hgigi13 Posté(e) le 8 octobre 2009 Signaler Share Posté(e) le 8 octobre 2009 Romance de la Luna, Luna, Luna es una poesía narrativa en octosílabos escrita en 1928 por Federico García Lorca. Cuenta el encuentro entre un niño solo y con la Luna pura, sensual y obscena. La Luna baila para seducir a un niño gitano solo como si fuera una bailadora gitana... Lo que llama la atención en esta poesía, es la cohabitación entre un mundo gitano y un universo lunar. La Luna es criminal: se disfraza en una bailadora gitana para llevarse el niño por el cielo... Los gitanos se quedaron impotentes frente a los poderes sobrenaturales de la Luna. El universo de la Luna es una singular mezcla de maternidad, de cariño, y también de perversidad. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Le Romance gitano de la luna, luna de los gitanos, le plus connu des livres de Lorca. Dès le début se trouvent étroitement liés " lo mitológico gitano con lo puramente vulgar de los días presentes ". Une forge, pour décor et pour l'aspect de la vie courante. La lune personnifiée en dame du temps jadis, avec son vertugadin de nard, couleur blanche, odeur enivrante et saveur amère. Polisón – vertugadin en français: bourrelet de tissus autour des hanches pour faire bouffer, remonter, les robes. Nard : plante parfumée rencontrée dans les montagnes de l'Himalaya en Inde et dont l'huile, dite sacrée, a un prix très élevé. Dans la bible, Marie Madeleine en parfuma les pieds de Jésus pour symboliser sa mort prochaine, car on embaumait le corps des morts, rois et prêtres, avec cette huile pour leur préservation. La soudaineté de l'étrange apparition de la dame (la lune), explique l'attirance exercée sur le jeune Gitan et est soulignée par l'usage répété du verbe " mirar ": La luna vino a la fragua con su polisón de nardos. El niño la mira, mira. El niño la está mirando. La lune vint à la forge Avec sa robe de nards. L'enfant, la regarde, la regarde. L'enfant la contemple. Mais, l'effet de surprise n'étant sans doute pas jugé suffisant, la divinité sélénique (de la lune, les séléniens étant ses habitants – vient du grec, la déesse Séléné) entreprend une danse magique où la séduction joue un rôle essentiel. On associe à la lune la nature métallique (étain – métal blanc argenté), soulignée par la couleur blanc argenté dans « ses seins de dure étain ». En el aire conmovido mueve la luna sus brazos y enseña, lúbrica y pura, sus senos de duro estaño. Dans la brise qui s'émeut La lune bouge ses bras Dévoilant, impudique et pure, Ses seins d' étain dur. Dans cette atmosphère calme soudainement troublée (" aire conmovido "), commence un dialogue étrange mais cependant très clair. L'enfant refuse de se laisser " séduire " et essaie de faire fuir sa belle tentatrice en l'effrayant : Huye luna, luna, luna. Si vinieran los gitanos, harían con tu corazón collares y anillos blancos. - Fuis lune, lune, lune. Si les gitans venaient, Ils feraient avec ton cœur Colliers et bagues blancs. Langage enfantin, mais basée sur une image de pure poésie. Les gitans, forgerons de leur état, « puniraient » de cette façon la lune, de nature métallique, en la forgeant sous forme de bagues et colliers d'étain. Et la réponse de l'astre des nuits nous permet l'identifier comme « luna-muerte », rapprochement avec le thème moyenâgeux de la « Danse macabre » - « La mort séduit et entraîne tout le monde dans sa danse ». Les yeux clos et l'enclume (sa forme rappelle celle d'une pierre tombale) annoncent la scène finale. C'est la mort, apportée par la lune, qui est ainsi promise au jeune occupant de la forge, à travers la danse qu'elle tient à mener jusqu'à la fin inévitable (premier vers de ce quatrain). : Niño, déjame que baile. Cuando vengan los gitanos, te encontrarán sobre el yunque con los ojillos cerrados. - Enfant, laisse-moi danser. Quand viendront les gitans, Ils te trouveront sur l'enclume Étendu, les yeux fermés. Le dialogue s'accélère soudain, de par l'angoisse du gamin qui s'accroche désespérément à la vie, continuant d'effrayer la lune, et l'autorité convaincante de la lune qui, ayant réussi à l'attirer auprès d'elle, n'en oublie pas pour autant une coquetterie bien féminine « ne piétine pas ma blancheur amidonnée » (amidon : poudre blanche de certain végétaux) faisant référence à sa robe : Huye luna, luna, luna, que ya siento sus caballos. Niño, déjame, no pises mi blancor almidonado. - Fuis lune, lune, lune. J'entends déjà leur chevauchée. - Enfant, laisse-moi, tu piétines Ma blancheur amidonnée. La fin du poème, coupé en quatre scènes successives, est mise en valeur par des quatrains « autonomes », qui ne sont pas reliés au long début du poème. Tout est fini, perdu, et le poète, mêlant toujours réalisme et imaginaire, veut nous faire ressentir le drame qui vient de se jouer. Un mystérieux cavalier anonyme nous rattache simplement au monde des vivants, ou il s'agit d'une métaphore (comparaison imagée) pour reproduire de manière sonore les cavaliers gitans qui s'approchent; ou encore l'approche de la Mort (le roulement de tambour avant la peine de mort). Ces différentes interprétations ne font que souligner la richesse du texte, tout en conservant la réalité du fait essentiel: l'agonie accompagnée de délire, puis la mort de l'enfant gitan, seul, à l'intérieur de la forge : El jinete se acercaba tocando el tambor del llano. Dentro de la fragua el niño, tiene los ojos cerrados. Le cavalier se rapprochant Battant le tambour de la plaine Et dans la forge l'enfant Gît les yeux fermés. Nous sommes dans une olivette (oliveraie), il fait nuit et les gitans sont sur le chemin du retour. « Gente de bronce » est l'appellation traditionnelle des gitans forgerons (rappel à la forge du bronze) sous entend aussi l'ombre des hommes revenant de la plaine, endormis par leur dur travail. Sueño : somnolence, rêverie Ojos entornados : yeux entrouverts Por el olivar venían, bronce y sueño, los gitanos. Las cabezas levantadas y los ojos entornados. Venant par l'olivette, Bronze et rêve, les gitans, Portant bien haut la tête Et le regard somnolent. Dans l'oliveraie, apparaît un oiseau de mauvais augure, la chouette hulotte. Les gitans, sur le chemin du retour, ont ainsi connaissance du malheur qui les frappe, et la vision du petit garçon emporté par la lune, aussi merveilleuse soit elle, ne nous surprend pas. ¡Cómo canta la zumaya, ay cómo canta en el árbol! Por el cielo va la luna con un niño de la mano. Comme la chouette crie ! Sur l'arbre, quel hululement ! Dans le ciel la lune est partie Tenant par la main un enfant. Les derniers vers du poème sont assez simples d'interprétation: de retour dans la forge, les gitans forment un « planctus » sur le cadavre de l'enfant. Planctus : mot latin, chant créer pour la mort d'un personnage et coups que l'on se porte en signe de douleur; gémissements, lamentations. On peut relever que le poète utilise ici aussi des effets de répétition, une influence populaire évidente. Puis l'atmosphère a retrouvé sa quiétude et l'air (la brise) semble veiller la forge, devenue une chambre mortuaire, tout comme une mère ou un ange gardien, veille sur son enfant endormi : Dentro de la fragua lloran, dando gritos los gitanos. El aire la vela, vela. El aire la está velando. Dans la forge, pleurant Hurlent et crient les gitans. La brise la veille, la veille, La brise la surveille. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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