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La Carte To


Nyrhissa

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  • E-Bahut

Selon la version officielle, les terres émergées ne constituaient qu'un seul bloc situé dans l'hémisphère nord. Ceci avait l'avantage d'éliminer l'éventualité d'habitants dans des terres australes qui n'auraient pu descendre d'Adam et Eve, car coupés de l'hémisphère nord par les territoires torrides de l'équateur. La représentation habituelle et souvent simplifiée à l'extrême de ce bloc émergent était la "carte TO".

La carte TO

d'après Isidore de Séville,

Etymologies.

La carte TO, pourtant si caricaturale, fut le schéma immuable du monde habité ("Oecumène") qu'avaient adopté les théologiens du moyen-âge. Plus qu'une représentation utilitaire, elle était une expression de la foi chrétienne.

Sur cette carte, le nord (Septentrion) était à gauche, l'est (Oriens) en haut (d'où l'expression "orienter" une carte), le sud (Meridien) à droite et l'ouest (Occidens) en bas. On y distinguait les trois continents (Europe, Asie et Afrique) séparés par des mers formant un "T" avec au centre la sainte ville de Jérusalem. À chaque continent correspondait un des fils de Noé : à l'Afrique correspondait Cham, à l'Asie Sem et à l'Europe Japhet. Les habitants, voire le nom des continents provenaient de leur descendance : Afer et la Reine Asia donnèrent leur nom à l'Afrique et l'Asie, tandis que l'Europe (dont le nom provenait de la mythologie grecque) était peuplée des quinze tributs des fils de Japhet. La mer formant la barre verticale du "T" était la Méditerranée (dont le nom évocateur ne date que du IIIe siècle), à droite se trouvait la mer Rouge et à gauche la mer de Marmara et le Pont-Euxin.

Beatus de Liebana, Commentaires de

l'Apocalypse (XIe s.). (La Mer Rouge est

en rouge, la Méditerranée au centre).

Cette description sur mesure du monde chrétien s'affubla rapidement de créatures extraordinaires, en général issues des récits de l'antiquité qu'elle devait pourtant remplacer. En particulier au IIIe siècle, Solin repris à l'envi les monstres imaginés par Pline. Le paradis figurait aussi sur la carte, il était en général placé tout en haut, en Extrême-Orient. C'est là aussi que fut placé le royaume légendaire du Prêtre Jean. Cette ambiguïté géographique fut profitable à la légende et il ne faut pas s'étonner que la première requête de Vasco de Gama arrivant en Inde fut de rencontrer le mystérieux roi chrétien. Le paradis fut aussi parfois placé à l'autre bout, au-delà de l'Atlantique : c'était la légende du moine irlandais Saint-Brendan.

Cependant, les voyageurs du moyen-âge (pèlerins et marchands) qui devaient s'orienter et qui n'avaient que faire de la géographie religieuse de Cosmas, devaient trouver autre chose. Les pèlerins avaient recours à de véritables guides qui indiquaient les étapes successives et les curiosités locales. Les marins en général analphabètes cabotaient, préférant le risque d'une course encore peu fréquente à celui des tempêtes du grand large

Voila, je n'avais jamais entendu parler de ça, mais j'ai trouvé ça, je pense que ça t'interessera.

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