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Corpus


Maxime57

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Bonjour, voilà deux jours que je travaille sur mes questions de corpus, j'ai fini la première questions, mais depuis hier après midi, je n'arrive pas a répondre a la deuxième question...

Je dois le rendre mardi, pouvez vous rapidement répondre a la question, histoire de rendre quelque chose... merci beaucoup !

LA QUESTIONS : 

Dans ces trois textes de théâtre, quels registres emplie le personnage qui conduit l'échange pour être plus persuasif ?

LES TEXTES :

1)le jeu de l'amour et du hasard de marivaux

SILVIA    Laissez-moi, tenez, si vous m'aimez, ne m'interrogez point ; vous ne craignez que mon indifférence et vous êtes trop heureux que je me taise. Que vous importent mes sentiments ?
DORANTE    Ce qu'ils m'importent, Lisette ? Peux-tu douter encore que je ne t'adore ?
SILVIA    Non, et vous me le répétez si souvent que je vous crois ; mais pourquoi m'en persuadez-vous, que voulez-vous que je fasse de cette pensée-là Monsieur ? Je vais vous parler à cœur ouvert, vous m'aimez, mais votre amour n'est pas une chose bien sérieuse pour vous, que de ressources n'avez-vous pas pour vous en défaire ! La distance qu'il y a de vous à moi, mille objets que vous allez trouver sur votre chemin, l'envie qu'on aura de vous rendre sensible, les amusements d'un homme de votre condition, tout va vous ôter cet amour dont vous m'entretenez impitoyablement, vous en rirez peut-être au sortir d'ici, et vous aurez raison ; mais moi, Monsieur, si je m'en ressouviens, comme j'en ai peur, s'il m'a frappée, quel secours aurai-je contre l'impression qu'il m'aura faite ? Qui est-ce qui me dédommagera de votre perte ? Qui voulez-vous que mon cœur mette à votre place ? Savez-vous bien que si je vous aimais, tout ce qu'il y a de plus grand dans le monde ne me toucherait plus ? Jugez donc de l'état où je resterais, ayez la générosité de me cacher votre amour : moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes, l'aveu de mes sentiments pourrait exposer votre raison, et vous voyez bien aussi que je vous les cache.
DORANTE    Ah, ma chère Lisette, que viens-je d'entendre ! Tes paroles ont un feu qui me pénètre, je t'adore, je te respecte, il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne ; j'aurais honte que mon orgueil tînt encore contre toi, et mon cœur et ma main t'appartiennent.
SILVIA    En vérité ne mériteriez-vous pas que je les prisse, ne faut-il pas être bien généreuse pour vous dissimuler le plaisir qu'ils me font, et croyez-vous que cela puisse durer ?
DORANTE    Vous m'aimez donc ? 

SILVIA    Non, non ; mais si vous me le demandez encore, tant pis pour vous.

 

 

2) on ne badine pas avec l'mour de alfred de musset

Camille, cachée, à part.    Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu’il lui dit.
 
Perdican, à haute voix, de manière que Camille l’entende.     Je t’aime, Rosette ! toi seule au monde tu n’as rien oublié de nos beaux jours passés ; toi seule tu te souviens de la vie qui n’est plus ; prends ta part de ma vie nouvelle ; donne-moi ton cœur, chère enfant ; voilà le gage de notre amour.
(Il lui pose sa chaîne sur le cou.)
 
Rosette    Vous me donnez votre chaîne d’or ?
 
Perdican    Regarde à présent cette bague. Lève-toi et approchons-nous de cette fontaine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l’un sur l’autre ? Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s’effacer. (Il jette sa bague dans l’eau.) Regarde comme notre image a disparu ; la voilà qui revient peu à peu ; l’eau qui s’était troublée reprend son équilibre ; elle tremble encore ; de grands cercles noirs courent à sa surface ; patience, nous reparaissons ; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens ; encore une minute, et il n’y aura plus une ride sur ton joli visage : regarde ! c’était une bague que m’avait donnée Camille.
 
Camille, à part.    Il a jeté ma bague dans l’eau.
 
