Narval Posté(e) le 26 janvier 2011 Signaler Posté(e) le 26 janvier 2011 Bonjour, J'ai ce sujet à exploiter pour la semaine prochaine: Les descriptions du magasin "Le bonheur des dames" dans le roman éponyme de Zola n'ont elles qu'un intérêt documentaire ? Les description concernées se trouvent dans le chapitre 1 : La découverte du magasin, la description tandis que les 3 personnages marchent le long de la vitrine, et celle ou le magasin est comparé à une machine lorsque Denise le regarde depuis le magasin des Baudu. Le problème est que je n'ai absolument aucune idée. Merci de bien vouloir m'aider à trouver des pistes.
Narval Posté(e) le 31 janvier 2011 Auteur Signaler Posté(e) le 31 janvier 2011 Les descriptions du magasin J'ai fait cela, selon vous, ca convient ? Le Bonheur Des Dames dans le roman de Zola ont-elles un intérêt uniquement documentaire ? Le Bonheur des Dames, grand magasin parisien du XIXème siècle, révolutionna le monde du commerce par ses bas prix, et, surtout, par sa taille et la diversité de sa marchandise. Ce magasin tient une place si importante dans le roman qu’il en devient un des personnages principaux. Zola lui consacre d’ailleurs plusieurs passages descriptifs monumentaux. Le premier d’entre eux se situe en deuxième page du roman. Le magasin est vu ici de l’extérieur par Denise et ses frères. Le point de vue duquel la scène est décrite est interne. Le magasin est vu à travers les yeux de Denise. Le narrateur nous le laisse deviner grâce, premièrement, à des énoncés narratifs évoquant ce personnage : "Denise demeurait absorbée", "Denise vit"…, et, deuxièmement, à une progression de la description partant du sommet de la vitrine pour en atteindre le pied, comme si le regard de Denise effectuait ce mouvement. Cette description nous montre aussi que l'organisation de la vitrine suit un plan précis : en haut des tissus assez chauds "des pièces de lainage et de draperie, mérinos, cheviottes, molletons (…)" aux couleurs ternes, "tons neutres, gris ardoise, bleu marine, vert olive(…) ". Au milieu et sur les côtés se trouvent les fourrures, qui, contrairement aux lainages et aux autres articles cités plus haut, semblent être là pour rayonner, pour illuminer la vitrine, la fourrure étant un produit plutôt luxueux: "des lanières de fourrure, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygnes, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre". Enfin, en bas se trouvent les petites marchandises, faites pour attirer les clientes par leurs bas prix et l'œil par leurs couleurs vives :"des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricotés, capelines, gilets, tout un étalage d'hiver aux couleurs bariolées.". Ce passage pourrait être illustré par un tableau impressionniste, style fervemment défendu par Zola car il subissait des critiques, tout comme le réalisme auquel appartenait l'auteur de ce roman. Ce passage sert donc, outre à décrire l'organisation de ce magasin, à "justifier" l'impressionnisme. En effet, l'agencement des couleurs et des textures rappelle les coups de pinceaux et les touches lumineuses et fragmentées visibles sur les tableaux de ce courant artistique, créant ainsi une sensation d'énergie et de vitalité que ne peut rendre la vision figée de l'art académique, considéré à cette époque comme le seul existant. Le narrateur nous montre ici plusieurs choses : tout d’abord, ce magasin est très organisé, chaque chose ayant sa place. De plus, et il nous le montre ensuite par les termes "éboulement", "empilement", "déballage géant de foire", "débordaient", et surtout par des flots ininterrompus d'adjectifs et de nom de tissus, "chinées, rayées, avec des taches saignantes de rouge.", l'exemple le plus pertinent étant celui des fourrures, vu plus haut, la marchandise est très abondante, et le lecteur est submergé par tous ces énoncés. Le magasin exerce une véritable attirance sur Denise : les termes "demeurait absorbée", "tentation", et "occasions" le montrent. Cette accumulation contraste fortement avec la vitrine de Baudu, que ce dernier décrit par "quatre pièces d'échantillons, à droite et à gauche, pas davantage !". Zola illustre ici l'ingestion des petits commerces anciens par ce magasin qui est personnifié