vapeurs ) Tout cela prouve que l'auteur s'est renseigné précisément. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ensuite, on peut remarquer une abondance de termes privatifs : -sans étoiles -aucune ombre -aminci (sans minceur) ... etc Le paysage et plat, obscur, sombre. Tous ces procédés (termes privatifs+obscurité) sont à l'image du personnage, représentant des ouvriers. Ils sont privés de tout, possèdent un avenir et une vie sombre ... Comme tu le dis, il y a une vision fantastique et fantasmagorique du à la personnification de la mine, à ces brasiers suspendus ... ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Enfin cet incipit sert à installer un cadre spatial, temporel, et à dévoiler une intrigue. A travers ce passage, on assiste à une entrée épique, poétique, réaliste et visionnaire. A toi de mettre en forme ( à moins que tu ne l'ai déjà rendu et corrigé ! ) J'espère avoir pu t'éclaircir sur ce passage, malgré la petitesse de mon travail !
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