Perdican    Sais-tu ce que c’est que l’amour, Rosette ? Écoute ! le vent se tait ; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. Par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t’aime ! Tu veux bien de moi, n’est-ce pas ? On n’a pas flétri ta jeunesse ; on n’a pas infiltré dans ton sang vermeil les restes d’un sang affadi ? Tu ne veux pas te faire religieuse ; te voilà jeune et belle dans les bras d’un jeune homme. Ô Rosette, Rosette ! sais-tu ce que c’est que l’amour ?
 
Rosette    Hélas ! monsieur le docteur, je vous aimerai comme je pourrai.
 
 
3) intermezzo de jean giraudoux
LE CONTRÔLEUR. — Pas un mot, Mademoiselle ! Je vous en supplie, pas un mot ! Pour le moment, je ne vous vois pas, je ne vous entends pas. Je ne pourrais supporter à la fois ces deux voluptés, primo : être dans la chambre de Mademoiselle Isabelle; secundo : y trouver Mademoiselle Isabelle elle-même. Laissez-moi les goûter l'une après l'autre.
ISABELLE. — Cher Monsieur le Contrôleur...
LE CONTRÔLEUR. — Vous n'êtes pas dans votre chambre, et moi j'y suis. J'y suis seul avec ces meubles et ces objets qui déjà m'ont fait tant de signes par la fenêtre ouverte, ce secrétaire qui reprend ici son nom, qui représente pour moi l'essence du secret, - le pied droit est refait, mais le coffre est bien intact, - cette gravure de Rousseau à Ermenonville, - tu as mis tes enfants à l'Assistance publique, décevant Helvète3 , mais à moi tu souris, - et ce porte-liqueurs où l'eau de coing impatiente attend l'heure du dimanche qui la portera à ses lèvres... Du vrai baccarat4 ... Du vrai coing... Car tout est vrai, chez elle, et sans mélange.
ISABELLE. — Monsieur le Contrôleur, je ne sais vraiment que penser.
LE CONTRÔLEUR. — Car tout est vrai, chez Isabelle. Si les mauvais esprits la trouvent compliquée, c'est justement qu'elle est sincère... Il n'y a de simple que l'hypocrisie et la routine. Si elle voit les fantômes, c'est qu'elle est la seule aussi à voir les vivants. C'est qu'elle est dans le département la seule pure. C'est notre Parsifal5 .
ISABELLE. — Puis-je vous dire que j'attends quelqu'un, Monsieur le Contrôleur ?
LE CONTRÔLEUR. — Voilà, j'ai fini. Je voulais me payer une fois dans ma vie le luxe de me dire ce que je pensais d'Isabelle, de me le dire tout haut ! On ne se parle plus assez tout haut. On a peur sans doute de savoir ce qu'on pense. Eh bien, maintenant, je le sais.
ISABELLE. — Moi aussi, et j'en suis touchée.
LE CONTRÔLEUR.— Ah I vous voici, Mademoiselle Isabelle ? ISABELLE. — Soyons sérieux ! Me voici.
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  • E-Bahut

1 /Dans le 1 er extrait , Silvia utilise le registre impressif (fonction impressive du langage ), orientée vers l'interlocuteur, vers celui qui reçoit le message ,  : impératifs, apostrophes, appels : elle impose au spectateur une réaction donnée . 

2/ Dans le 2 è extrait, Perdican utilise la fonction de contact :(fonction phasique du langage)  l'attention de Rosette ne doit pas se relâcher  , mais surtout la fonction poétique : ses mots font appel à l'imagination de Rosette, en mettant en jeu autre chose que le pur sens des mots : travail sur les sons, les cadences, les rythmes, les correspondances , les figures poétiques .

3/Dans l'extrait 3 , le Contrôleur utilise le registre référentiel (fonction référentielle du langage ) : il informe sur une situation (je suis dans votre chambre) , raconte un événement -réel ou fictif- , énonce un avis . La référence est faite au monde extérieur ou à l'univers intérieur du personnage . 

 

J'espère avoir pu répondre à ta question . Bon travail .

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