par la phrase "le magasin semblait crever et déverser son trop plein à la rue ". Les arguments des deux paragraphes précédents sont confirmés plus tard dans le roman, lorsque Denise contemple de nouveau le magasin depuis la boutique des Baudu, et qu'elle le compare à "une machine fonctionnant à haute pression". Le magasin semble plus vivant que jamais, tel une baudroie abyssale, attire les femmes grâce à ses artifices, qui sont ici des pièces de tissu animées, "elles (les vitrines) paraissaient chauffées et vivantes de la trépidation intérieure", mais surtout la longue phrase "Et les étoffes vivaient (…) les dentelles avaient un frisson, retombaient et cachaient les profondeurs du magasin,(…)les pièces de drap(…)respiraient, soufflaient une haleine tentatrice ; tandis que les paletots se cambraient davantage sur les mannequins qui prenaient une âme, et que le grand manteau de velours se gonflait, souple et tiède, comme sur des épaules de chair, avec les battements de la gorge et le frémissement des reins.", dans le but de les dévorer. La métaphore filée utilisée ici sert à montrer le magasin comme un monstre se nourrissant de femmes, dont il ne peut donc pas se passer, sous peine de mourir, mais renvoie aussi au fait qu'il s'agrandit peu à peu en grignotant les petits commerces alentour. Cette absorption sert à Zola pour dénoncer les nouvelles règles du commerce, dans lequel les grands écrasent les petits. Le second de ces passages est situé un peu plus tard dans le récit, alors que Denise, Jean et Pépé longent le magasin. Nous découvrons alors les vitrines au fil de leurs déambulations. Cette est décrite comme une église, comme un temple de la consommation : "un voile d'autel", "deux ailes déployées", qui évoquent ici clairement un ange, "dressaient des colonnes sombres", "tabernacle" et, surtout, "cette chapelle élevée au culte des grâces des femmes". En effet, cela montre que la consommation est une vraie religion, dont ces dames ne pourraient se passer, sous peine d'être damnées et condamnées à ne pas être à la nouvelle mode. Ce passage confirme tout d'abord le fait que les vitrines du magasin soient très organisées "un arrangement compliqué", mais, surtout, semble donner la vie à toutes les marchandises par un foisonnement de personnifications "des profils arrondis de mollets", "les chairs dont le grain satiné avaient la douceur d'une peau de blonde", "leurs doigts allongés, leur paume étroite de vierge byzantine", "comme adolescente", "une taille qui se cambre, devenues vivantes sous les doigts savants des commis", et quelques lignes plus loin "La gorge ronde des mannequins gonflait", "les hanches fortes exagéraient la finesse de la taille, la tête absente était remplacée par une grande étiquette". Toutes ces formules donnent un côté mystérieux et vivant à cette vitrine, et donc au magasin tout entier, tel des morceaux de corps désassemblés et animés. Le magasin semble être dans ce passage une usine qui fabriquerait ces êtres étranges. Denise est attirée par cette vitrine, placée sous le thème de la séduction. Jean aussi est paralysé par cette vitrine, "Elles sont fameuses", dit-il. La conclusion arrive.
E-Bahut moîravita Posté(e) le 31 janvier 2011 E-Bahut Signaler Posté(e) le 31 janvier 2011 Comme tu as bien travaillé! Mais as-tu tenu compte des réponses qui t'ont été données sur l'autre fil ?
Narval Posté(e) le 31 janvier 2011 Auteur Signaler Posté(e) le 31 janvier 2011 Qu'est ce que l'autre fil ?
E-Bahut moîravita Posté(e) le 31 janvier 2011 E-Bahut Signaler Posté(e) le 31 janvier 2011 L'autre forum d'aide aux devoirs .
Nouks Posté(e) le 27 janvier 2013 Signaler Posté(e) le 27 janvier 2013 Bjr j'ai une question à ce propos Quels sont les chapitres concernes par les descriptions du grand magasin mais aussi il faut relever les extraits. Merci Aspect extérieur et intérieur
E-Bahut moîravita Posté(e) le 27 janvier 2013 E-Bahut Signaler Posté(e) le 27 janvier 2013 Eh bien, tu lis le livre : c'est une évidence .
Nouks Posté(e) le 27 janvier 2013 Signaler Posté(e) le 27 janvier 2013 Je l'ai lu mais l'inconvénient est qu'il y a trop de descriptions donc je me perds Pouvez vous m'aidez s'il vous plaît
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